collections du musée des beaux-arts de dijon
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Fontaine Saint-Maclou
Dessin
1866
Auteur : Hervier, AdolpheAdolphe HervierCrayon et aquarelle sur papier
Paris , 1819 - Paris , 1879
Ecole Française Adolphe Hervier fait partie de ces petits maîtres barbizoniens oubliés par la postérité et peu reconnus de son vivant, malgré un talent incontestable dont l'ensemble réuni par Pierre Granville - rare ensemble conservé dans une collection publique - permet aujourd'hui de prendre toute la mesure.
Après une formation initiale auprès de son père Marc-Antoine Hervier, peintre miniaturiste et ancien élève de David, Hervier fréquente l'atelier de Léon Cogniet ( ) qu'il quitte en 1838 pour aller étudier directement la nature. Ses premiers paysages révèlent l'influence d'Alexandre Decamps (1803-1860) et d'Eugène Isabey (1803-1886) dans l'attention portée au détail, à la lumière et à l'atmosphère.
Malgré ses rejets répétés par le jury (23 fois selon son premier biographe Philippe Burty), l'artiste expose régulièrement au Salon entre 1849 et 1870, d'abord sous son prénom d'emprunt Adolphe, puis son réel patronyme, Jules-François. C'est en Normandie, où il se rend pour la première fois en 1837, qu'il trouve ses sujets de prédilection : marines, vues de villages dont le pittoresque médiéval satisfait son goût encore romantique, bocages, scènes rurales d'un réalisme qui le rattache à l'Ecole de Barbizon.
Comme tant d'autres paysagistes de son temps, Hervier participe à la renaissance de la gravure à l'eau-forte qu'il pratique dès la fin des années 1830. En 1843, il publie ses Croquis de voyage, album de huit planches qui témoignent à la fois de l'influence de Rembrandt et de Bonington. Après sa mort, le libraire Joly publiera en 1888 l' "Album Hervier", suite de 43 planches gravées de 1840 à 1860.
Sa non reconnaissance officielle en tant que peintre condamna Hervier à une existence misérable et solitaire qui le réduisit souvent à la condition peu gratifiante de peintre-manoeuvre. Il eut toutefois l'estime de Corot qui lui acheta quelques aquarelles et celle des plus grands critiques du temps : Champfleury, Burty, les frères Goncourt et Théophile Gautier, séduit par son "mordant" et sa "touche brillante" qui lui rappellent Théodore Rousseau.
Un dessin rigoureux, une composition concise, une palette aux harmonies de verts et de bruns, autant d'éléments qui résument le style d'Adolphe Hervier, à mi-chemin entre le romantisme et les premiers réalistes.
Hauteur : 19,6 cm ; Largeur : 13,9 cm
Inv. DG 773 C'est Annie Bauduin (1972) qui a identifié ce motif comme étant celui de la fontaine adossée à l'église Saint-Maclou de Rouen. Il montre de nouveau le goût de l'artiste pour les vues d'architecture qui lui vient sans doute du romantisme. Hervier associe l'observation réaliste des femmes se rendant à la fontaine avec la description fidèle et pittoresque des ogives, des pinacles et des gâbles de l'édifice gothique.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : 1873, Paris, vente Hervier, 3 février ; Collection Penot ; 1894, Paris, vente Penot ; Collection Cantacuzène ; 1969, Paris, vente Cantacuzène, 4-6 juin ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville (entrée au musée en 1976) Inscriptions / marques :Bibliographie :signature / date en bas à droite : "Hervier 1866"
© photo François JayBauduin (Annie), Recherches sur la vie et l'oeuvre du peintre Adolphe Hervier 1819-1879 avec un catalogue raisonné de ses oeuvres, Université de Lille III, Mémoire de maîtrise dactylographié, 1972, p.111 et n°288, ill. t. 2, pl.267
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°137, reprod.