collections du musée des beaux-arts de dijon

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L'Amour vainqueur (copie d'après Caravage)

Tableau

Auteur : Anonyme italien

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 134,4 cm ; Largeur : 96,2 cm
Inv. CA 646

"L'Amour vainc toute chose (Omnia vincit Amor)" est un sujet qui dérive de Virgile ("Bucoliques", X, 69). La Renaissance avait privilégié une représentation allégorique d'un Cupidon enfant, terrassant le dieu Pan, comme dans la fresque d'Agostino Caracci au palazzo del Giardino à Parme. Cette ancienne iconographie pouvait se lire comme le symbole de la victoire de l'amour sur la sensualité débridée, ou bien comme la domination universelle de l'amour, Pan (dont le nom grec signifie "tout") représentant la nature dans son ensemble.
Le Caravage renouvelle complètement l'iconographie traditionnelle du sujet dans son "Amour vainqueur" de 1602, dont l'original, commandé par le marquis Vincenzo Giustiniani, se trouve à la Gemäldegalerie de Berlin. La belle copie ancienne du musée des beaux-arts de Dijon a sans doute été réalisée en Italie-même au vu de la qualité de la toile. Cupidon n'est plus un enfant à l'apparence innocente mais un adolescent au regard provocant. Les objets, amassés en une splendide nature morte, symbolisent la supériorité de l'amour sur le pouvoir (avec la couronne et le bâton de commandement), sur la force (la cuirasse et la couronne de lauriers), sur les arts (le luth, le violon, l'équerre et le compas) ou encore sur le savoir (le livre). Le globe étoilé visible au fond représente sans doute l'universalité de cette domination.
Le tableau du Caravage suscita une vive émulation, et le suiveur anonyme du Caravage connu sous le nom de Maître des Jeux reprit les innovations du maître dans son "Amour vainqueur". De son côté, le cardinal Benedetto Giustiniani, frère de Vincenzo, commanda un "Amour divin triomphant de l'Amour profane" au peintre Giovanni Baglione, dont une version est conservée à Rome. Dans ce dernier tableau, Baglione représenta un adolescent proche de celui du Caravage pour symboliser l'Amour profane, terrassé par l'Amour divin en armure, tandis qu'il prêta les traits de son rival à l'ange déchu Lucifer assis au fond à gauche.

(Notice de Matthieu Gilles extraite de "Mythes et Légendes en Occident : Collection du Musée du Louvre", Taiwan : Musée National du Palais, 20 janvier 2012-14 mai 2012)

Historique : Collection Anatole Devosge

Legs Anatole Devosge, 1850

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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