collections du musée des beaux-arts de dijon

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La Colline Dessin vers 1905 / 1907 Auteur : Cross, Henri-Edmond Henri-Edmond Cross Douai , 1856 - Le Lavandou , 1910 Ecole Française C’est en 1883, lors de sa découverte du midi, que Henri-Edmond Cross abandonne la tradition de la peinture sombre et réaliste que lui a enseignée Emile-Auguste Carolus Duran (1838-1917). Dans la suite de Georges Seurat (1859-1891), et en collaboration avec Paul Signac (1863-1935), il met alors au point un second néo-impressionnisme où s’ajoute à la théorie du mélange optique des pigments purs par petites touches peintes, la réduction de la palette aux seules couleurs du prisme. Cherchant ainsi à atteindre un plus haut degré de luminosité, Cross célèbre par de subtiles modulations de teintes douces, l’atmosphère idyllique et sereine des paysages du Midi et du Var qui l’ont tant fasciné. Progressivement cependant, Cross renonce à son souci scientifique d’imiter la nature pour laisser son imagination et la couleur traduire sa vision intérieure et ses sentiments. Il exerce alors sur Henri Matisse (1869-1954) une influence déterminante. Aquarelle et traits de crayon sur papier Hauteur : 17 cm ; Largeur : 24,5 cm Inv. DG 498 Cette aquarelle a sans doute été réalisée dans les environs de Saint-Clair, petit village de la côte varoise que Cross ne quitta plus guère à la fin de sa vie. Isabelle Compin (1970) la situait autour des années 1905-1907, tandis que Pierre Granville préférait la dater des années 1907-1908. C'est en tout cas le moment où Cross privilégie ce médium. Jusqu'en 1903, il en fait un usage restreint, soit pour rehausser un croquis, soit pour préparer un tableau (cf. l'étude pour la "Calanque des Antibois", inv. DG 585). Après 1903, l'aquarelle est employée d'une manière plus systématique : elle reste un moyen de notation pour préciser par exemple un accord de couleurs pour un tableau en cours d'exécution ou afin de servir d'aide-mémoire pour des oeuvres futures, mais elle est aussi employée pour elle-même. Dans une lettre à Angrand, datée de mars 1900, Cross écrit ainsi : "Depuis quelques jours, je me repose de mes toiles par des essais d'aquarelle et des esquisses en me servant de cette matière. C'est amusant. L'absolue nécessité d'être rapide, hardi, insolent même, apporte dans le travail une sorte de fièvre bienfaisante après les soirs de langueurs passés sur les peintures dont l'idée première fut irréfléchie" (Isabelle Compin, 1964). L'aquarelle, en effet, par sa nature même, apporte à l'artiste, absorbé par la technique lente de la peinture à l'huile, une manière de délassement. L'utilisation qu'il en fait - rapidité de la notation, liberté du geste, éclat des couleurs - est éblouissante, comme en témoigne cette feuille qui contraste avec les productions de Signac à la même époque. C'est à une véritable synthèse de paysage qu'il parvient ici par le seul art de la couleur. (Sophie Barthélémy d'après Serge Lemoine, "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : 1921, Paris, vente atelier Cross, 28 octobre ; Collection Eugène Laporte ; 1938, Paris, vente Laporte, 17 mars ; Collection Léon-Louis Weill ; Collection Pierre et Kathleen Granville Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques : cachet en bas à gauche en bordure, cachet de la vente Cross (Lugt 1305 A) : "HEC" Bibliographie : Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n° 57 p. 87, reprod. Exposition : H.E. Cross, Paris : Galerie Bernheim-Jeune, 1937 , n° 60 sous le titre "Paysage" L'Art des collections. Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 16 juin - 9 octobre 2000 , Cat. D 32 p.365 Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 18 novembre 2006 - 29 janvier 2007 © photo François Jay