collections du musée des beaux-arts de dijon

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Antiochus Epiphane ordonne le massacre des Macchabées

Tableau
18e siècle (2ème quart) / 18e siècle (3ème quart) / 18e siècle (4ème quart)
Auteur : Dandré-Bardon, Michel-François

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 83 cm ; Largeur : 111 cm
Inv. 5111

Le sujet de ce tableau est emprunté, dans la Bible, au second livre des Macchabées, chapitre VII. Le cruel roi de Syrie Antiochus ordonne de faire prendre sept frères Macchabées et leur mère et de leur faire manger de la viande de pourceau contre la défense de la loi juive. Mais tous refusent les uns après les autres, avec l'approbation maternelle. Le roi furieux les fait alors mutiler par tout le corps : ils sont tous suppliciés jusqu'au dernier sous les yeux de leur mère, qui subit elle aussi le martyre. Ce thème où l'horreur se mêle à l'héroïsme était propre à inspirer une grande toile baroque.
On a dénombré actuellement quatre versions de la composition, offrant entre elles de légères variantes, que Pierre Rosenberg (communication écrite, 1980) a eu l'amabilité de nous signaler : la plus faible (Hauteur : 69 cm ; Largeur : 100 cm), mentionnée sous le nom de Fragonard dans une note signée F. Schoner, était reproduite dans "L'Oeil", septembre 1965, p. 65. Une seconde toile appartient à la Galerie Heim à Londres. La troisième, passée dans plusieurs ventes à Berlin, et pour la dernière fois le 6 avril 1978 chez Leo Spik sous le numéro 378, avait figuré en 1935 avec le numéro 75 à l'"Exposition d'art français" à Copenhague en 1935, dans tous les cas avec une fausse attribution à Jean-François de Troy. Pierre Rosenberg juge la version de Dijon, passée dans une vente sans catalogue à l'Hôtel Drouot en 1978 comme Dandré-Bardon, ce qui ne fait aucun doute, de loin la meilleure de ces quatre peintures, et la situe à une date assez précoce de la carrière de l'artiste.
Après avoir obtenu le prix de Rome en 1725, le jeune peintre séjourne en Italie cinq années, au cours desquelles il consacre six mois à Venise, ce qui explique l'influence vénitienne très marquée perceptible dans ce tableau, non seulement par sa conception d'ensemble mais encore par ses tonalités raffinées de roses et de bleus qui rappellent Tiepolo.
Très caractéristique de Dandré-Bardon est la composition dans un format en largeur, ordonnée autour d'axes différents, et où les personnages sont distribués suivant une ligne sinueuse qui serpente de l'avant à l'arrière du tableau.
On reconnaît le même procédé d'éclairage, qui, dans cette toile, isole sous un coup de projecteur le corps d'un supplicié ou le groupe de la mère et de son fils au pied du trône royal, dans d'autres oeuvres de l'artiste, par exemple dans la "Charité de saint Thomas de Villanueva", dessin à la sanguine et au lavis de sanguine entré au Musée de Rouen avec la donation Baderou. Le même goût pour les fastueuses perspectives architecturales est évident dans les deux oeuvres, où l'on note également un traitement semblable de l'anatomie. Entraîné aux travaux décoratifs qu'il exécute pour le Palais de Justice et l'Hôtel de Ville d'Aix-en-Provence, Dandré-Bardon joint l'aisance de la mise en page à l'extrême liberté de la facture. La touche preste et sûre évoque un bozzetto. Dans le tableau de Dijon s'exprime tout à la fois une fougue pleine de chaleur et une recherche délicate des harmonies colorées.

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du catalogue « Acquisitions récentes 1975 - 1980 », Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1981)

Historique : Collection Mlle Dominique Wilon

Achat, 1979

Bibliographie :

Exposition : © photo Hugo Martens

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