collections du musée des beaux-arts de dijon

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Le Fou et la Mort

Statuette

Auteur : Bernhardt, Sarah

Date de création : 1877

Fondeur : Martin, G.


Bronze
Hauteur : 32 cm ; Largeur : 28 cm ; Profondeur : 28 cm
Inv. DG 2006-15

Si on retient surtout aujourd’hui de la mythique Sarah Bernhardt (1845-1923) l’image de la célèbre tragédienne et de la muse inspiratrice des artistes symbolistes, on connaît moins toutefois sa passion pour la sculpture à laquelle elle s’initia dès 1869 auprès de Mathieu Meunier, à la suite de démêlés avec la Comédie-Française : "Ne pouvant dépenser au théâtre mes forces intelligentes et mon désir de créer, je les ai mis au service d’un autre art. Et je me mis à travailler la sculpture avec une ardeur folle..."
Au Salon, où elle exposa de 1874 à 1897, elle obtint un succès de curiosité puis d’estime et fut défendue par Zola contre les attaques de Rodin.
Puisant son inspiration dans la nature, avec une prédilection marquée pour la mer, et dans le milieu artistique et intellectuel de son temps, elle privilégia les petits sujets et les portraits en buste représentant les traits de ses amis acteurs, écrivains et poètes.
Ses statuettes firent l’objet d’un grand nombre de tirages en bronze réalisés par la fonderie Martin.
Reproduit en plusieurs exemplaires repérés sur le marché de l’art français et américain à la fin des années soixante-dix, et existant aussi dans une version en terre cuite, acquise en vente publique en 1981 par le musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan, "Le Fou et la Mort" s’inspire du "Roi s’amuse", un drame en cinq actes de Victor Hugo dont Sarah Bernhardt incarna souvent les personnages de théâtre. Bouffon à la cour du roi François Ier, Triboulet a provoqué involontairement la mort de sa fille dont il enserre ici fermement le crâne.
Fascinée par la mort, Sarah Bernhardt qui elle-même excellait dans les scènes d’agonie traita bien souvent ces sujets morbides comme l’attestent sa "Jeune fille et la Mort", peinture présentée au Salon de 1880, ou encore sa sculpture sur le thème d’Ophélie. Cette morbidité qui annonce déjà le symbolisme de la fin du siècle ainsi que la modernité de sa facture révèlent une artiste profondément originale et injustement méconnue.
L’intérêt de cette acquisition se justifie autant par la rareté des oeuvres de Sarah Bernhardt (on en dénombre une quarantaine dont sept seulement sont aujourd’hui connues) que par sa collaboration avec le sculpteur bourguignon François Pompon qui tailla la pierre pour le compte de l’artiste, comme il le fit aussi à la même époque pour Rodin, Dampt et Mercier, et par la présence dans les collections du musée d’un portrait de l’actrice par le peintre Léon Goupil, provenant de la troisième donation Granville.

(Notice de Sophie Barthélémy, 2009)

Historique : Collection Mme Seydoux ; Collection Pierre Granville

Donation Pierre et Kathleen Granville, 2006

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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