collections du musée des beaux-arts de dijon

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Allégorie : La Pauvreté

Élément d'armoire
1575
Auteur : Bredin, Evrard

Peinture à l'huile sur bois
Hauteur : 59 cm ; Largeur : 39 cm
Inv. 3934 b

Ce panneau peint en camaïeu, ainsi que son pendant ont été conçus certainement pour orner le même meuble. Leur composition générale et leur structure décorative ne diffèrent que par d'infimes détails : figure plus joufflue du mascaron supérieur, décor du cartouche du cuir inférieur.
Le médaillon représente, dans un paysage sur fond d'architecture, un personnage masculin sur la pointe du pied droit, la jambe gauche levée, essayant de s'élever vers le ciel, où l'on voit la figure de Dieu sortir d'une nuée. L'homme lève la main gauche, soutenue par deux ailes, alors que le poids qu'il tient dans sa main droite le retient au sol.
En dessous du médaillon, dans un cartouche, on lit la devise suivante : SED TRUDOR. AD IMA. : "mais je suis poussé vers l'abîme".
Les "Emblemata" d'Alciet nous donnent à la page 99 de l'édition de 1548 la clef de l'allégorie : il s'agit de la Pauvreté. Les grands esprits sont gênés par la pauvreté, dont le poids les empêche de parvenir à leur but suprême : acquérir les plus hautes connaissances. Bredin s'est inspiré assez fidèlement de la gravure d'Alciat, malgré quelques variantes : position des pieds, architecture...
La technique de la peinture de camaïeu d'or et la signature d'Evrard Bredin permettent de rapprocher ces deux panneaux de ceux qui ornent le somptueux cabinet de la collection Gauthiot d'Ancier, du Palais Granvelle à Besançon.
On attribue traditionnellement, bien que sans preuves, ce meuble monumental à Hugues Sambin, qui séjourna à Besançon pour d'autres travaux. Huit panneaux, peints en camaïeu, dont l'un porte la signature et la date : E. BREDINUS.F.1581., représentent des personnages mythologiques ou allégoriques.
Le modelé des figures est obtenu au moyen de hachures avec des tons chauds produisant l'aspect métallique de l'or. Cette technique bien particulière "des figures de bronze rehaussées d'or à la façon de Dijon" est la spécialité d'Evrard Bredin : elle s'explique par sa formation de peintre verrrier puisqu'elle reprend exactement le travail de grisaille des vitraux.
Quatre panneaux peints selon la même technique rehaussent une armoire à deux corps entrée avec la collection Bulliot au Musée Rolin à Autun. On y voit des scènes allégoriques accompagnées de devises et de la date de 1574. L'artiste s'est inspiré ici de l'ouvrage d'Achilles Bocchii publié à Bologne. Il en a retenu les allégories de la Sagesse, de la Destinée et de l'Espérance.
Ces deux panneaux témoignent du goût pour un décor luxueusement exécuté en peinture faute d'or véritable, et de l'attrait pour des sujets moralisateurs issus de sources savantes, parfois interprétés maladroitement.

(Notice de Catherine Gras, extraite du catalogue de l'exposition "La peinture en Bourgogne au XVIe siècle", Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1990)

Dépôt avec échange du Musée d'Auxonne, 1950

Oeuvres en lien :

3934 a Allégorie : La Destinée Elément du même ensemble

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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