collections du musée des beaux-arts de dijon
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L'Ange Gardien
Tableau
17e siècle (2ème quart) / 17e siècle (3ème quart)
Auteur : Tassel, JeanJean TasselPeinture à l'huile sur toile
Langres , 1608 - Langres , 1667
Ecole Française
Hauteur : 61 cm ; Largeur : 46 cm
Inv. 4995 Le fait que Emile Mâle consacre dans "L'art religieux après le concile de Trente plus de cinq pages au culte et à l'iconographie de l'Ange gardien, prouve l'importance de ce culte dans le mouvement de la Réforme catholique. La représentation de l'Ange gardien semble prendre le relais de celle de l'Archange Raphaël accompagnant le jeune Tobie, thème traité principalement aux XVe et XVIe siècles. Emile Mâle estime que "cette image de l'Ange gardien conduisant l'enfant a dû naître vers la fin du XVIe siècle. Les Bolonais, comme le montre une gravure de Guido Reni, lui donnèrent une forme qui fut acceptée par toute l'Europe...".
"L'Ange gardien" de Jean Tassel est une oeuvre attachante, qu'il faut situer assez tôt dans la carrière de l'artiste, qui a pris comme modèle une gravure de Claude Mellan représentant Minerve tenant par la main le futur Louis XIV. Il s'agit du titre-frontispice d'un ouvrage intitulé "De l'éducation de Monseigneur le Dauphin" et daté de 1640. (B.N.F., Estampes, Ed 32 - a figuré sous le n° 78 dans le catalogue de l'exposition "L'oeil d'or-Claude Mellan (1598 - 1688), 1988, p. 83). Le groupe est arrêté devant un haut pupitre de pierre où se lit l'inscription reproduisant le titre de l'ouvrage que Minerve désigne au petit Dauphin âgé de deux ans ; sur le sol, des attributs guerriers et ceux des Arts libéraux.
Tassel a éliminé tout ce qui, dans la gravure, entoure le groupe central qu'il a reproduit presque exactement, avec quelques changements qui comptent beaucoup. A Minerve, il a enlevé le casque, apporté les ailes et une vaste draperie flottant en arrière ; devenue un ange, son bras gauche n'est plus baissé vers l'inscription, mais levé vers le ciel. L'enfant de Tassel, vêtu de la même façon que le petit Dauphin, sans les fleurs de lys du manteau, est un peu plus âgé et mieux assuré dans sa marche. Le groupe se dirige vers l'entrée d'un temple évoqué par un emmarchement et une colonne, seuls éléments du décor empruntés à la gravure.
Par les quelques changements qu'il a apportés, JeanTassel a transformé la composition un peu statique de Mellan en une scène vivante. Ce caractère est accentué par une forte lumière répartie sur les personnages. L'enfant est charmant dans son élan pour entrer dans la maison de Dieu, enchaîné par l'Ange qui se penche vers lui avec tendresse. Sur le fond sombre, le manteau rouge de l'Ange, sa tunique vert bleu, le manteau vert de l'enfant apportent de belles notes colorées.
(Notice d'Henry Ronot extraite de "Richard et Jean Tassel. Peintres à Langres au XVIIe siècle", Paris, 1990) Historique : Collection Louis Jouby
Achat, 1973 Bibliographie :Exposition :La Chronique des Arts, sup. à la Gazette des Beaux-Arts, n°1261, février 1974, p.10, n°28 reprod.
Ronot (Henry), Richard et Jean Tassel. Peintres à Langres au XVIIe siècle, Paris, 1990, n°96, pl.VIII
Rosenberg (Pierre) et Laveissière (Sylvain), "Jean Tassel dans les musées français", La Revue du Louvre, 1978, pp. 122-133, fig.1
© photo François JayTrente peintres du XVIIe siècle français : Tableaux d'inspiration religieuse des musées de province, Nice : Musée Chagall, 3 juillet - 27 septembre 1976 ; Rennes : Musée des Beaux-Arts, 15 octobre 1976 - 10 janvier 1977 , n° 27