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Plafond à la gloire du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne
Tableau
1786 / 1787
Auteur : Prud'hon, Pierre-PaulPeinture à l'huile sur toile
Pierre-Paul Prud'hon
Cluny , 1758 - Paris , 1823
Ecole Française Après sa formation à l'École de dessin de Dijon, sous l'égide du peintre François Devosge (1732-1811), Pierre-Paul Prud'hon remporte en 1784 le Prix de Rome délivré depuis 1776 par les États de Bourgogne. A Rome (1784-1788), passionné d’antique, lecteur de Johann Joachim Winckelmann (1717-1768), admirateur de Léonard de Vinci pour l’expression, il regarde les contemporains (Mengs) et se lie d’amitié avec Canova. C’est à contrecoeur qu'il copiera, au palais Barberini, le très baroque plafond de Pietro da Cortona (1596-1669), dont il donne une magistrale interprétation néo-classique (musée de Dijon, salle des Statues). Délaissant le répertoire historico-mythologique traditionnel, son oeuvre est essentiellement consacrée à l'allégorie, peinture d’idées et de sentiments dont il renouvelle le langage. Son métier est à la fois sensible et sensuel - on l’a surnommé très tôt « le Corrège français » pour son art du clair-obscur, en un temps qui privilégie la ligne - et puissant, comme l’attestent la vigueur de son trait même dans les dessins les plus gracieux (mais aux antipodes d’un Boucher) ou les contrastes lumineux dramatiques qui en font un des initiateurs du Romantisme. Longtemps célèbre pour ses dessins d’illustrations (Daphnis et Chloé ; La Mort de Virginie, Le Premier baiser de l’Amour), il connaît la consécration sous l’Empire (La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime, 1808, Louvre), exécute le portrait de Joséphine (1805-1809, Louvre) et celui du Roi de Rome (1811, Louvre), devient professeur de dessin de Marie-Louise et conçoit le décor des fêtes du mariage de 1810, les meubles et le berceau offerts à l’impératrice par la Ville de Paris en 1810 et 1811. Son influence sur le XIXe siècle sera décisive, comme en témoigne l’admiration que lui porta Delacroix.
(Notice de Sylvain Laveissière, 2015)
Hauteur : 812 cm ; Largeur : 408 cm
Inv. CA 430 Classé premier au concours du Prix de Rome en 1784, Prud'hon devait être pensionnaire des Elus de Bourgogne pendant quatre ans, de 1785 à 1788. Dès septembre 1785, il se préoccupe de la copie qu'il s'est engagé à exécuter, à la demande des Elus Généraux de la Province, pour décorer le plafond de la Salle des Statues, dans l'aile orientale du Palais des Etats, achevée en 1786. Mais le choix du modèle s'avère difficile ; craignant de ne pas obtenir l'autorisation de copier, et redoutant des frais excessifs, le peintre renonce à l'"Aurore" du Guide, au Palazzo Rospigliosi. A "L'Assemblée des Dieux" et au "Festin des Dieux" de Raphaël à la Farnésine, au "Triomphe de Bacchus" d'Annibal Carrache au Palais Farnèse, les Elus préfèrent le plafond de Pierre de Cortone, au Palais Barberini, dont il suffira de changer quelques attributs pour le transformer en allégorie à la gloire du prince de Condé.
"Demain, je commence le dessin" écrit Prud'hon à son ami Fauconnier, à la fin de l'année 1785. Il est souvent fait allusion à cette oeuvre dans la correspondance de l'artiste : lettre à Devosge, 1785 (Clément, 1880, pp. 120-126) ; à Devosge, 10 janvier 1786 (Clément, 1880, pp. 139-141) ; à son ami Fauconnier, non datée, mais sans doute de décembre 1785 (Clément, 1880, pp. 148-149) ; à Devosge, 28 mars 1786 (Clément, 1880, pp. 151-152, publié dans A.A.F., V. 1857-1858, pp. 97-100) ; à Devosge, 3 octobre 1786 (Clément, 1880, pp. 159, 162, 163) ; à Devosge, 26 février 1787 (Clément, 1880, pp. 169-170) ; à Devosge, non datée, sans doute mars ou avril 1787 (Clément, 1880, pp. 170-171) ; à Devosge, non datée, postérieure à la précédente (Clément, 880, pp. 174-175).
En mars ou avril 1787, l'oeuvre est achevée et expédiée (Registre des délibérations des Elus Généraux de Bourgogne, année 1787. Etat des élèves entretenus par la Province, Archives départementales de la Côte d'Or, C. 3242, fol. 103).
Entreposée à la Maison nationale à Dijon, elle se trouve au Musée en 1799 (Louis-Bénigne Baudot, ms. 1605, p.f., VI-VII, fol. 51, 100, 104, 165, Bibliothèque municipale, Dijon ; F. Devosge, 1794, fol. 92, n° 8, indique à tort 1780 comme date d'exécution). En 1903, Henri Chabeuf exprime le souhait de dégager, dans les armoiries, le bâton des Condé ; celui-ci avait en effet disparu sous un badigeon, une première fois à la Révolution, puis en 1831, par les soins de Févret de Saint-Mémin qui l'avait fait recouvrir en même temps que les fleurs de lis pour éviter d'éventuelles déprédations. Cet emblème fut remis à jour par les soins de Pierre Quarré en 1946. D'autre part, l'oeuvre fut réentoilée lors de l'exposition Prud'hon, à Paris, en 1922.
Cette toile copie la partie centrale du plafond peint à la fresque par Pierre de Cortone au Palais Barberini à Rome, entre 1632 et 1639. Travail de commande, exécuté sans enthousiasme par le jeune pensionnaire des Etats de Bourgogne, cette copie révèle néanmoins tout à la fois les limites et l'originalité de son auteur. L'ensemble de la composition, simplifié, enfermé dans les strictes limites du rectangle du plafond, n'a pas la richesse décorative du modèle italien qu'il appauvrit. De même, les contrastes moins accusés entre les lumières et les ombres affaiblissent l'impression de relief. En revanche, l'artiste a donné aux visages un accent très personnel : la figure qui soutient les lauriers, ou la Justice tenant un rameau, du même côté, offre déjà ce type de visage aux yeux allongés, souriant à demi, qui sera cher au peintre, et contribue, en même temps que le chromatisme doré, à conférer un charme particulier à cette oeuvre.
Selon Louis-Bénigne Baudot, qui donne l'explication iconographique de cette peinture, la tête située aux pieds de la Bourgogne, en bas à gauche, aurait les traits de Prud'hon.
(Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980) Historique : Dijon, Museum ; Collection Dijon, Maison nationale
Saisie révolutionnaire, Museum Oeuvres en lien : 1998-7-1 Esquisse pour le plafond à la gloire du prince de Esquisse Bibliographie :Exposition :Notice des tableaux, statues, bustes, bas-reliefs, vases, bronzes, antiquités, dessins, estampes, etc. exposés au Musée de Dijon, Dijon : Frantin imp., 1818, n°310 p.90
Notice des objets d'arts exposés au Musée de Dijon, Dijon , Victor Lagier libraire, 1834, n°328
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© photo François JayExposition P.-P. Prud'hon, Paris : Palais des Beaux-Arts, mai-juin 1922 , n° 13
Prud'hon, les premières étapes de sa carrière, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1959 , n° 10, pl. IV
Une école provinciale de dessin au XVIIIe siècle : L'Académie de peinture et de sculpture de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1961 , n° 153
La Musique dans l'art ancien au musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1965
La Peinture italienne dans les musées de Dijon, Dijon, 21 juin - 21 décembre 1980 (publication d'un dépliant) , reprod.
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