collections du musée des beaux-arts de dijon
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Les Scieurs de bois
Dessin
vers 1821
Auteur : Géricault, ThéodoreThéodore GéricaultCrayon sur papier calque
Rouen , 1791 - Paris , 1824
Ecole Française Théodore Géricault commence sa formation de peintre à l'âge de dix-sept ans dans l'atelier de Carle Vernet (1758-1836) pour entrer deux ans plus tard dans celui de Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833). D'un tempérament rebelle, il s'oppose vite à l'esprit classique enseigné. Ayant échoué au Prix de Rome, il fait à ses frais, en 1816, le traditionnel voyage dans la Ville Eternelle et recopie Michel-Ange (1475-1564), qui le fascine, et les maîtres anciens qu'il y découvre d'une façon très personnelle, signe déjà de son indépendance. Suivant les exigences de la vérité, Géricault puise son inspiration dans les faits contemporains et s'engage, avec la précision d'un anatomiste, dans la question de l'esclavage ou du scandale du naufrage de la Méduse qui donnera naissance, en 1819, à son oeuvre la plus fameuse et pour l'exactitude de laquelle il s'est appuyé sur l'observation directe de cadavres en décomposition. Un séjour de dix-huit mois en Angleterre et sa confrontation aux peintres d'Outre-Manche et de Constable en particulier, accentuent plus encore l'éveil de son objectivité face à ce qui l'entoure.
La composition, la couleur et la facture nerveuse du maître, inspirées de Pierre-Paul Rubens (1577-1640), Caravage (1570/71-1610), Diego Vélasquez (1599-1660), Rembrandt (1606-1669) ou Antoon Van Dyck (1599-1641) dont il fait de nombreuses copies, sont au service d'un romantisme naissant où s'exprime de façon spectaculaire la puissance de mouvement des chevaux ou la tension d'un drame.
Hauteur : 29,2 cm ; Largeur : 44,2 cm
Inv. DG 435 "Près d'une charrette attelée d'un cheval, deux hommes scient du bois, sur la droite, un autre homme emporte un panier sur son dos, tandis qu'un quatrième est occupé à en fendre. Le charretier, monté dans la voiture, jette à terre les dernières bûches. (...) Je ne connais aucune épreuve de cette planche. Cependant il doit en exister, car, à l'inspection du carton que possède M. His de la Salle, feu Eug. Le Roux, lithographe, très compétent dans cette matière, a reconnu qu'on avait dû en tirer quelques épreuves avec ce dernier" (Clément, 1867). Loys Delteil (1924) mentionna également cette lithographie, qualifiée par Clément de rarissime ("RRR"), dans son catalogue : "(...) Lithographie exécutée à la plume sur carton lithographique (...). De toute rareté. Musée de Rouen (calque à la plume). C'est ce calque que nous avons reproduit, n'ayant rencontré nulle part aucune réserve de cette pièce (...). Le carton original appartenait à His de la Salle (...). Nous ignorons le nom de l'actuel détenteur." Clément précisa que cette lithographie faisait partie d'une "suite de sept pièces dessinées sur carton préparé" : "En quittant Paris, Géricault avait emporté une provision de cartons lithographiques, beaucoup plus légers et plus faciles à transporter que les pierres, d'ailleurs encore rares et très chères à cette époque. Il s'en servit pour dessiner sept estampes qui ne sont pas au nombre des mieux réussies qu'il ait faites (..). Ce procédé présente de graves inconvénients. Géricault ne l'a pas employé davantage, et depuis lors on l'a avec raison tout à fait abandonné".
À côté du présent calque et de celui qu'a mentionné Delteil, existe un troisième calque (École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris), au trait plus sec et plus sommaire, mais de mêmes dimensions. Le calque de Rouen est dans le sens inverse des deux autres. Dans la collection Nathan à Zurich, se trouvaient deux feuilles d'études sur papier calque également (Lorenz Eitner, 1971), l'une pour le cheval de cette composition, l'autre pour les deux scieurs de bois. À quoi il faut ajouter un dessin au crayon et au lavis, "Cheval de charrette dans les limons" de l'ancienne collection Nodier qui le tenait de N. V. Saint-Rémy, lithographe (Paris, coll. part.). Ce dessin a d'ailleurs été lithographié. Les calques de Nathan et le dessin de Gobin sont dans le même sens que le calque de Rouen. Seul l'exemplaire de Rouen a appartenu à His de la Salle. Le présent calque a donc sûrement été exécuté d'après la lithographie imprimée. Bien que le dessin soit d'une excellente qualité pour un calque, il est difficile de dire s'il est de Géricault lui-même. Il constitue de toutes façons, en raison de la perte du carton lithographique et en l'absence d'exemplaires connus de l'épreuve, un précieux témoignage sur une oeuvre perdue, exécutée par Géricault en 1821.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :annotation en bas au centre : "Les Scieurs de bois"
Exposition :Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n° 120, reprod.
© photo François JayLes Maîtres du dessin, 1820 - 1920, Paris : Galerie Lorenceau, 1968 , n° 5, reprod.