collections du musée des beaux-arts de dijon
résultats de recherche
ajouter au panier voir le panier
L'amiral de Coligny en impose à ses assassins
Tableau
1787
Auteur : Suvée, Joseph-BenoîtJoseph-Benoît SuvéePeinture à l'huile sur toile
Bruges , 1743 - Rome , 1807
Ecole Française
Hauteur : 324 cm ; Largeur : 260 cm
Inv. CA 465 et 755 Avec Andries Cornelis Lens (1739 - 1822), Joseph Suvée est considéré comme l'un des plus importants promoteurs du néoclassicisme en Belgique. On reconnaît toutefois dans une partie de son oeuvre des signes avant-coureurs, saillants, de romantisme, surtout dans ses scènes de nuit. La toile "L'Amiral de Coligny en impose à ses assassins" en est ici un exemple représentatif. A côté du style dynamique, tout en gestes théâtraux, du clair-obscur dramatique et de l'allant que la composition diagonale confère à cette toile monumentale, c'est surtout le thème qui renvoie au romantisme. En lieu et place d'un récit grec ou romain classique, c'est maintenant un tableau, inhabituel pour l'époque, de l'histoire nationale (française) qui est mis en scène. Cette forme adaptée de la peinture historique est en effet annonciatrice de ce qui deviendra plus tard un genre majeur du romantisme. Concrètement, Suvée s'inspire de l'histoire du chant II de la "Henriade - La Ligue ou Henry le Grand", un poème épique publié par Voltaire en 1723. L'oeuvre raconte l'assassinat de Gaspard de Coligny (1519 - 1572), l'une des principales victimes du massacre de la Saint-Barthélemy. Dans cette scène meurtrière des Guerres de religion en France, ce personnage protestant marquant, exemple de vertu, est attaqué par une bande d'assassins. Avec force courage, il tient ses assaillants en échec, mais l'attaque finira un peu plus tard par lui être fatale. Cette peinture est exposée au Salon de Paris de 1787 en même temps que "La Mort de Socrate" (New York, The Metropolitan Museum of Art), une oeuvre de Jacques-Louis David (1748 - 1825). Comparée à cette dernière, la toile de Suvée ressemble déjà à une sorte de manifeste du romantisme en France.
L'influence de Joseph Suvée sur la peinture belge, surtout à travers ses nombreux élèves, est encore trop méconnue. Après une formation dans les académies de Bruges et de Paris, il décroche le Prix de Rome de peinture en 1771. Il l'emporte de justesse devant son concurrent, le très illustre Jacques-Louis David. Après un séjour de six ans à l'"Académie de france" à Rome, l'artiste belge poursuit sa carrière à Paris. En 1787, il peint cette toile, l'une de ses réalisations les plus innovatrices dans une oeuvre qui compte au total quelque 70 peintures. Engagé en 1782 en tant que professeur à l'"Académie royale" de Paris, il est nommé directeur de l'"Académie de France" à Rome en 1792, une fonction qu'il ne pourra cependant endosser qu'en 1801 après bien des difficultés. Il procure à l'institution un nouveau toit digne de l'accueillir, la Villa Médicis et se révèle, en tant que directeur, être un gestionnaire combatif. En l'espace de six années, le consciencieux Suvée abat un travail colossal. Désormais, il sacrifie ses ambitions personnelles d'artiste peintre pour se consacrer corps et âme à l'épanouissement et à la formation de ses "pensionnaires". Beaucoup de ses anciens élèves "belges" comme Jean-Bernard Duvivier, Joseph Ducq, Joseph Odevaere, ou d'artistes qui évoluent dans son entourage comme François Kinsoen et Albert Gregorius, apparaissent comme une première génération de romantiques.
(Notice de Dominique Marechal extraite du catalogue d'exposition "Le romantisme en Belgique entre réalités, rêves et souvenirs, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 2005) Historique : Collection Louis XVI ; Collection Musée du Louvre, Paris
Déposé par le Musée du Louvre à Dijon en 1874. Transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du ministre de la culture du 15 septembre 2010 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature / date en bas à droite : "J: B: Suvée f: 1787."
Exposition :Collection Deloynes, Collection de pièces sur les Beaux-arts imprimées et manuscrites, (recueillie par Pierre-Jean Mariette, Charles-Nicolas Cochin et M. Deloynes), Tome 15, pièces 367 à 404, n° 371 p. 94, n° 372 p. 131-132, n° 373 p. 154-155, n° 374 p. 192-193, n° 375 p. 234-235, n° 376 p. 265, n° 378 p. 307-309, n° 379 p. 360-361, n° 381 p. 409-410, n° 382 p. 454-458, n° 384 p. 517-518, n° 385 p. 542, n° 386 p. 581-582, n° 387 p. 599, n° 389 p. 641, n° 390 p. 730, n° 394 p. 755-756, n° 395 p. 803 et 806, n° 396 p. 825, n° 397 p. 870, n° 400 p. 913-920
Mercure de France, septembre 1787, p. 170
Journal de Paris, 1787, p. 1135-1136, 1191
Bachaumont (L. de), Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des Lettres en France depuis 1762 jusqu'à nos jours ou Journal d'un observateur...par Feu M. de Bachaumont (continué par Pidansat de Mairobert et Moufle d'Angerville), Londres, 1777-1789, 36 tomes en 31 volumes, tome XXXVI, p. 357-359
Lebreton (J.), "Eloge historique de M. Suvée lu dans la séance publique du 30 octobre 1807 par Joachim Lebreton, secrétaire perpétuel de la classe des Beaux-Arts", Magasin encyclopédique, 1807, t. VI, p. 55-64, p. 57
Ponce (N.), "Notice sur Joseph-Benoît Suvée", Courrier de l'Europe et des Spectacles, 27 juin 1808, p. 4, reprise dans Mélanges sur les Beaux-Arts, Paris, 1826, p. 404-409, p. 4, 407
Jal (A.), Dictionnaire critique de biographie et d'histoire..., Paris, 1867, p. 82-90 et 1159
Guiffrey (J.J.), Notes et documents inédits sur les expositions du XVIII e siècle recueillis et mis en ordre par..., Paris1873, p. 112
Bellier de La Chavignerie (Emile) et Auvray (Louis), Dictionnaire général des artistes de l'Ecole française, Paris : Librairie Renouard, t. I, 1882 ; t. II, 1885, t. II, p. 535
Catalogue historique et descriptif du Musée de Dijon. Peintures - Sculptures - Dessins - Antiquités - Collection Trimolet, Dijon, 1883, n°465
Benoit (F.), L'Art français sous la Révolution et l'Empire. Les doctrines, les idées, les genres, Paris, 1897, p. 294
De Meyer (J.), notice biographique sur J.B. Suvée, Bruxelles, 1897, p. 16
Guiffrey (J.J.), "Les modèles des Gobelins devant le jury des Arts en septembre 1794", Nouvelles Archives de l'Art Français,t. XIII, 1897, p. 349-389, p. 365, n° 75
Engerand (F.), Inventaire des tableaux commandés et achetés par la Direction des Bâtiments du Roi (1709-1792), Paris, 1900, p. 448
Fenaille (M.), Etat général des tapisseries de la Manufacture des Gobelins (1600-1900), Paris, 1903-1904, 5 vol., t. IV, p. 372 et t. V, p. 85-86
Guiffrey (J.), "Joseph-Benoit Suvée, correspondance inédite", Archives de l'Art Français, 1910, p. 290-350, p. 349
Gillet (L.), Nomenclature des ouvrages de peintures se rapportant à Paris, Paris, 1911, p. 181
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, Dijon, 1914 (1918 sur la couverture), n°465 p.114
Magnin (Jeanne), Picture in the Museum of Dijon, Dijon, 1914 (1915 sur la couverture), n°465 p.114
Brière (G.), "Emplacements actuels des tableaux du Musée du Louvre catalgués par F. Villot, Tauzia et retirés des galeries. Ecole française", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, 1924, p. 273-357, p. 337 (251)
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, 3e éd. revue et complétée, Besançon, 1933, n°465 p.117
Bautier (P.), "Quelques peintres brugeois à l'étranger de la fin du XVIe siècle au début du XIXe siècle", Bulletin de la classe des Beaux-Arts de l'Académie Royale de Belgique, t. XXXV, 1953, p. 196-209, p. 207
Quarré (Pierre) et Geiger (Monique), Musée des Beaux-Arts de Dijon. Catalogue des peintures françaises, Dijon, 1968, n°333
Roland-Michel (Marianne), Autour du néoclassicisme : peintures, dessins, sculptures, [exposition], Paris : Galerie Cailleux, mars 1973
Pupil (François), Le Style troubadour ou la nostalgie du bon vieux temps, Presses Universitaires de Nancy, 1985, p. 381
Compin (Isabelle) et Roquebert (Anne), Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay : Ecole française, Annexes et index, t. V, Paris, 1986, p. 337
Marrinan (Michael), Paintings politics for Louis-Philippe : Art and Ideology in Orléanist France, 1830-1848, New Haven et Londres, 1988, fig. 57
Starcky (Emmanuel), Gras (Catherine) et Meyer (Hélène), Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 1992 (Musées et Monuments de France, Fondation Paribas), p. 15, reprod et p. 84
Fort (Bernadette) Ed., Les Salons des "Mémoires secrets" 1767-1787, Paris : ENSBA, 1999, p.324 reprod.
L'Art des collections : Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, (16 juin - 9 octobre 2000), Imprimerie Nationale, 2000, p.230 fig.1
DaCosta Kaufmann (Thomas), L'Art flamand et hollandais : Belgique et Pays-Bas 1520-1914, Paris, 2002, n° 448, repr.
Wrigley (Richard), "le Serment du Jeu de Paume de Jacques-Louis David et la représentation de l'homme du peuple en 1791", Revue de l'Art, n° 141, 2003, p. 9-24, p. 14, fig. 14 p. 19
Marechel (Dominique), "De nachten van Joseph B. Suvée (Brugge 1743 - Rome 1807). De Heilige Familie en andere nocturnes", Handelingen van het Genootschap voor Geschiedenis te Brugge. [album Luc Devliegher], Bruges, 144/2 (2007), p.260-262, ill. p .261
Delclos (Marie) et Caradeau (Jean-Luc), Eternelles guerres de religion. D'Abraham à al Qaïda, Editions Trajectoire, 2008, repr. en couv.
Le Roux (Nicolas), Les Guerres de religiion 1559 - 1629, Editions Belin, 2009, repr. coul. p. 513
Cornette (Joël) sous la dir. de, Les Guerres de religion 1559 - 1629, Coll. Histoire de France, Editions Belin, 2009, repr. p. 513
Maldonado (Guitemie), Martin (Marie-Pauline) et Pernac (Natacha), Chronologie de l'histoire de l'art de la Renaissance à nos jours, Hatier, Paris, 2016, repr. p. 170
© photo Hugo MartensSalon, Paris, 1787 , n° 16
David à Delacroix : La peinture française de 1774 à 1830, Paris, Grand-Palais, 1974 , n° 169
Le romantisme en Belgique entre réalités, rêves et souvenirs, Bruxelles : Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 18 mars - 31 juillet 2005 , p. 81, repr. coul. p. 80