collections du musée des beaux-arts de dijon

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La Calanque des Antibois

Dessin
vers 1891 / 1892
Auteur : Cross, Henri-Edmond

Crayon rehaussé d'aquarelle sur papier
Hauteur : 19 cm ; Largeur : 28,5 cm
Inv. DG 585

Ce dessin, passé à la vente de l'artiste en 1921, aurait appartenu, selon Pierre Granville, à Félix Fénéon. Il n'apparaît pas dans la vente du célèbre critique d'art et théoricien du néo-impressionnisme. Par ailleurs, la feuille n'en porte pas le cachet mais ces dernières pièces ont été vendues par lot. Avec la mise au carreau, ce dessin est sans aucun doute l'étude pour le tableau "Calanque des Antibois" (coll. part.), non daté, mais qui a été situé avec précision par Isabelle Compin "fin 1891, début 1892". Le tableau a en effet été présenté en 1892 à Paris à la Société des Artistes indépendants (n°314) et Cross le décrit dans une lettre à Signac expédiée de Cabasson en décembre 1891 (cf. Isabelle Compin, 1964). Cette feuille doit lui être de peu antérieure et a vraisemblablement été exécutée à Cabasson (Var) où Cross s'est installé en 1891, après avoir quitté Paris et avant de se fixer définitivement l'année suivante à Saint-Clair. De plus, en 1891, l'année de la mort de Seurat, Cross s'était rallié au néo-impressionnisme, en exposant au Salon des Artistes Indépendants le "Portrait de Madame Cross", sa première création dans sa nouvelle manière. À la fin de 1891 et au début de 1892, il peignit la "Calanque des Antibois", "La Pointe de la Galère", la "Plage de Baigne-Cul", les "Vendanges" (Var), tableaux qui furent ses premiers paysages provençaux réalisés dans le Midi selon la technique divisionniste.
On comprend dès lors l'importance particulière de cette feuille qui renseigne sur le travail de l'artiste à ce moment capital de sa carrière quand, insatisfait, il abandonna l'impressionnisme qu'il pratiquait depuis 1884. Il s'impose alors une discipline que révèle la minutie des dessins préparatoires. Ce qu'il perd en spontanéité, Cross va le gagner en rigueur et en approfondissement : "Dans la création, il y aura, à côté de l'instinct, une grande part de volonté" écrit-il (Isabelle Compin, 1970).
Le motif est ici volontairement dépouillé, ce qui va lui permettre d'analyser les variations d'aspect et de couleurs apportées à la nature par la lumière. La composition, remarquablement simple et évidente, est bâtie sur une grande diagonale impérieuse et sur la ligne impeccable de l'horizon, que rappelle la barque du premier plan. Les formes sont indiquées par un mince trait de crayon et rehaussées de touches d'aquarelle toutes identiques. Le tableau présente exactement la même composition que l'étude, les valeurs y sont réparties de la même manière, mais les formes y sont plus stylisées, plus géométriques.

(Sophie Barthélémy d'après Serge Lemoine, "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976)

Historique : 1921, Paris, vente atelier Cross, 28 octobre ; Collection Félix Fénéon ; Collection Pierre et Kathleen Granville

Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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