collections du musée des beaux-arts de dijon

résultats de recherche

ajouter au panier voir le panier


Le Martyre de saint Sébastien

Tableau
1574
Auteur : Bassano, Jacopo

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 65,4 cm ; Largeur : 76,2 cm
Inv. CA 41

En 1659 le tableau est inventorié dans la collection de Léopold Guillaume à Vienne (Adolf Berger, 1883). Pris par Denon en 1809, et envoyé à Dijon en 1812 avec le numéro 272, il est mentionné avec le numéro 327 parmi les tableaux non repris par Rosa, conservateur à Vienne, dans les procès-verbaux de remise en 1815 (Archives du Louvre, I DD 53, p. 88).
Le succès de cette composition est attesté par l'existence de deux gravures, l'une de Téniers, dans le 'Theatrum Pictorium", en sens inverse, et avec la légende "v Hoy d" (elineavit) Offenbeck s (culpsit)", l'autre, de même sens, mais en hauteur, dans le "Prodomus" (Stampart et Brenner, 1745).
Le tableau est mentionné dès 1659 dans l'inventaire de la collection de Léopold Guillaume à Vienne publié par Adolf Berger, comme une oeuvre du "Vieux Bassan". L'attribution est reprise en 1901 et en 1932 par Berenson, qui en 1957 suppose la participation de Gerolamo. En 1929 - 1930, Wart Arslan voit en Jacopo l'auteur du prototype de cette peinture, connu à son avis à travers la toile de Dijon et la gravure de Teniers.
Par ailleurs, et malgré l'inscription (peut-être signature authentique de Jacopo), au bas du tableau, Clément de Ris en 1861 et 1872 le donne à Leandro, Wart Arslan en 1931 le croit de Gerolamo, tandis qu'en 1960 il l'attribue à Gerolamo, très proche de Jacopo.
En 1965 - 1966, Pierre Rosenberg rend l'oeuvre à Jacopo lui-même, avec la collaboration de Francesco, plutôt que de Gerolamo, trop jeune, en 1574, pour aider son père. La date portée sur la toile est confirmée par la ressemblance du saint avec le même personnage dans la peinture autrefois aux Ognissanti de Trévise, "Saint Roch, saint Sébastien et saint Fabien", que l'on s'accorde à dater entre 1576 et 1580, et par l'existence du dessin de même composition daté de 1574 conservé à Windsor Castle, peut-être exécuté d'après le tableau, à titre de "ricordo" (William R.Rearick, "Burlington Magazine", décembre 1962, p. 530, n. 33).
D'un thème traditionnel l'artiste tire un parti inédit ; le canon trapu et plébéien du saint confère à la scène une vigueur et une authenticité nouvelles, encore accentuées par la composition, audacieusement décentrée. Mais la qualité de cette peinture réside surtout dans l'éclairage, projeté sur le corps du martyr avec une violence dramatique, tandis qu'un visage d'enfant, évoqué dans l'ombre par un reflet lumineux, suffirait à lui seul à nous convaincre que l'oeuvre appartient bien à Jacopo.

(Notice de Marguerite Guillaume, extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980)

Historique : Collection Leopold-Guillaume ; Collection Vienne, Galerie du Belvédère ; Collection Musée du Louvre, Paris

Dépôt de l'Etat de 1812, transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du Ministre de la Culture du 15 septembre 2010

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

powered by Mobydoc