collections du musée des beaux-arts de dijon
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Vierge, Enfant et saint Jean-Baptiste
Panneau
Proposition d'attribution : Guérard, GrégoireGrégoire GuérardPeinture à l'huile sur bois de chêne
Ecole Bourguignonne Les traces d’une production importante dès les années 1510 sont localisées dans la région d’Autun, de Chalon-sur-Saône et de Bourg-en-Bresse, autour d’artistes d’origine nordique. Il n’est pas impossible que le chantier ouvert par Marguerite d’Autriche à Brou en 1506 ait contribué à les attirer. Un des principaux est Grégoire Guérard, établi à Tournus. Selon les sources, il a fourni un triptyque pour l’église des Carmes de Chalon, un autre pour l’église de Saint-Laurent-lès-Chalon, travaillé au château de Brancion et à celui de Balleure pour Claude de Saint-Julien de Balleure, dont le fils Pierre loue les « beaux tableaux, de singuliers et exquis ouvrage, faicts de la divinement docte main de l’excellent peintre Guererd Gregoire Hollandois compatriote et parent d’Erasme de Roterdam », qui se trouvent à l’église Saint-André de Tournus.
Alors que l’exposition de 1990 s’était refusée, par prudence en l’absence de données documentaires, à faire plus que constater des points communs entre certaines oeuvres, Frédéric Elsig pense pouvoir attribuer à un même artiste une douzaine de panneaux datés entre 1512 et 1530, conservés, à quelques exceptions près, en Bourgogne du Sud, Bresse ou Franche-Comté. Quelques autres oeuvres associées permettent de supposer l’existence d’un atelier avec des collaborateurs plus ou moins compétents. L’élément majeur de cet ensemble serait le "Triptyque de l’Eucharistie" à Autun (1515).
"L’Arrestation du Christ" et La "Présentation au Temple de Dijon" en feraient partie. En se basant sur « la coïncidence aussi bien chronologique que géographique », Frédéric Elsig propose de reconnaître dans cet artiste formé dans les Pays-Bas septentrionaux et dont la manière semble redevable d’un séjour en Italie dans les années 1515 et 1518, Grégoire Guérard de Tournus.
Hauteur : 121 cm ; Largeur : 78 cm
Inv. 2775 Entré comme oeuvre flamande au musée, ce tableau a été reconnu par Jean-Pierre Cuzin (1984) comme s'intégrant parfaitement à la production bourguignonne des années 1530, ce que sa présence à l'exposition consacrée à "La peinture en Bourgogne au XVIe siècle" (1996) a confirmé. Allant au delà, Frédéric Elsig a proposé en 2005 d'y voir l'oeuvre d'un collaborateur de Grégoire Guérard, vers 1530 ; puis d'y voir l'oeuvre de Guérard lui-même, à situer chronologiquement non loin du triptyque d'Autun (1515), une proposition à laquelle nous souscrivons totalement.
Caractéristiques du peintre sont les volumes très géométriques, acérés, l'intérieur décrit avec peu de détails, et une inspiration raphaélesque évidente. Comme Jean-Pierre Cuzin l'a signalé, elle reprend la composition de la "Madone d'Orléans", (aujourd'hui à Chantilly, musée Condé), de manière inversée.
(Notice de Matthieu Gilles, 2014) Historique : Collection Baron L. Thénard
Don Baron L. Thénard, 1920 Bibliographie :Exposition :Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, 3e éd. revue et complétée, Besançon, 1933, p.139 (Ecole flamande, XVIe siècle)
Marette (Jacqueline), Connaissance des Primitifs par l'étude du bois. Du XIIe au XIVe siècle, Paris, 1961, n°222 p.191 (Ecole des Pays-Bas, début du XVIe siècle)
Raphaël dans les collections françaises, Paris : Grand Palais, 15 novembre 1983- 13 février 1984, p.49, fig.2 p.271 (Bourgogne, vers 1530 ?)
Chédeau (Catherine), Les Arts à Dijon au XVIe siècle : les débuts de la Renaissance 1494-1551, Aix-en-Provence, 1999, p.194, fig.259
Elsig (Frédéric), "Un peintre de la Renaissance en Bourgogne : le Maître du triptyque d'Autun (Grégoire Guérard ?)", Revue de l'Art, n° 147, 2005-1, p. 86 (collaborateur du Maître du Triptyque d'Autun, vers 1530)
Jugie (Sophie), "La peinture en Bourgogne au XVIe siècle", fiche pédagogique (recto-verso), 2009, fig. 3 (Anonyme Bourgogne, vers 1520 - 1540)
Frédéric Elsig, "La Seine, la Saône et le Rhone", in Peindre en France à la Renaissance, I - Les courants stylistiques au temps de Louis XII et de François Ier, Milan, 2011, actes du colloque organisé au musée d'art et d'histoire de Genève les 29 et 30 octobre 2010, note 8 p. 93 : "Contrairement à ce que nous pensions, on peut se demander si la dérivation de la Vierge d'Orléans de Raphaël (Dijon, musée des beaux-arts) ne doit pas revenir aux débuts du peintre (entre le Saint Pierre pénitent de 1512 et le Triptyque de l'Eucharistie de 1515) et présupposer une halte à Turin, sur la route de l'Italie."
© photo François JayLa peinture en Bourgogne au XVIe siècle, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1990 , n° 27 (Peintre travaillant en Bourgogne, entre 1520 et 1540)