collections du musée des beaux-arts de dijon

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Clé pendante du tombeau de Philippe le Hardi

Fragment

Auteur : Marville, Jean de

Date de création : vers 1384 / 1390

Atelier de : Marville, Jean de

Auteur : Sluter, Claus


Marbre, traces de dorure
Hauteur : 5 cm ; Largeur : 6,5 cm ; Epaisseur : 0,5 cm
Inv. 2001-7-1

Si les tombeaux des ducs Philippe le Hardi et Jean sans Peur sont justement cités parmi les plus prestigieux de l’art funéraire de la fin du Moyen Age, il ne faut pas oublier que ces monuments ont connu une histoire mouvementée et ne nous sont pas entièrement parvenus dans leur état d’origine.
Le tombeau de Philippe le Hardi (1342-1404), commandé dès 1381, fut mis en place en 1410. Celui de Jean sans Peur, commandé en 1410, fut réalisé entre 1443 et 1470. Les deux monuments se trouvaient dans le choeur de l'église où ils demeurèrent jusqu'à la Révolution.
Lors de la suppression de la chartreuse et de sa vente comme bien national, les tombeaux furent réservés comme monuments des arts. De mai à juillet 1792, ils furent soigneusement démontés puis remontés dans l’ancienne abbatiale Saint-Bénigne, devenue cathédrale ; mais, pour obéir à l’ordre de destruction des insignes de la féodalité pour le 10 août 1793, les tombeaux furent à nouveau démontés : les gisants des ducs furent détruits. Les autres sculptures, les arcatures et les pleurants devaient être conservés, et 70 pleurants sont bien présentés au musée de Dijon en 1799.
Mais la confusion qui régna au cours de ces journées explique que quelques pleurants, et quelques fragments d’architecture disparurent alors : on les retrouve au début du XIXe siècle, ainsi que quelques menus éléments des gisants, mentionnés chez les collectionneurs dijonnais, en particulier Louis-Bénigne Baudot. Cet érudit, qui nous a laissé sur cette période des notes extrêmement précieuses, semble bien être l’auteur de l’inscription qui figure au revers du pendentif du tombeau de Philippe le Hardi.
A l’initiative de l’architecte dijonnais Claude Saint-Père, qui a rassemblé, avec l’aide du conservateur du musée Févret de Saint-Mémin, les morceaux alors dispersés entre le musée, le dépôt de Saint-Bénigne et les collectionneurs, les deux tombeaux furent restaurés à partir de 1819 aux frais du Conseil général de la Côte d’Or. Ils furent ensuite installés dans la salle des Gardes du palais des ducs elle-même restaurée : l’ensemble fut inauguré en 1827. Une étude en cours permet d’évaluer à environ un tiers les éléments d’architecture qui ont été alors refaits à l’identique.
Cette histoire mouvementée explique donc qu’un certain nombre de fragments authentiques de leurs arcatures se trouvent conservés dans divers musées (à Paris, au musée du Louvre, au musée national du Moyen Age et au musée des Arts décoratifs ; à l’étranger, à Anvers, Boston et New York), et apparaissent parfois dans le commerce de l’art.
C’est ainsi que le musée avait pu acheter un dais du tombeau de Philippe le Hardi en 1991, et que deux nouveaux fragments ont réapparu dernièrement.
Leur acquisition s’imposait, pour rejoindre les tombeaux et les éléments déjà conservés par le musée, ainsi que les deux fragments que le musée des Arts décoratifs a généreusement consenti à déposer en octobre 2001.

(Notice de Sophie Jugie, 2001)

Historique : Collection Louis-Bénigne Baudot ; Collection Victor Gay ; Collection Lucien Mellerio ; 2001, Paris, Hôtel Drouot, 11 juillet

Achat à Paris dans le commerce d'art, avec la participation financière du Conseil Régional de Bourgogne (Fonds Régional d'Acquisition des Musées) et du Ministère de la Culture (Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne), 2001

Oeuvres en lien :

CA 1416 Tombeau de Philippe le Hardi

1991-1-1 Dais

1096/2 Clé pendante du tombeau de Philippe le Hardi

D 2001-3-1 Fragment de colonnette du tombeau de Philippe le

2001-7-2 Clé pendante du tombeau de Jean sans Peur

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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