collections du musée des beaux-arts de dijon

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Le Premier Renard, Portrait de la famille Corbabon dans un paysage

Tableau
1797 / 1798
Auteur : Naigeon, Jean-Claude

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 115,5 cm ; Largeur : 90,5 cm
Inv. 2015-7-1

Jean-Claude Naigeon est longtemps resté peu connu, et a été parfois confondu avec son quasi-homonyme et contemporain Jean Naigeon (1757-1832) de Beaune. Il a pourtant été l'un des plus importants élèves de l'École de dessin de Dijon au XVIIIe siècle. Il fut en effet vainqueur du second prix de Rome organisé par la Province, en 1780, avec le soutien financier des États de Bourgogne. Les autres vainqueurs de ce concours furent Bénigne Gagneraux en 1776 et Pierre-Paul Prud'hon en 1784 (le concours de 1787 n'a pas eu de lauréat en peinture, suite aux tricheries de deux des trois candidats admis en loge). Naigeon put ainsi séjourner à Rome de 1780 à 1785. Ses dessins et sa correspondance montrent ses ambitions de peintre d'histoire ; cependant, il semble qu'il ait plutôt dû se consacrer au portrait pour assurer sa subsistance.
Dans une composition très inspirée des portraits anglais de la même époque, les parents et les deux enfants de cette famille très probablement bourguignonne sont disposés dans un paysage. Naigeon se montre attentif aux nouveautés formelles apportées par les portraits de groupe en forme de « conversation pieces », permettant une disposition informelle des personnages représentés avec un grand naturel. Ici, le père semble apprendre la chasse à son jeune fils, qui tient un fusil, entouré de chiens, un renard mort à ses pieds, tandis que la jeune fille se tient assise sur un tabouret, un carton à dessin sur les genoux, tenant un porte-mine dans sa main droite. Seule la mère, au centre, paraît un peu absente, mais la présence de sa robe jaune vient illuminer et éclairer l'ensemble du tableau. La composition est particulièrement heureuse, même si elle est très classique, avec un triangle formé par les membres des différents personnages, terminé en bas à gauche par l'idée originale de l'ombrelle posée au sol.
Ces différents détails révélent une observation aiguë et sensible de la nature, ainsi que l'évocation de la vie d'une famille aisée en Bourgogne sous la Révolution.
A part Dijon, l'artiste est très peu présent dans les collections publiques (notons cependant que le Louvre, l'EnSBA à Paris et la National Gallery de Washington ont acheté des dessins de l'artiste à la galerie Motte Masselink en 2012) ; le musée de Springfield aux Etats-Unis est le seul à conserver un portrait de sa main.

(d'après une notice de Matthieu Gilles, 2015)

Achat par préemption de l'État, 2015

Inscriptions / marques :
© Studio Sébert

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