collections du musée des beaux-arts de dijon

résultats de recherche

ajouter au panier voir le panier


Le Baptême de saint Augustin

Tableau
vers 1702 / 1704
Auteur : Boullogne, Louis II de

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 74 cm ; Largeur : 49 cm
Inv. CA 238

Ce tableau et son pendant proviennent de la collection du duc de Penthièvre au château de Chateauneuf, comme l'indique l'Inventaire du 1er septembre 1802 concernant les tableaux à envoyer en province (Archives du Louvre P 4), et contrairement aux listes d'envoi qui mentionnent "église de Paris". Ils furent envoyés à Dijon en 1803, puis déposés au Musée Carnavalet le 3 mars 1977, en échange d'un "Portrait d'artiste" de Colson et d'un "Portrait de femme" de Vestier.
Dans la première scène, le saint est agenouillé aux pieds de saint Ambroise, archevêque de Milan, qui le baptise. Derrière saint Augustin, son fils Dieudonné et son ami Alype. Sur la seconde toile, Megalius, primat de Numidie, pose la mitre épiscopale sur la tête de saint Augustin, agenouillé devant lui. Derrière lui, un autre prélat, sans doute l'évêque Valère.
Louis de Boullogne a peint à deux reprises la vie de saint Augustin, la première fois pour le réfectoire du couvent des Augustins de la place des Victoires, la seconde pour la chapelle Saint-Augustin dans l'église Saint-Louis des Invalides. Antoine Schnapper a montré que les toiles de Dijon ne pouvaient pas être les esquisses des peintures du réfectoire des Augustins, puisque celles-ci étaient en largeur, comme le prouve la description que nous en donne au XVIIIe siècle Piganiol de la Force : les tableaux du réfectoire "ont 5 pieds de haut sur 8 ou 9 de large". Par contre, les fresques de Saint-Louis des Invalides sont encore en place dans la chapelle Saint-Augustin et correspondent en tous points aux esquisses de Dijon. Il existe d'ailleurs d'autres esquisses de mêmes dimensions pour d'autres compositions appartenant au même décor : une "Conversion de saint Augustin" à Londres, collection Brinsley Ford, et un "Saint Augustin prêchant devant l'évêque Valère à Notre-Dame" (Indiana), University of Notre-Dame Art Gallery.
La composition de ces oeuvres, apparemment assez traditionnelle, situe les personnages dans un cadre architectural qui suggère une profondeur et prolonge les silhouettes élancées des protagonistes. Le jeu subtil de la lumière affirme des contrastes qui accentuent les gestes et le mouvement ample des draperies. Le réalisme familier de certains détails (enfant de choeur tenant la chasuble, diacre qui apporte un livre...) apporte à ces scènes religieuses une fraîcheur et une spontanéité qui montrent que, sans oublier les leçons de Le Brun, les artistes de cette période, et tout particulièrement Louis de Boullogne, s'engagent sur la voie de l'écriture plus souple du siècle nouveau.

(Notice d'Alain Roy extraite de "Les Envois de l'Etat au Musée de Dijon (1803-1815)", Paris : Ed. Ophrys, 1980)

Historique : Collection Duc de Penthièvre ; Collection Paris, Museum Central des Arts (Louvre)

Envoi de l'Etat, dépôt "fondateur" du Musée du Louvre, 1803

Oeuvres en lien :

CA 237 Le Sacre de saint Augustin

Bibliographie :

Exposition : © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

powered by Mobydoc