collections du musée des beaux-arts de dijon

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Le Crucifiement de Saint André (copie d'après Le Caravage)

Tableau

Attribué à : Finson, Louis

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 209 cm ; Largeur : 151,5 cm
Inv. 5008

En 1789, Louis-Bénigne Baudot mentionne le tableau à l'église Saint-Bénigne "dans la première chapelle à gauche en entrant par la grande porte", et l'identifie comme un Martyre de saint Siméon : " Il est du Caravage, ou d'après ce maître (suivant M. Devosge). Je crois que c'est plutôt le Martyre de saint Philippe ; depuis que le tableau a été nettoyé, il est facile de reconnaître qu'il est original, ou bien si c'est une copie d'après Le Caravage, il faut convenir qu'elle est d'un excellent maître de la même école" (Couvent et église de l'abbaye de Saint-Bénigne à Dijon, 1789, ms. 1602, fol. 3, Bibliothèque municipale, Dijon). La même année, Antoine-François Violet donne une indication semblable en termes identiques (Mémoire sur différents objets de curiosités de la ville de Dijon pour servir de supplément à toutes les descriptions de la même ville, mars 1789, ms. 1074, p.f., fol. 18, Bibliothèque municipale, Dijon).
Enlevée à la Révolution, l'oeuvre figure dans l'inventaire Devosge qui mentionne son emplacement au couvent des Bénédictins, sur l'autel de la chapelle de l'évêque de Dijon, et la donne pour "une très bonne copie d'après l'Espagnolet", représentant le "Crucifiement de saint Pierre", avec cette précision : "Les figures sont au nombre de six, de grandeur naturelle et d'une bonne exécution" (1794, fol. 112, n° 7). La toile fut entreposée au Collège des Godrans avant d'entrer au Musée à une date indéterminée ; elle n'a pas été cataloguée.
Quatre versions sont actuellement connues du "Crucifiement de saint André" du Caravage, mentionné en 1672 par Gian Pietro Bellori (p. 14). Celui-ci précise que la peinture fut exécutée pour le comte de Bénévent, vice-roi de Naples, qui l'avait emportée en Espagne, où elle serait restée jusqu'en 1653. Elle est en effet mentionnée cette année-là dans un inventaire des biens du comte de Bénévent, petit-fils du premier possesseur.
Le prototype de la composition a été reconnu dans la toile entrée au Cleveland Museum of Art en 1976, après avoir été repérée en 1973 par Alfonso Sanchez Perez dans la collection Arnaiz à Madrid. L'attribution de l'oeuvre au Caravage est confirmée en 1977 par une étude approfondie de Ann Tzeutschler-Lurie et Denis Mahon.
L'exemplaire appartenant au Museo Privincial de Santa Cruz à Tolède portait le nom de Ribera lorsqu'il fut découvert en 1920 par Roberto Longhi, qui le considéra comme une copie d'après l'original mentionné par Bellori (1943, pp. 17-18).
Une autre version, aujourd'hui en Suisse et autrefois à Vienne, dans la collection Bach-Vega, a été exposée à Bordeaux en 1955 comme une oeuvre autographe du Caravage. Roberto Longhi refusa cette attribution, et, en 1960, proposa, comme Benedict Nicolson devait le faire par la suite (1964, p. 607, n° 11) d'identifier cette toile avec un tableau appartenant à Louis Finson et expertisé en 1619 par cinq peintres d'Amsterdam comme un original du Caravage (voir Abraham Bredius et N. De Rover, 1885, p. 6 ; Kurt Freise, 1911, pp. 9-10). Selon Walter Friedlander (1955, p. 210) et Didier Bodart (1970, p. 136, n° 19, fig. 60), il s'agirait d'une copie exécutée par Finson lui-même pendant son séjour à Naples.
La copie de Dijon a été comparée aux autres exemplaires par Denis Mahon. Elle lui paraît présenter des rapports plus précis avec l'exemplaire autrefois Bach-Vega qu'avec l'original de Cleveland. En effet, le dessin régulier de la musculature du torse du saint dans cette toile, se retrouve identique dans la version de Dijon. La tête du saint reproduit, en la simplifiant, et donc avec moins d'accent, celle de l'exemplaire Bach-Vega.
Ann Tzeutschler-Lurie et Denis Mahon émettent une hypothèse à propos du tableau de Dijon. Ils proposent d'y voir une copie d'après celle de Finson, exécutée par l'associé de ce dernier, Abraham Vinck. On sait en effet que Vinck a copié "un saint André", resté invendu à Amsterdam jusqu'en 1645. Il pourrait s'agir de ce tableau qui ne serait donc pas arrivé à Dijon avant cette date.
Alfred Moir (1976, p. 113, n° 73e) signale encore un autre exemplaire du "Crucifiement de saint André" passé dans la vente n° 160 en novembre 1963 à la Galerie Fischer, à Lucerne.

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980)

Historique : Collection Dijon, Couvent des Bénédictins

Saisie révolutionnaire, Couvent des Bénédictins à Dijon

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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