collections du musée des beaux-arts de dijon
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Barque à Dieppe
Dessin
Dieppe , 1846
Auteur : Hervier, AdolpheAdolphe HervierAquarelle, traits de plume, encre de chine et traits de crayon sur papier
Paris , 1819 - Paris , 1879
Ecole Française Adolphe Hervier fait partie de ces petits maîtres barbizoniens oubliés par la postérité et peu reconnus de son vivant, malgré un talent incontestable dont l'ensemble réuni par Pierre Granville - rare ensemble conservé dans une collection publique - permet aujourd'hui de prendre toute la mesure.
Après une formation initiale auprès de son père Marc-Antoine Hervier, peintre miniaturiste et ancien élève de David, Hervier fréquente l'atelier de Léon Cogniet ( ) qu'il quitte en 1838 pour aller étudier directement la nature. Ses premiers paysages révèlent l'influence d'Alexandre Decamps (1803-1860) et d'Eugène Isabey (1803-1886) dans l'attention portée au détail, à la lumière et à l'atmosphère.
Malgré ses rejets répétés par le jury (23 fois selon son premier biographe Philippe Burty), l'artiste expose régulièrement au Salon entre 1849 et 1870, d'abord sous son prénom d'emprunt Adolphe, puis son réel patronyme, Jules-François. C'est en Normandie, où il se rend pour la première fois en 1837, qu'il trouve ses sujets de prédilection : marines, vues de villages dont le pittoresque médiéval satisfait son goût encore romantique, bocages, scènes rurales d'un réalisme qui le rattache à l'Ecole de Barbizon.
Comme tant d'autres paysagistes de son temps, Hervier participe à la renaissance de la gravure à l'eau-forte qu'il pratique dès la fin des années 1830. En 1843, il publie ses Croquis de voyage, album de huit planches qui témoignent à la fois de l'influence de Rembrandt et de Bonington. Après sa mort, le libraire Joly publiera en 1888 l' "Album Hervier", suite de 43 planches gravées de 1840 à 1860.
Sa non reconnaissance officielle en tant que peintre condamna Hervier à une existence misérable et solitaire qui le réduisit souvent à la condition peu gratifiante de peintre-manoeuvre. Il eut toutefois l'estime de Corot qui lui acheta quelques aquarelles et celle des plus grands critiques du temps : Champfleury, Burty, les frères Goncourt et Théophile Gautier, séduit par son "mordant" et sa "touche brillante" qui lui rappellent Théodore Rousseau.
Un dessin rigoureux, une composition concise, une palette aux harmonies de verts et de bruns, autant d'éléments qui résument le style d'Adolphe Hervier, à mi-chemin entre le romantisme et les premiers réalistes.
Hauteur : 18,8 cm ; Largeur : 14,3 cm
Inv. DG 749 Cette aquarelle a été exécutée par Adolphe Hervier à l'âge de vingt-sept ans. Comme l'a montré Annie Bauduin (1972), l'artiste est en effet né en 1819 et non en 1821, comme tous les auteurs l'avaient jusqu'alors affirmé. Elève de son père Marc-Antoine qui avait suivi l'enseignement de David et de Charles Duchaulsoy, Hervier est également passé dans les ateliers de Léon Cogniet, d'Alexandre Decamps et d'Eugène Isabey. Il se rend dès 1837 en Normandie où il effectuera par la suite de très nombreux séjours. Dans cette aquarelle au motif pittoresque, apparaît déjà le style "Hervier", qui n'évoluera guère jusqu'à sa mort en 1879 : une composition serrée, sans recherche particulière de mise en page, dessin précis qui laisse sentir la main du graveur, une aquarelle très lavée au registre assourdi. Cette feuille est signée, monogrammée, située, datée, numérotée, comme tous ses dessins et aquarelles. Malgré toutes ces précisions qui touchent à l'obsession, les quarante années de la carrière de l'artiste, pourtant défendu par Théophile Gautier, Philippe Burty et les frères Goncourt et en dépit des recherches qu'a menées Annie Bauduin, restent mal connues.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :monogramme / signature / annotation / lieu de création / date en bas à droite : "AH
Hervier
Croquis n° 24
Dieppe 28 novembre 1846"© photo François JayBauduin (Annie), Recherches sur la vie et l'oeuvre du peintre Adolphe Hervier 1819-1879 avec un catalogue raisonné de ses oeuvres, Université de Lille III, Mémoire de maîtrise dactylographié, 1972, p.62 et n°293, ill. t. 2, pl.272
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°129, reprod.
Delarue (Bruno), Chaine (Caroline) et Ickowicz (Pierre), Les peintres à Dieppe et ses environs : Varengeville, Pourville et Arques-la-Bataille, Editions Terre en vue, 2009, p. 92, reprod. p. 93 (erreur dans la légende qui indique que le tableau appartient au Musée Magnin de Dijon)
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