collections du musée des beaux-arts de dijon

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Les Thermes de Julien à Paris

Tableau
vers 1798 / 18e siècle (3ème quart) / 18e siècle (4ème quart)
Auteur : Robert, Hubert

Peinture à l'huile sur panneau de noyer
Diamètre : 54 cm
Inv. CA 457

Ce tondo représente le vestige gallo-romain le mieux conservé de Paris. Il s'agit du frigidarium - ou bains froids - des anciens Thermes, salle annexée aujourd'hui au Musée National des Arts du Moyen-Age ou Musée de Cluny.
La tradition voulait que cette pièce remarquable par sa voûte ait fait partie d'un ensemble édifié vers 357 pour servir de palais à l'empereur Julien, dit Julien l'Apostat ; les rois mérovingiens Clovis et Childéric y auraient également élu résidence. Aujourd'hui, on fait remonter la construction des Thermes à la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle après Jésus-Christ.
Le tableau a été préparé par un dessin, de format circulaire également, daté de 1766 (sanguine au musée de Valence ; contre-épreuve à la bibliothèque de Besançon). Robert ayant quitté Rome en juillet de l'année précédente, il faut considérer que c'est dans les mois suivant son retour à Paris qu'il s'est intéressé à ce lieu millénaire alors occupé par un loueur de carrosses. La présence étrange de personnages à la hauteur de la baie s'explique par le fait que la voûte servait de fondation à un jardin suspendu, accessible seulement par le second étage de l'hôtel des abbés de Cluny construit au XVe siècle en bordure des Thermes. Dans son "Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris" (1787), Thiéry, louant la technique romaine de construction, s'émerveillait du fait que l'humidité n'ait provoqué à la voûte aucun dommage.
"Tout passe, l'homme et la demeure de l'homme" écrivait Diderot dans ses "Essais sur la peinture" '1766), reprenant à son compte le topos sur la décadence des empires. Dans la vue des Thermes, le sentiment de ruine réside, non dans la dégradation du monument, mais dans la trivialité de son usage. Sous la voûte qui s'épanouit en corolle, les petites figures semblent écrasées par leur destin et les objets se teintent de connotations funèbres : la pelle renvoie à la fosse qu'on creuse, la roue à la fortune qui tourne, la paille à la couche de l'indigent, la palissade et les grilles à la claustration. Une fumée s'échappe du sol et les nuages passent. Chez Robert, la mélancolie n'est que passagère. Et si, au bas du tableau, une porte ouvre sur les ténèbres de l'écurie, la grande baie des Thermes dispense une lumière douce, presque palpable, sur le petit peuple de Paris.

Historique : Collection Charles-Balthazar Févret de Saint-Mémin

Saisie révolutionnaire, collection Févret de Saint-Mémin, 1792. Au Musée en 1799

Oeuvres en lien :

CA 456 Intérieur d'un temple antique Pendant

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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