collections du musée des beaux-arts de dijon

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Saint Georges terrassant le Dragon

Tableau
1741
Auteur : Van Loo, Charles-André

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 195 cm ; Largeur : 114 cm
(cintré à oreilles en haut)
Inv. CA 385

Ce tableau, ainsi que son pendant La Condamnation de saint Denis, fut commandé à Carle Van Loo en 1741, afin de remplacer deux tableaux du XVe siècle, honorant les mêmes saints, dans le choeur des frères de la Chartreuse de Champmol, aux environs de Dijon. Cette prestigieuse abbaye fut vendue à la Révolution et en grande partie détruite, après les saisies révolutionnaires qui permirent de conserver un grand nombre des oeuvres d'art qui s'y trouvaient.
Comme il s'agit d'un tableau religieux, Van Loo se concentre ici sur la figure de saint Georges, représenté en cavalier, et non sur la figure de la princesse, chastement vêtue et visible, dans des tons pastels, au fond à droite, devant un paysage italianisant comportant des pins parasols et des cyprès. L'armure du saint et le cheval sont l'occasion pour le peintre de faire valoir son grand talent de coloriste dans le rendu des subtiles nuances de gris, rehaussées de quelques lumières bleues ou beiges pour les reflets, et contrastant avec les tons chauds de la draperie et de la peau de panthère. La position du cheval est presque identique à celle du saint Georges de Rubens, mais il paraît peu probable que Van Loo ait pu voir ce tableau, conservé dans les collections royales espagnoles depuis 1640 ; peut-être a-t-il pu en voir une copie ou s'est-il inspiré d'une gravure?
Comme la plupart des peintres, Van Loo imagine un dragon constitué de membres appartenant à des animaux extrêmement différents, afin de le rendre à la fois réaliste et repoussant : une gueule et un corps de louve, des pattes de lion recouvertes d'écailles de poisson et terminées par des griffes qui ressemblent à des serres, des ailes poilues de chauve-souris, une queue de serpent : le dragon de Van Loo est ainsi un hideux mélange d'animaux vivant sur terre, dans les eaux et dans les airs.
Historiquement, l'image trouve sa source dans les représentations symboliques de la conversion d'une région ou d'une ville (la jeune princesse) au christianisme par l'intermédiaire du saint, l'ancien paganisme étant symbolisé par le dragon. C'est seulement par la suite, pour expliquer des images que l'on ne comprenait plus, et par contamination iconographique avec le mythe de Persée, que s'est forgée la légende d'une princesse sauvée par le saint, comme la relate, la première, la Légende dorée de Jacques de Voragine (XIIIe siècle).

(Notice de Matthieu Gilles extraite de "Mythes et légendes en Occident", Séoul, 2012)

Historique : Collection Chartreuse de Champmol, Dijon

Saisie révolutionnaire, Chartreuse de Champmol, Dijon. Au Musée en 1799.

Oeuvres en lien :

CA 384 La Condamnation de saint Denis Pendant

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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