collections du musée des beaux-arts de dijon
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Légende de sainte Marguerite (face)
Saint Jean (revers du volet gauche)
Volet de retable (Les deux volets sont démembrés vers 1850-1860)
après 1478 / avant 1485
Auteur : Maître des Ronds de CobourgMaître des Ronds de Cobourg
Ecole Alsacienne Artiste strasbourgeois connu sous le nom de convention de Maître des Ronds de Coburg ou de Maître aux Etudes de draperies. Cette personnalité a été construite autour d'un ensemble de dessins, dont des projets de vitraux de forme arrondie conservés à Cobourg ; et on lui a rattaché de nombreuses études de draperies, qui lui valent son second nom de convention, ainsi que des copies d'après des gravures et plusieurs retables. Le maître est actif à Strasbourg entre 1470 et 1490. Il semble proche de Hans Hirtz, et montre l'influence du Maître du Livre de raison et de Martin Schongauer, particulièrement dans les drapés. On a proposé de l'identifier avec Heinrich Lützelmann, documenté à Strasbourg de 1477 à 1501.
Peinture à l'huile sur bois
Hauteur : 181 cm ; Largeur de chaque volet : 47,5 cm
Inv. 1995-3-1 Le Musée des Beaux-arts de Dijon a eu la chance, en 1995, de réunir à deux panneaux entrés au musée en 1916 avec le legs Dard deux autres volets du même retable, provenant de la collection Burckhardt de Bâle. Acquis par un membre de cette famille en juin 1800 d'un graveur originaire de Strasbourg, Friedrich Huber, les volets semblent avoir été séparés au milieu du XIXe siècle.
Sur leurs faces externes, les volets présentent quatre grandes figures de saints devant des draps d'honneur soutenus par des anges : sur les grands volets latéraux, saint Jean l'Evangéliste et saint Jean-Baptiste ; sur les petits volets centraux, sainte Marguerite et sainte Catherine à gauche, avec à leurs pieds les donateurs. Comme il est d'usage dans les retables germaniques, l'intérieur des volets, réservé aux jours de fêtes, est peint dans une gamme de couleurs plus éclatante sur un fond or imitant le brocart. Ces riches volets venaient selon toute vraisemblance se refermer autour d'une statue surmontée d'un dais, formant ce qu'on appelle un retable à baldaquin. La statue était très probablement celle de sainte Marguerite, dont l'histoire est détaillée sur la face interne et dont la prééminence est marquée, à l'extérieur, par la prière que lui adressent les donateurs.
Ce sont les armoiries aux pieds des donateurs qui permettent de les identifier et de préciser la provenance ancienne et la datation du retable. Il s'agit d'un couple de patriciens strasbourgeois, Stephan Bock von Bläsheim et sa femme Engel Bock von Gerstheim, qui se sont mariés en 1460 et sont morts respectivement en 1485 et 1514, et de leurs filles religieuses. Ces donateurs sont également représentés sur un panneau d'un retable de la Passion à l'église Saint-Pierre de Strasbourg, mais qui se trouvait à l'origine à l'église de la Madeleine.
Nos volets pourraient provenir de cette même église, de même que les fragments d'un retable-baldaquin consacré à la Madeleine, conservés à San Francisco et Karlsruhe. La commande de ces autels, issus du même atelier, est sans doute contemporaine de la reconstruction du couvent à l'intérieur de la ville à partir de 1476. L'église, achevée en 1480, fut enrichie de vitraux de l'atelier strasbourgeois dirigé par Peter Hemmel, de peintures murales, d'autels et de statues offerts par les familles patriciennes.
Ces volets appartiennent à la production d'un peintre actif à Strasbourg à la fin du XVe siècle, demeuré anonyme, qui a reçu le nom de Maître des Ronds de Cobourg ou de Maître aux études de draperies.
La réalisation soignée de ces volets leur a permis de nous parvenir dans un très bon état général de conservation. La pression un peu excessive exercée par les cadres a toutefois provoqué le bombement des panneaux et l'apparition d'une fente verticale sur les volets larges. La restauration conduite en 1999-2000 a permis de résorber ces désordres. Elle a aussi redonné aux panneaux l'unité chromatique qu'ils avaient perdue pendant leur séparation. Les vernis ont été égalisés et les repeints anciens repris. Surtout, les cadres ont été débarrassés de leurs repeints et ont retrouvé leur polychromie d'origine. Les volets ont enfin été remontés dans leur disposition d'origine. En dépit de l'absence de la partie centrale, c'est la vision du retable ouvert qui a été privilégiée, pour retrouver la cohérence du récit du martyre de la sainte.
(Notice de Sophie Jugie extraite de « L'Art des collections. Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon », Dijon : Musée des Beaux-Arts, (16 juin - 9 octobre 2000) Historique : Collection Friedrich Huber ; Collection Burckhardt ; Collection descendants de Daniel Burckhardt
Acquis avec l'aide du Ministère de la Culture (Fonds du Patrimoine), du Conseil Régional de Bourgogne (F.R.A.M.) et du mécénat de la Caisse d'Épargne de Bourgogne, 1995 Oeuvres en lien : D 88 A Martyre de sainte Marguerite D 88 et 1995-3-1 et 2 Retable de Sainte Marguerite 1995-3-2 Légende de sainte Marguerite D 88 B Martyre de sainte Marguerite Bibliographie :Exposition :Fischel (Lili), "Die Heimat des Meisters der Coburger Rundblâtter", Oberrheinische Kunst, n°6, 1934, pp. 27-40
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