collections du musée des beaux-arts de dijon

résultats de recherche

ajouter au panier voir le panier


Une Muse

Tableau
17e siècle (2ème quart)
Attribué à : Quantin, Philippe

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 118 cm ; Largeur : 158,5 cm
Inv. 5073

Passé dans la même vente que la muse Uranie (inv. 5074) et pourvue d'un cadre semblable, cette muse appartient sans doute à la série de Thoisy. Son identité cependant demeure confuse. L'inventaire du château de la Motte-Ternant en 1624 ne signale plus à cette date que quatre muses, et si l'on compte parmi celles-ci l'"Uranie", ainsi que la "Polymnie" et l'"Euterpe" exposées par Pierre Quarré en 1958, il ne reste que la toile mentionnée sous le nom de Melpomène, identification qui paraît trop douteuse pour notre tableau. Il faut alors supposer soit une erreur de l'inventaire, soit l'existence d'autres peintures que celles citées en 1624 ; J.-C. Boyer a bien voulu nous signaler une toile apparemment de la même série présentée en 1980 au Village Suisse à Paris et dont nous n'avons pas retrouvé la trace. La muse de l'éloquence exposée en 1968 à la Bibliothèque Nationale correspond, par ses mesures à la Polymnie montrée à Dijon en 1958.
L'iconographie très imprécise des neuf soeurs au XVIIe siècle a donné lieu à des interprétations diverses. Il semble pourtant qu'en l'absence de toute inscription, le livre et la couronne ne permettent pas de reconnaître Polymnie. Présidant aux hymnes en l'honneur des dieux et des héros, elle est représentée à l'origine dans l'attitude de la méditation, les coudes appuyés sur un piédestal ou un rocher, un doigt sur la bouche, et au XVIe siècle, le plus souvent avec un orgue, parfois un luth, ou même un souffle apparent ou un papier partiellement déroulé selon G. de Tervarent.
Peut-être faut-il reconnaître dans notre tableau Clio, muse de l'histoire, souvent figurée avec un livre.
Malgré des raffinements de parure inhabituels chez Quantin, et qui nous ont fait autrefois hésiter, il semble que la toile puisse bien être inscrite à l'actif du peintre bourguignon. Raidie dans sa pose, pudiquement vêtue, et parallèle au mur, la muse est empreinte d'un calme hiératique caractéristique des personnages de l'artiste. Le fond neutre et le décor réduit à une invariable colonne cannelée trahissent également sa manière. Il faut noter de surcroît que si nous en jugeons par les oeuvres repérées jusqu'ici, le peintre a représenté isolément chacune des neuf soeurs, sans se risquer à composer un harmonieux groupement comme Vouet dans l'"Apollon et les Muses" du Musée des Beaux-Arts de Budapest ou Le Sueur dans le décor conçu pour l'hôtel Lambert.

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du catalogue « Acquisitions récentes 1975 - 1980 », Dijon : Musée des Beaux-Arts, 14 janvier - 9 mars 1981)

Historique : Collection La Motte-Ternant, château ; Thoisy-la-Berchère, château ; 1977, Versailles, vente publique, 14 et 15 mai

Achat en vente publique, 1977

Oeuvres en lien :

5074 La Muse Urania Elément d'une même série

Bibliographie :

Exposition : © photo Michel Bourquin

powered by Mobydoc