collections du musée des beaux-arts de dijon
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Portrait de Pierre Palliot
Tableau
1696
Auteur : Revel, GabrielGabriel RevelPeinture à l'huile sur toile
Château-Thierry , 1643 - Dijon , 1712
Ecole Française
Hauteur : 61,5 cm ; Largeur : 50,9 cm
Inv. 978 Né en 1608 à Paris, le généalogiste et historiographe Pierre Palliot vécut la majeure partie de sa vie à Dijon. Il parcourut la Bourgogne en tous sens, étudiant et recopiant chartes, actes notariés et archives familiales. En 1649, il publia le fruit de ses recherches, intitulé "Le Parlement de Bourgogne, son origine, son établissement [...] avec les noms, [...] qualités, armes et blasons des présidents, chevaliers [...] qui y ont esté jusques à ce jour". Il mourut, âgé de quatre-vingt-dix ans, en 1698.
Exceptionnellement, le nom de Revel et la date de réalisation (1696) figurent au bas de ce portrait, acquis en 1890 par le Musée des Beaux-Arts de Dijon. Sa localisation précédente et l'identité du commanditaire sont par contre inconnus. Revel a inscrit aux quatre extrémités de l'oeuvre le nom, les armes, l'âge et les qualités du modèle. Cette composition originale permet à tout spectateur de situer Pierre Palliot, tout en empêchant son image de tomber dans l'oubli.
Comme Jean Dubois et Bénigne Joly, Pierre Palliot est représenté dans un intérieur. La disposition du personnage, de la draperie sombre et du mur beige percé d'une fenêtre dessine trois plans successifs, et donne une sensation d'espace. Le modèle, en buste et tourné de trois-quarts, a certainement posé assis. Sa tête est en effet penchée en avant, ses bras ramenés sur son ventre. Il porte un col-rabbat gris sur un manteau de velours vert sombre, dont la manche droite se creuse de plis profonds et renvoie la lumière. Revel a représenté avec le même soin le visage du vieil homme. Ainsi, quelques reflets éclairent les longs cheveux qui s'échappent d'une calotte noire. La peau se flétrit, creuse le front et les joues, plisse le menton. Les yeux s'enfoncent dans les orbites, la bouche se fige dans un rictus. Le grand âge de Palliot s'efface cependant grâce à l'intense expression du regard bleu et de la bouche prête à parler. Ainsi, l'inoubliable vieil homme paraît réfléchi, lucide, et doux.
Cette expressivité traduit l'excellente observation de Revel. Selon Jeanne Magnin, le peintre n'avait jamais "mis autant de sympathie dans la pénétration d'un caractère. on dirait qu'il ne s'est pas borné à comprendre son modèle, mais qu'il l'a sincèrement aimé".
Contrairement aux autres effigies de Dijonnais, cette oeuvre marie harmonieusement une pose conventionnelle à une expression très naturelle. Elle fut qualifiée, pour cette raison, de "morceau achevé de finesse délicate et souple", ou, plus simplement, de "portrait vivant". Grâce au talent de Revel, cette image demeure aussi efficace qu'à la fin du 17e siècle. Elle exerce toujours un étonnant pouvoir de séduction, et défie avec succès la marche du temps.
(Notice d'Emmanuelle Binard extraite de "Portraits de Dijonnais : 1590-1730", Dijon : Université de Bourgogne, Faculté des sciences humaines, 1994, Maîtrise d'Histoire de l'Art sous la direction de Paulette Choné)
Achat, 1890 Oeuvres en lien : 978 bis Portrait de Pierre Palliot Gravure Inscriptions / marques :Bibliographie :Ecu en haut à gauche, écusson avec licorne et astres (?) entouré d'une feuille de laurier
inscription en haut à droite : ""P. PALLIOT.PARISIEN/
HIST.DV ROY/
GENEAL. DU/
DVCHE DE/
BOVRGNE/
IMPRIME/
E.SA MAIE/
TE (et sa majesté). ET/
DES/ETATES (?)""inscription en bas à gauche : ""N I AGE/
DE.87" (âgé de 87 ans?)"inscription en bas à droite : ""DE. SES/
ANNES (sic). 1696/
G. REVEL. PINXIT.""Exposition :Gonse (L.), Les chefs-d'oeuvre des Musées de France. La peinture, Paris, 1900, p.108 reprod.
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, Dijon, 1914 (1918 sur la couverture), p.162 reprod.
Magnin (Jeanne), Picture in the Museum of Dijon, Dijon, 1914 (1915 sur la couverture), p.162 reprod.
Magnin (Jeanne), "Les portraits français du XVIIIe siècle au Musée de Dijon", La Revue de Bourgogne, 1920, p.106-107
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, 3e éd. revue et complétée, Besançon, 1933, pp.150-151 reprod.
Dorival (Bernard), La Peinture française, Paris, 1942, t. I, p.98
Quarré (Pierre) et Geiger (Monique), Musée des Beaux-Arts de Dijon. Catalogue des peintures françaises, Dijon, 1968, n°104
Goubert (Pierre) et Roche (Daniel), Les Français et l'Ancien Régime, Paris, 1984, reprod. p. 122
Binard (Emmanuelle), Portraits de Dijonnais : 1590-1730, Dijon : Université de Bourgogne, Faculté des sciences humaines, 1994, Maîtrise d'Histoire de l'Art sous la direction de Paulette Choné, p.122-123, reprod. p.59
© photo François Jay, après et avant restaurationTrente portraits français du Musée de Dijon, Bruxelles : Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, 1950 , n° 9
Héraldique et blason du Moyen Age au TGV, Dijon : Archives municipales, 1986