collections du musée des beaux-arts de dijon
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L'Atelier à l'harmonium
Tableau
1950
Auteur : Vieira da Silva, Maria-HelenaPeinture à l'huile sur toile
Maria-Helena Vieira da Silva
Lisbonne , 1908 - Paris , 1992
Ecole Française C'est à quatre ans, alors que son père vient de mourir de la tuberculose, que Maria Helena Vieira da Silva prend conscience de l'éphémère. Son tempérament angoissé et solitaire s'exprime sur la toile dans des espaces labyrinthiques, creusés par un réseau complexe de lignes ou de petits carreaux, tels les azulejos connus au Portugal. Vieira est femme de la ville, de ces espaces panoramiques qui embrassent tout ce qui existe, qui dévorent l'homme, le rendent présent-absent, l'égarent ou l'emprisonnent comme dans une toile, l'artiste se comparant volontiers à une femme-sirène ou une femme-araignée.
Vieira étudie les maîtres anciens et contemporains, apprend le dessin et la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Lisbonne et la sculpture avec Emile-Antoine Bourdelle (1814-1875) mais, bien que rattachée à l'Ecole de Paris, elle reste insaisissable, versant tant dans l'abstraction que le figuratif, elle ne veut appartenir à aucun courant en particulier et se protège toujours des influences directes.
Proches du couple Maria Helena Vieira da Silva et Arpad Szenes (1897-1985), les collectionneurs Pierre (1908-1996) et Kathleen (1908-1981) Granville ont constitué de l'artiste la plus importante collection de France maintenant présentée au musée.
Hauteur : 60 cm ; Largeur : 81 cm
Inv. DG 255 Ce tableau de 1950 évoque l'atelier de Vieira da Silva et d'Arpad Szenes, boulevard Saint-Jacques à Paris, dans lequel se trouvait un harmonium utilisé par l'artiste et dont on reconnait au centre le clavier. A la différence d'oeuvres qui s'appuient sur des camaieux ("Intérieur rouge", "La Chambre bleue", "La Ville dorée"...), les couleurs du "damier" familier à Vieira se déploient ici dans une gamme dynamique de tons froids et chauds, instituant un papillonnement "sonore". Le mouvement imprimé par la contradiction entre les lignes orthogonales - qui circonscrivent le cadre de l'atelier - et les obliques, participent à cette orchestration. Le mouvement - métaphore du temps, qui est celui du déroulement de la musique - est amplifié par le recours à une perspective linéaire malmenée : l'impression donnée par les lignes parallèles et l'agrandissement non-uniforme des carreaux, emmène le regard alternativement vers le fond et vers l'extérieur de l'image. Au-delà du seul regard, c'est le corps du spectateur qui est engagé.
Si la musique relevait pour Vieira da Silva et Arpad Szenes d'une affection personnelle, elle joua aussi un rôle important au début du XXème siècle dans le passage à l'abstraction. Dans "Touches du piano-Le lac" de Frantisek Kupka, les touches se transformaient, d'une rive à l'autre, en unités plastiques autonomes. Entre figuration et abstraction, "L'Atelier à l'harmonium" manifestait une fois de plus le pouvoir enchanteur de l'univers sonore.
(Notice de Rémi Cariel, 2009) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature / date en bas à droite : "Vieira da Silva 50"
Exposition :Seuphor (Michel), "Promenade autour de Vieirada Silva", Cahiers d'Art, n° 24, Paris, pp. 331-337, ill. p. 333 (titré "L'harmonium" et daté 1948)
Berger (René), "Vieira da Silva et l'intuition de l'espace", XXe siècle, nouvelle série, n° 19, Paris, février, pp. 27-34, ill. p. 9 (titré "Peinture")
Ragon (Michel), "Vieira da Silva", Jardin des Arts, n°118, Paris, sept. 1964, p.18 reprod.
Plazy (Gilles),"La nouvelle vie du musée de Dijon", Le Quotidien de paris, 20 janvier 1975, ill.
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976, n°598, reprod.
Dorival (Bernard), "Les oeuvres contemporaines. La collection Granville à Dijon", La Revue du Louvre, n° 3, 1977, ill. p. 208
Mazars (Pierre), "Vieira da Silva : la conquête de l'espace", Le Figaro, Paris, 8 mars 1977, titré "L'harmonium"
Weelen (Guy), Jaeger (Jean-François), Duval (Virginie) et Daval-Béran (Diane), Vieira da Silva. Catalogue raisonné, Genève : Skira, 1994, n°733 reprod.
Tillier (Bertrand), Vues d'atelier. Une image de l'artiste de la Renaissance à nos jours, Editions Citadelle & Mazenod, 2014, p. 255, ill. 170 p. 256
© ADAGP, Paris 2017 / © photo François JayVieira da Silva, Grenoble : Musée de Peinture et de Sculpture, 1964 , n° 25, reprod. pl. VI
Vieira da Silva, Turin : Galleria civica d'arte moderna, 1964 , n° 35, reprod. p. 89
Deux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n° 39, reprod.
Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 18 novembre 2006 - 29 janvier 2007 , fig. 42 p. 49
Lumières couleurs formes, Aulnay-sous-Bois : Hôtel de Ville, 3 novembre - 7 décembre 2008 , p. 43, reprod. coul.
Abstractions 50 l'explosion des libertés, Rueil-Malmaison : Atelier Grognard, 9 décembre 2011 - 19 mars 2012 , pp. 28-29, reprod. p. 29
Vieira da Silva, l'espace en jeu, Céret : Musée d'Art Moderne, 20 février - 22 mai 2016 , repr. p. 83