collections du musée des beaux-arts de dijon

       

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La Muse Urania

Tableau
17e siècle (2ème quart)
Attribué à : Quantin, Philippe

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 152,3 cm ; Largeur : 174 cm
Inv. 5074

L'histoire de ce tableau, acquis à une vente à Versailles, n'a pu être précisée. Mais il provient selon toute vraisemblance du château de Thoisy-la-Berchère en Côte d'Or. En effet Pierre Quarré avait présenté en 1958 à l'exposition "Les plus belles oeuvres de la Côte d'Or", au Musée de Dijon, deux toiles représentant "Polymnie" et "Euterpe" qui se trouvaient alors au château de Thoisy, et qui, comme l'a remarqué Sylvain Laveissière, étaient dotées de cadres analogues à ceux de deux Quantin récemment acquis. Les mesures des tableaux de Thoisy, "Euterpe" : H. 157 ; L. 215 ; "Polymnie" : H. 155 ; L. 164, ne correspondent pas exactement à celles de notre "Uranie". Mais celle-ci semble bien avoir été coupée, comme en témoigne la nature morte incomplète. C'est vers 1845 que furent transportées à Thoisy les peintures qui décoraient auparavant la Chambre des Muses au château de Ternant, près de Saulieu, en Côte d'Or. Les Archives départementales de la Côte d'Or conservent un inventaire après décès de Charles de Marcilly-Sipierre qui mentionne quatre muses seulement en 1628 : Melpomène, Euterpe, Polymnie et Uranie. Sans doute faut-il reconnaître cette dernière dans le tableau acquis à Versailles. L'inscription et les attributs ne laissent pas de doute au sujet de son identité. Mais une incertitude demeure à propos de la seconde des toiles, passée en vente sous le nom de "Polinia".
L'appartenance de l'oeuvre à Quantin en revanche est certaine. Suivant un usage répandu à son époque, l'artiste interprète une gravure. La position étrange d'Uranie reprend à peu près exactement, en effet, celle d'une femme assise à la table du festin des noces de Psyché dans une gravure d'Antonio Salamanca (...) gravée d'après des dessins de Raphaël sur le thème de la Fable de Psyché. Quantin a franchement accentué le mouvement de torsion de la tête en arrière, résidu de maniérisme parfois perceptible chez l'artiste.
On reconnaît le style de Quantin à la disposition du personnage, parallèle au fond neutre, et au refus de toute perspective. Caractéristique également le grand geste de la muse, qui donne l'illusion du mouvement, et son visage dont le profil accuse le dessin familier : nez dans le prolongement du front fuyant, lèvre supérieure en avant, souvent reconnaissables chez les héroïnes du "Pastor Fido" au château d'Ancy-le-Franc, et sans doute empruntés à l'épouse du peintre, Huguette Mutelet. Cou musclé, larges épaules, l'"Uranie" de Quantin évoque une robuste paysanne.
L'artiste a mêlé les attributs de la muse de l'Astronomie, le compas et la sphère armillaire, avec ceux de la Géométrie, figurée, elle aussi, avec un compas qui lui sert à mesurer le globe terrestre, et à qui appartiennent de droit les équerres et les tés.

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du catalogue « Acquisitions récentes 1975 - 1980 », Dijon : Musée des Beaux-Arts, 14 janvier - 9 mars 1981)

Historique : Collection La Motte-Ternant, château ; Collection Thoisy-la-Berchère, château, comtesse de Durfort ; 1977, Versailles, vente publique, 14 et 15 mai

Achat en vente publique, 1977

Oeuvres en lien :

5073 Une Muse

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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