collections du musée des beaux-arts de dijon

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Hache

Allemagne , 16e siècle (4ème quart)
Auteur : Anonyme allemand

Métal, bois, ivoire
Longueur : 88 cm ; Largeur : 20,5 cm ; Profondeur : 3,4 cm
Inv. D 1271

Cette hache de corporation est munie d'un long manche en bois de section ovale, dont l'extrémité s'évase, ce qui permet de l'avoir bien en main lorsqu'on la porte sur l'épaule. Les ornements d'ivoire plaqués ou incrustés, offrent un décor gravé sur tout le pourtour de ce manche ; cinq médaillons rectangulaires et à pans coupés se superposent sur chaque côté ; ils sont présentés sur un fond de bois noir, de petites pastilles d'ivoire, et des motifs floraux stylisés les séparent. L'extrémité du manche ou poignée est isolée du premier cartouche par deux feuilles à enroulements symétriques et trois glands disposés en triangle. L'une des faces présente, dans la poignée, une fleur placée en diagonale, deux outils croisés (l'herminette et le maillet) ; les lettres I.H.S. (Iesus Hominum Salvator) encadrées de la Croix et de la couronne d'épines rappellent l'action salvatrice du Christ dans le premier médaillon ; un artisan, à genoux, travaille à l'aide des deux outils précédemment cités, dans le second ; le Christ ressuscité, auréolé de gloire, debout, tient sa croix de la main droite et bénit de la main gauche dans le troisième cartouche ; un homme agenouillé, priant, et une fleur occupent les deux derniers.
L'autre face offre le même type de plaques d'ivoire, ici gravées, de la figure du Christ, vu de face, les bras levés, et dont la poitrine va être transpercée par le glaive ; son visage est auréolé, il porte une sévère robe à manches longues, et est entouré des instruments de la Passion (colonne, fouets, croix, échelle, lance) ; un agneau mort est représenté à ses pieds. Le premier médaillon est occupé par deux épées qui se croisent, et par des rectangles s'intercalant les uns dans les autres (leur sens nous échappe). Le même artisan oeuvrant avec l'herminette et le maillet, debout cette fois-ci, se retrouve dans le second. Le Christ maintient sa croix, sur laquelle sont appuyés les instruments de sa Passion dans le troisième ; les deux derniers cartouches reprennent les mêmes motifs que sur l'autre face (personnage priant et fleur d'églantine ?). Le Christ en croix, surmonté des lettres INRI, est gravé sur le dos du manche, entre le quatrième et le cinquième médaillon.
Cet objet est sans doute une hache de la corporation des charpentiers, peut-être des charpentiers-couvreurs, si nous tenons compte de l'herminette et du maillet, qui sont souvent représentés ; les trois glands noirs renforcent l'idée de compagnonnage, puisque habituellement ils ornent la canne de l'union compagnonnique des Devoirs Unis.
Les scènes de la Passion du Christ sont intimement liées au travail de l'artisan, qui pour être un bon Compagnon, doit être un fervent chrétien (importance de la prière) ; nous notons également la place donnée aux motifs floraux, si souvent usités comme emblèmes mystiques dans le "Catéchisme des compagnons de Maître Jacques".
La gravure de l'ivoire est très simplifiée, parfois maladroite ; la technique reste caractéristique des artistes allemands du XVIIe siècle.


(Notice de Brigitte Maurice extraite de "Quelques recherches sur les ivoires du musée des Beaux-Arts de Dijon", Mémoire de maîtrise de l'Université de Dijon, 1983)

Historique : Collection Pierre-Jean-Baptiste-Henri Pichot-L'Amabilais ; Collection Marie-Henriette Dard

Legs Marie-Henriette Dard, 1916

Inscriptions / marques :

Bibliographie : © photo François Jay

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