collections du musée des beaux-arts de dijon
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La Charrette de paille
Dessin
1867
Auteur : Hervier, AdolpheAdolphe HervierPlume, encre de chine et aquarelle sur papier
Paris , 1819 - Paris , 1879
Ecole Française Adolphe Hervier fait partie de ces petits maîtres barbizoniens oubliés par la postérité et peu reconnus de son vivant, malgré un talent incontestable dont l'ensemble réuni par Pierre Granville - rare ensemble conservé dans une collection publique - permet aujourd'hui de prendre toute la mesure.
Après une formation initiale auprès de son père Marc-Antoine Hervier, peintre miniaturiste et ancien élève de David, Hervier fréquente l'atelier de Léon Cogniet ( ) qu'il quitte en 1838 pour aller étudier directement la nature. Ses premiers paysages révèlent l'influence d'Alexandre Decamps (1803-1860) et d'Eugène Isabey (1803-1886) dans l'attention portée au détail, à la lumière et à l'atmosphère.
Malgré ses rejets répétés par le jury (23 fois selon son premier biographe Philippe Burty), l'artiste expose régulièrement au Salon entre 1849 et 1870, d'abord sous son prénom d'emprunt Adolphe, puis son réel patronyme, Jules-François. C'est en Normandie, où il se rend pour la première fois en 1837, qu'il trouve ses sujets de prédilection : marines, vues de villages dont le pittoresque médiéval satisfait son goût encore romantique, bocages, scènes rurales d'un réalisme qui le rattache à l'Ecole de Barbizon.
Comme tant d'autres paysagistes de son temps, Hervier participe à la renaissance de la gravure à l'eau-forte qu'il pratique dès la fin des années 1830. En 1843, il publie ses Croquis de voyage, album de huit planches qui témoignent à la fois de l'influence de Rembrandt et de Bonington. Après sa mort, le libraire Joly publiera en 1888 l' "Album Hervier", suite de 43 planches gravées de 1840 à 1860.
Sa non reconnaissance officielle en tant que peintre condamna Hervier à une existence misérable et solitaire qui le réduisit souvent à la condition peu gratifiante de peintre-manoeuvre. Il eut toutefois l'estime de Corot qui lui acheta quelques aquarelles et celle des plus grands critiques du temps : Champfleury, Burty, les frères Goncourt et Théophile Gautier, séduit par son "mordant" et sa "touche brillante" qui lui rappellent Théodore Rousseau.
Un dessin rigoureux, une composition concise, une palette aux harmonies de verts et de bruns, autant d'éléments qui résument le style d'Adolphe Hervier, à mi-chemin entre le romantisme et les premiers réalistes.
Hauteur : 7 cm ; Largeur : 11,5 cm
Inv. DG 801 L'année 1867 fut celle où Monet peignit "Femmes au jardin" et "La Plage de Sainte-Adresse". Hervier a alors quarante-huit ans : cette aquarelle, assez colorée, montre des traits de plume qui cernent les formes d'une manière plus insistante que dans les numéros précédents, allant même jusqu'à un certain "cloisonnisme". C'est la principale évolution qui peut se remarquer chez l'artiste par rapport à ses oeuvres des années 1840. Une aquarelle conservée au Musée du Louvre, datée de 1886 et située à Saint-Germain en Seine-et-Oise, semble montrer la même vue dans l'autre sens. Une composition presque identique se retrouve dans une peinture à l'huile "Rue de village à la charrette de paille", conservée au Musée de Glasgow (Annie Bauduin, 1972) et dans une gravure de 1864 - "la charrette manque" - (Paris, B.N.F.).
(Sophie Barthélémy d'après Serge Lemoine, "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1974 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature en bas à droite : "Hervier"
date en bas à gauche : "1867"
Exposition :Bauduin (Annie), Recherches sur la vie et l'oeuvre du peintre Adolphe Hervier 1819-1879 avec un catalogue raisonné de ses oeuvres, Université de Lille III, Mémoire de maîtrise dactylographié, 1972, n°291, ill. t. 2, pl.270
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°138, reprod.
© photo François JayDessins du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, Musée du Louvre, 13 février - 3 mai 1976 , n° 48, reprod. p. 64