collections du musée des beaux-arts de dijon

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Intérieur d'un temple antique

Tableau
18e siècle (3ème quart) / 18e siècle (4ème quart)
Auteur : Robert, Hubert

Peinture à l'huile sur panneau de noyer
Diamètre : 54 cm
Inv. CA 456

Ce monumental édifice à colonnes est inspiré du Palais des Conservateurs situé sur la Place du Capitole à Rome. Conçu d'après les dessins de Michel-Ange, le bâtiment fut achevé par Giacomo della Porta en 1568. Le palais, qui tenait son nom des magistrats chargés de l'administration de la ville et qui abritait de nombreux antiques, avait été ouvert au publiic en 1736 par la volonté du pape Clément XII, devenant ainsi le premier musée d'Europe. Comme Natoire en 1759, Robert a dessiné à plusieurs reprises en 1762 l'intérieur du palais et les statues qu'il contenait.
Ici il ne s'agit pas d'une vue réelle, mais de la recréation imaginaire d'un temple de l'Antiquité. Au centre, une vestale entretient le feu sacré au pied d'un autel comme le voulait la tradition au temple de Vesta à Rome. Les autres figures, de tous âges et de toutes conditions, en costume moderne pour la plupart, renvoient plutôt à la Rome du temps présent.
Dans sa composition - les colonnes formant écran, la voûte à caissons -, Robert emploie une gravure de Piranèse, "Atrium dorique", publiée en 1743 dans son premier recueil de la "prima Parte di Architetture e prospettive" (Première partie d'architectures et de perspectives). Il a toutefois remplacé l'ordre dorique par l'ordre ionique du Palais des Conservateurs. Surtout, à la sécheresse du trait, il a substitué la vibration du pinceau, la couleur chaude de la palette, l'effet unificateur du clair-obscur, des qualités purement picturales que Diderot admirait chez Robert, comme chez Chardin.
La scène est placée à contre-jour ; l'oeil progresse de l'ombre vers la clarté, jusqu'à l'éblouissement du dernier plan, lieu de tous les mystères. Se mêle à la lumière du jour la fumée vaporeuse du sacrifice, détail infime qui donne au lieu son caractère sacré, et au tableau son infinie poésie. Devant ce tableau, on ne peut s'empêcher de penser, malgré la différence d'échelle, au "Corésus et Callirhoé" que Fragonard, ami et condisciple de Robert à Rome, présenta au Salon de 1765, en y remportant tous les suffrages.
1765 est précisément la date portée sur une sanguine de Robert d'une composition identique à celle du tondo de Dijon, mais rectangulaire, avec les figures costumées à l'antique cette fois-ci (vente Mary Soames and the Legacy of Churchill, Sotheby's Londres, 17 décembre 2014, n° 213 ; contre-épreuve à la bibliothèque de Besançon). Le tableau ne devrait pas être de beaucoup postérieur à ce dessin, pas plus que son pendant des "Thermes de Julien" dessiné en 1766. On ne peut en tout cas confondre ces deux tableaux avec ceux que Robert exposa au Salon de 1798, qui sont à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Historique : Collection Charles-Balthazar Févret de Saint-Mémin

Saisie révolutionnaire, collection Févret de Saint-Mémin, 1792. Au Musée en 1799

Oeuvres en lien :

CA 457 Les Thermes de Julien à Paris

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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