collections du musée des beaux-arts de dijon
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Croix
Croix de procession
Limoges , fin 12e siècle / début 13e siècle / milieu 13e siècle / 19e siècle
Auteur : Anonyme françaisAnonyme françaisEmail champlevé sur cuivre ciselé, gravé et doré ; figure du Christ et têtes des autres personnages en applique de cuivre repoussé, ciselé et doré ; cabochons en cristal de roche sur parchemin de couleur; deux types de bâtes différentes : en serti et à griffe ; clous plats et en rosette.
Ecole Française
Email bleu, bleu clair, blanc, vert foncé, vert clair et rouge.
Hauteur : 47 cm ; Largeur : 32 cm
Inv. CA T 1256 Cette croix émaillée, mais lacunaire, fut reconstituée à partir d'éléments appartenant à trois périodes chronologiques distinctes : une première période située entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle, le milieu du XIIIe siècle et finalement le XIXe siècle. L'ensemble a pour support une âme de bois en forme de croix potencée pour convenir à la forme des plaques émaillées situées aux extrémités. Une photographie prise de la croix lorsqu'elle était présentée dans les salles du musée Trimolet montre clairement que les plaques émaillées étaient disposées avant la restauration récente sur une âme de bois en forme de croix dont les bras du patibulum n'étaient pas potencés, mais simplement rectangulaires. Les plaques n'arrivèrent donc pas fixées sur une âme originelle qui leur était commune. La plaque à la croisée du revers figurant le Christ bénissant, les plaques du revers représentant le symbole des évangélistes Jean et Matthieu et la figure d'Adam sortant d'un tombeau cerné par les flammes de l'Enfer sont typiques de la production limousine "classique" de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle. En effet, nous pouvons respectivement les comparer avec des pièces de cette période : la plaque de reliure conservée au Musée des Arts décoratifs de Vienne, la plaque de reliure figurant une "Majestas Domini" et conservée à New York (New York, Metropolitan Museum of Art), et un plat de reliure figurant la Crucifixion conservé au Musée du Louvre (inv. OA 6173, Département des Objets d'art). Il est intéressant de noter que les éléments de la croix de Dijon offrent de nombreux parallèles avec les plats de reliure limousins qu'avec les croix. Sur la croix de Dijon, la figure en cuivre fondu, gravé et sans émail du Christ se retrouve essentiellement sur les plats de reliure, alors que les croix présentent plutôt des Christ en cuivre émaillé aux dimensions plus imposantes. Sur le revers sont rapportées des plaques émaillées en forme d'amande. Leur décor émaillé forme un motif quadrilobé étiré avec plusieurs teintes d'émail dans un même champ. Ce type de motif s'observe par exemple sur l'effigie de Guillaume de Treignac (Prague, Umeleckoprumyslové Museum). Les motifs amandins de cette effigie ne sont pas rapportés sur une autre plaque, à la différence de ceux de la croix Trimolet. La facture modeste de ces trois premières plaques rapportées ainsi que le dessin maladroit, presque caricatural, de l'ange gravé sur la petite plaque qui se trouve à la dextre du Christ bénissant, suggèrent que ces quatre plaques furent créées au XIXe siècle. Les petites têtes rapportées de l'ange supérieur et de saint Jean sur le bras droit de l'avers s'associent maladroitement aux corps des figures, tantôt avec un cou trop long, tantôt avec une tête trop engoncée dans les épaules. Si ces petites têtes affichent le style limousin classicisant de l'époque, elles n'en furent pas moins associées aux plaques à une date postérieure. Sur chacun des quatre bras, une pierre est montée sur une petite plaque de cuivre gravée, elle-même assujettie à l'âme de bois. Le montage des pierres n'est pas homogène : les pierres du stipes sont montées sur griffes, alors que les pierres du patibulum sont montées dans des bâtes dentées, entourées par un petit cordon torsadé. Ces petites plaques rappellent celles qui furent remontées sur le frontal de la Vierge et des Trois Rois conservé à Huarte Araquil.
(Notice de Nicolas Hatot extraite de "Anthelme Trimolet : artiste et collectionneur d'émaillerie et d'orfèvrerie médiévales", Bulletin des Musées de Dijon, n° 11, 2008-2009, pp.46-59) Historique : Collection Anthelme et Edma Trimolet
Legs Anthelme et Edma Trimolet, 1878 Inscriptions / marques :Bibliographie :monogramme sur le titulus : "IHS"
monogramme au revers dans le médaillon, L'alpha et l'oméga encadrent Dieu bénissant.
Exposition :Gleize (Emile), Catalogue descriptif des objets d'art formant le musée Anthelme et Edma Trimolet, Dijon, 1883, n° 1256 (Limoges XIIe siècle)
Thoby (Paul), Les croix limousines, Paris, 1953, n° 60 p. 123, pl. XXIX et p. 46
Hatot (Nicolas), "Anthelme Trimolet : artiste et collectionneur d'émaillerie et d'orfèvrerie médiévales", Bulletin des Musées de Dijon, années 2008-2009, n° 11, 2010, p.46-59, fig. 18 et 19 p. 55
© photo François JayL'Art des collections. Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 16 juin - 9 octobre 2000 , Cat. C 37 p.247
L'archange et l'esquisse. Restaurations et acquisitions 2000-2002, Dijon : Musée des Beaux-Arts, (6 décembre 2002 - 17 mars 2003) , p. 2