collections du musée des beaux-arts de dijon
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Vue d'Auxerre
Panneau
1865
Auteur : Veyrassat, Jules-JacquesJules-Jacques VeyrassatPeinture à l'huile sur bois
Paris , 1828 - Paris , 1893
Ecole Française Elève de Henri Lehmann ( 1814-1882) et de Faustin-Besson (1821-1882), Veyrassat débute au Salon en 1848 avec un portrait. Toutefois, c'est avant tout comme paysagiste et peintre animalier qu'il s'imposa. S'il sut, à l'instar de Troyon et de Millet, restituer avec réalisme les activités champêtres du monde rural, il s'en éloigne cependant par sa recherche constante de pittoresque aimable qui le rapproche davantage d'un Charles Jacque (1813-1894). Qualifié par un journaliste de son temps de "rustique adorant la vie des champs", il se fit une spécialité des scènes de moisson et de labour, excellant tout particulièrement dans la représentation de ces lourds chevaux de trait, fidèles compagnons du paysan laborieux. Cette qualité lui valut de participer régulièrement aux côtés de Rosa Bonheur (1822-1899) au Salon des Animaliers fondé en 1882 à l'instigation de Charles Jacque. C'est dans la campagne de Samois, en forêt de Fontainebleau, que l'artiste puisa l'essentiel de son inspiration, même si ses séjours en Bretagne, dans les Landes et en Bourgogne, en 1865, lui fournirent d'autres sujets. Peintre de l'école de Barbizon et pleinairiste, il ne recherche cependant que l'effet pittoresque et puise son inspiration dans les sujets rustiques délicatement traités par les peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle. C'est dans de charmants décors naturels aux couleurs bistres qu'il intègre moutons, vaches ou chevaux de traits observés sur le motif et dont le rendu du pelage est exécuté en atelier avec un très grand souci du détail par des effets d'empâtement. Travaillant l'eau-forte, son oeuvre compte aussi des estampes de traduction d'après les peintres de son temps et quelques gravures originales de même veine que ses peintures.
En 1870, il est élu membre de la Commission chargée de veiller à la conservation des musée nationaux, alors présidée par Courbet.
Comme beaucoup de petits maîtres de l'Ecole de Barbizon, vite éclipsés par Millet et ses plus célèbres émules, Veyrassat sombra complètement dans l'oubli après sa mort.
Hauteur : 17,6 cm ; Largeur : 34,8 cm
Inv. DG 778 Ce petit tableau ne correspond pas à l'image habituellement connue de Veyrassat. L'artiste, élève de Daubigny et qui débuta au Salon en 1848, a été le peintre d'une certaine vie rustique, des passages de gué, des rentrées de moisson, des chevaux hâlant les barques le long des rivières, des troupeau d'oies à la lisière des forêts, qu'il a répétés avec quelque monotonie. Au contraire, dans ce paysage représentant les bords de l'Yonne avec la ville d'Auxerre à l'arrière-plan - sans doute vue depuis l'île aujourd'hui disparue du Batardeau - et qui atteste sans doute la venue en Bourgogne de l'artiste en 1865, Veyrassat, délaissant tout effet d' anecdote, s'est attaché à représenter un paysage qui, dans son exécution et sa composition, se souvient de la leçon des Hollandais et des maîtres de Barbizon, notamment Daubigny.
S'il s'attache à dépeindre davantage l'atmosphère campagnarde des bords de la rivière que la ville elle-même, on reconnaît toutefois aisément les principaux édifices civils et religieux de la petite cité bourguignonne : au centre, la cathédrale Saint-Etienne avec les maisons accolées à son flanc. A droite, dominant la partie nord de la vieille ville, l'église de l'abbaye Saint-Germain que l'artiste lithographia pour "Les Voyages pittoresques de l'ancienne France" du Baron Taylor, ainsi que le pont Paul Bert. En avant de l'église, on aperçoit la tour Saint-Jean, à gauche, enfin, encadrée par un bouquet d'arbres se reflétant dans les eaux calmes de l'Yonne, se profile la silhouette de l'église Saint-Pierre, reconnaissable à sa tour carrée inspirée de celle de la cathédrale.
Le format modeste et le caractère d'esquisse de cette peinture qui coincide avec l'avènement du plein-airisme peuvent laisser supposer qu'il s'agit là de l'une de ces innombrables pochades réalisées alors directement dans la nature sur de petits panneaux de bois.
(Sophie Barthélémy d'après Serge Lemoine, "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville (entrée au musée en 1976) Inscriptions / marques :Bibliographie :monogramme / date en bas à gauche en bordure : "JV 1865"
annotation en bas à droite : "Auxerre"
signature au dos : "J. Veyrassat"
Exposition :Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°214, reprod.
Courel, (Louis), coord., Des Paysages à voir et à lire en Bourgogne, Dijon, Educagri éditions, 2009, p. 106, reprod. coul. p. 107
© photo François JayPaysages de Bourgogne : de Corot à Laronze (Sophie Barthélémy commissaire), Dijon : musée des Beaux-Arts, 7 décembre 2001 - 11 mars 2002 , n°14, reprod.