collections du musée des beaux-arts de dijon

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Portrait de Philippe le Hardi (copie d'après un original perdu)

Panneau
17e siècle
Auteur : Anonyme français

Peinture à l'huile sur bois
Hauteur : 42 cm ; Largeur : 28 cm
Inv. 3977

On reconnaît les traits caractéristiques de Philippe le Hardi - le nez puissant et busqué, l'arcade sourcilière en accent circonflexe, la commissure relevée et le menton lourd -, qui sont également ceux de la statue du portail de l'église de la chartreuse de Champmol. Le duc est représenté en buste, de profil à gauche ; le bras gauche est partiellement représenté ainsi que la main, placée maladroitement devant la poitrine. Il est coiffé d'un chapeau noir à fond plat, rehaussé d'un bijou. Son manteau est bordé au col et au poignet de fourrure et d'un large galon orné de pierreries. Il porte un pendentif et, sur la nuque, un ornement d'orfèvrerie qui ressemble à une gousse entrouverte, qui peut être identifié avec l'ordre de la Cosse de genêt.
On sait qu'un portrait de Philippe le Hardi se trouvait dans le choeur de la Chartreuse de Champmol. La commande d'un portrait de Philippe le Bon en 1436 au peintre dijonnais Jean de Maisoncelles, aussi pour la chartreuse, y fait allusion et Georges Lengherand, maire de Mons, premier visiteur à nous laisser une description de la chartreuse en 1486, le mentionne également. L'aspect de cet original perdu nous est connu par une gravure réalisée à l'iitiative de l'historien dijonnais Etienne Tabourot en 1587, ce qui permet d'établir que ce panneau en est bien le reflet. Tabourot cherche en effet à donner des modèles exacts aux portraits des ducs que l'on exécute alors en Bourgogne et précise : "Cette figure est prise sur la statue de marbre très soigneusement élaborée, qui est sur son tombeau des chartreux à Dijon, à laquelle se rapporte une peinture suspendue près le grand autel, combien qu'elle ne soit pas de la main d'un grand peintre."
D'autres versions tardives de ce portrait, peintes (par exemple, vers 1600, Cincinnati Museum of Art ; Smith, 1983), gravées (dans Montfaucon, 1745) ou sculptées (XVIe siècle, Dijon, musée des Beaux-Arts), montrent le duc tenant son pendentif à la main, dans un geste proche de celui du duc de Berry dans l'enluminure de ses "Grandes Heures" (Paris, BNF, ms. lat. 919, f° 96r°), sans que l'on sache s'il s'agit d'une version plus exacte du portrait de Champmol ou d'une variante contemporaine.
Aucune source ne permet d'attribuer ce portrait à un artiste, et les copies tardives rendent difficile une attribution stylistique. On ne peut donc qu'évoquer les peintres travaillant pour le duc autour de 1400. Le nom de Jean Malouel a été avancé par Sterling, accepté par Châtelet mais rejeté par De Winter.

(Notice de Sophie Jugie extraite du catalogue de l'exposition « L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419) », Dijon : Musée des Beaux-Arts, 28 mai - 15 septembre 2004, Cleveland : The Cleveland Museum of Art, 24 octobre 2004 - 9 janvier 2005)

Historique : Collection Marschall Spink

Dépôt du Musée du Louvre, 1951, R.F. 1950-45

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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