collections du musée des beaux-arts de dijon
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L'Arrestation du Christ
Panneau
vers 1520
Proposition d'attribution : Guérard, GrégoireGrégoire GuérardPeinture à l'huile sur bois. Support en chêne aminci, puis contrecollé sur un panneau de noyer, avec un parquetage.
Ecole Bourguignonne Les traces d’une production importante dès les années 1510 sont localisées dans la région d’Autun, de Chalon-sur-Saône et de Bourg-en-Bresse, autour d’artistes d’origine nordique. Il n’est pas impossible que le chantier ouvert par Marguerite d’Autriche à Brou en 1506 ait contribué à les attirer. Un des principaux est Grégoire Guérard, établi à Tournus. Selon les sources, il a fourni un triptyque pour l’église des Carmes de Chalon, un autre pour l’église de Saint-Laurent-lès-Chalon, travaillé au château de Brancion et à celui de Balleure pour Claude de Saint-Julien de Balleure, dont le fils Pierre loue les « beaux tableaux, de singuliers et exquis ouvrage, faicts de la divinement docte main de l’excellent peintre Guererd Gregoire Hollandois compatriote et parent d’Erasme de Roterdam », qui se trouvent à l’église Saint-André de Tournus.
Alors que l’exposition de 1990 s’était refusée, par prudence en l’absence de données documentaires, à faire plus que constater des points communs entre certaines oeuvres, Frédéric Elsig pense pouvoir attribuer à un même artiste une douzaine de panneaux datés entre 1512 et 1530, conservés, à quelques exceptions près, en Bourgogne du Sud, Bresse ou Franche-Comté. Quelques autres oeuvres associées permettent de supposer l’existence d’un atelier avec des collaborateurs plus ou moins compétents. L’élément majeur de cet ensemble serait le "Triptyque de l’Eucharistie" à Autun (1515).
"L’Arrestation du Christ" et La "Présentation au Temple de Dijon" en feraient partie. En se basant sur « la coïncidence aussi bien chronologique que géographique », Frédéric Elsig propose de reconnaître dans cet artiste formé dans les Pays-Bas septentrionaux et dont la manière semble redevable d’un séjour en Italie dans les années 1515 et 1518, Grégoire Guérard de Tournus.
Hauteur : 103,4 cm ; Largeur : 93,6 cm
Inv. 4068 Cette peinture est entrée au Musée comme une oeuvre de l'Ecole allemande du XVIe siècle, attribution longtemps conservée, et qui prouve à l'évidence ses sources germaniques. Dans sa composition entrent en effet deux estampes de Durer. On reconnaît au premier plan l'épisode de Saint Pierre et Malchus ( Saint Jean, XVIII, 10 et 11) emprunté à peu près textuellement à la gravure sur bois de la "Grande Passion", datée de 1510, représentant l'"Arrestation du Christ". Malgré quelques variantes de détail, l'artiste a respecté le schéma du motif de Durer : l'épée brandie, saint Pierre saisit le bras de Malchus, renversé à terre, sa lanterne à la main.
A l'arrière-plan, à gauche, le peintre s'est inspiré d'une planche de la "Petite Passion" exécutée de 1507 à 1512, "Jésus au Mont des Oliviers". Il en a retenu l'ange montrant la croix au Christ les bras tendus, le calice, et les apôtres endormis un peu plus bas, -trois dans la peinture, au lieu de deux dans l'estampe- et dans des attitudes légèrement différentes.
Du contraste entre le halo lumineux de l'ange et l'obscurité environnante, dans la gravure, naît l'effet d'éclairage nocturne exploité avec hardiesse dans le tableau, et souligné par une lueur à l'horizon, des brillances sur la masse des feuillages et la clarté d'une torche.
Tout en copiant Dürer, le peintre a l'habileté d'intégrer ses emprunts à une composition nettement déterminée par une grande diagonale qui délimite deux plans.
Une lumière brutale inonde la scène tumultueuse de l'arrestation, tandis qu'au loin règnent la nuit et le silence. La silhouette médiévale de Jérusalem se profile dans l'obscurité.
Le type des hommes de troupe , leurs attitudes compliquées, les plumets, les armes, les costumes aux détails bizarres se réfèrent pour beaucoup au goût des maniéristes anversois. La soldatesque brandit en tous sens lance, pertuisane, hallebarde, " morgenstern" suisse ou allemand hérissé de pointes et guisarme à crochet. D'après le "Theuerdanck" publié à Augsbourg au commencement du XVIe siècle , le "chapeau d'armes" du dernier soldat tourné vers la droite appartient à l'équipement allemand de l'époque. Saint Pierre empoigne un badelaire à bout échancré, pour couper l'oreille d'un des hommes du grand prêtre, Malchus, dont le bouclier gît à terre. On trouve une targe analogue au Musée national suisse de Zurich ( Inv, n° KZ 386), saisie avec le butin de Bourgogne à Grandson ou à Morat, ce qui garantit son origine. Mais en même temps on reconnaît ici l'usage des inscriptions en lettres d'or dans les auréoles, les coloris somptueux que domine le bleu-vert sombre du ciel, chers aux peintres bourguignons, et les arbres aux épaisses frondaisons traitées à la manière de celles du tryptique de Saint-Pantaléon.
(Notice de Marguerite Guillaume extraite de "La peinture en Bourgogne au XVIe siècle", Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1990) Historique : Collection Central Collecting Point, Munich ; Collection Musée du Louvre, Paris
Oeuvre récupérée par les Alliés en 1945, Commission de la récupération artistique ; Attribué au Musée du Louvre par l'Office des Biens et Intérêts privés en 1950 ; Dépôt de l'Etat, 1952, Inv. M.N.R. 347 Inscriptions / marques :Bibliographie :inscription usée sur le bas de la robe du Christ en prière
inscription sur le col de la robe du Christ : "EGO SVM LVX [MVNDI] QVI"
inscription sur l'auréole d'un des apôtres endormis : "IOANNES [ORA PRO NOBIS]"
inscription sur le bouclier de Malchus : "MALCVS"
étiquette sur le parquetage : "MNR 347
Van Alost
Arrestation du Christ"étiquette sur le parquetage, en haut à gauche, blanche et ronde : "AL / 3"
numéro sur le parquetage, en haut au centre, à la craie bleue : "2608 avec cadre
2608"étiquette sur le parquetage, en bas à gauche, rectangulaire blanche : "2151"
étiquette sur le parquetage, en haut à gauche, ovale et rouge : "PHOTOGRAPHIE"
cachet au revers du cadre, nombreux cachets de cire rouge : éléments de fixation d'un dos protecteur ancien?
cachet au revers du cadre, en haut au centre, peu lisibles
étiquette au revers du cadre, en haut à gauche, blanche et ronde : "3"
étiquette au revers du cadre, en haut à gauche : "MNR 347
Van Alost
[...]"inscription au revers du cadre, en haut au centre, à la craie bleue, difficilement lisible
inscription au revers du cadre, en haut à droite, à la craie blanche : "n° 27"
étiquette au revers du cadre, en haut à droite : "MNR 347 DIJON"
inscription au revers du cadre, au milieu à droite, à la craie blanche : "Pro...[ou Bo... ?]"
Exposition :Georgel (Pierre), Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon, 1985, reprod. n° 21, p. 32 (Bourgogne, vers 1520)
Compin (Isabelle) et Roquebert (Anne), Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay : Ecole française, Annexes et index, t. V, Paris, 1986, p. 361 (France, XVIe siècle / Bourgogne (?), 1er tiers du XVIe siècle)
Starcky (Emmanuel), Gras (Catherine) et Meyer (Hélène), Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 1992 (Musées et Monuments de France, Fondation Paribas), p. 48, reprod. (Bourgogne, XVIe siècle)
Chédeau (Catherine), Les Arts à Dijon au XVIe siècle : les débuts de la Renaissance 1494-1551, Aix-en-Provence, 1999, pp. 191, 196, reprod. 247 p. 253
Starcky (Emmanuel), Barthélémy (Sophie), Cariel (Rémi) et al., Le musée des Beaux-Arts de Dijon, RMN, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 2002, p. 45, repr. (Bourgogne, premier tiers du XVIe siècle)
Lesné (Claude) et Roquebert (Anne), Catalogue des peintures MNR, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 2004, p. 510, repr. (Anonyme France XVIe siècle / Bourgogne ?, premier tiers du XVIe siècle)
Elsig (Frédéric), "Un peintre de la Renaissance en Bourgogne : le Maître du triptyque d'Autun (Grégoire Guérard ?)", Revue de l'Art, n° 147, 2005-1, pp. 83-84, fig. 7 (Maître du triptyque d'Autun : Grégoire Guérard ?)
Jugie (Sophie), "La peinture en Bourgogne au XVIe siècle", fiche pédagogique (recto-verso), 2009, fig. 1 (Maître du Triptyque d'Autun : Grégoire Guérard ?)
© photo François JayLa peinture en Bourgogne au XVIe siècle, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1990 , n° 15 (Peintre travaillant en Bourgogne, premier tiers du XVIe siècle)