collections du musée des beaux-arts de dijon

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L'Adoration des bergers nocturne

Tableau
17e siècle (2ème quart)
Auteur : Quantin, Philippe

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 261,2 cm ; Largeur : 350,2 cm
Inv. CA 442

Ne provient pas du couvent des Minimes de Dijon, comme le dit Eugène Fyot (1912, p. 147), en attribuant à tort au tableau maintenant au Musée la mention de Courtépée (1777, p. 123) à propos d'une autre "Adoration des bergers" également due à Quantin. Le catalogue du Musée en 1968 adopte l'affirmation de Fyot. Cependant les dimensions du tableau des Minimes données par François Devosge (p. 125, n° 1, avec l'indication : vendu) ne correspondent pas à celles de la toile du Musée, et sa description évoque une oeuvre totalement différente. Peut-être la peinture provient-elle du couvent des Capucins où Louis-Bénigne Baudot (ms 1610, fol. 193 v°) signale derrière le maître -autel "un grand tableau de la "Nativité" peint par Quantin", avec cette précision : "ce tableau a beaucoup souffert". Par ailleurs, A.-F. Violet cite (fol. 52, v°) une "Adoration des bergers" au Collège des Jésuites, avec une attribution à Quantin. Par la suite, en 1822, J.-B. Noellat nomme, outre l'"Adoration des bergers" du Musée, une peinture de même sujet qui se trouvait alors dans la Salle des Etudes de l'Ecole des Beaux-Arts et actuellement disparue, peut-être la toile des Minimes.
En 1805 est exposée au Musée une "Nativité" qu'y voit alors J. Paillet.
Rares sont les compositions de Quantin groupant comme ici de nombreux personnages, et comptant un fond de paysage conduisant le regard, d'écran en écran, jusqu'aux lointains. Paysage étrange où les architectures en ruine prennent un caractère semi-fantastique que dément tout à fait l'ensemble de l'oeuvre de l'artiste. La toile témoigne d'une culture composite où domine certes un vif attrait pour le caravagisme, qui se manifeste tant dans les personnages que dans l'éclairage, mais sans exclure pourtant un goût du décor - colonnes cannelées, fragments d'architectures gisant à terre - qui lui demeure complètement étranger.
Peut-être des exemples plus anciens ont-ils inspiré cet environnement : en Bourgogne même l'"Adoration des bergers" de Prâlon (Côte d'Or), datée de 1548, se déploie dans un cadre fastueux de ruines antiques. on retrouve toujours le même fond de ruines imposantes en 1635 aux revers des volets de la "Circoncision".
Eugène Fyot a sans doute raison de situer cette toile au cours de la première période d'activité du peintre : elle s'apparente de près, en effet, par l'identité du visage féminin et le traitement du drapé, aux muses "Euterpe" et "Polymnie" autrefois à Thoisy-la-Berchère, exécutées avant 1638, date de l'inventaire où elles sont mentionnées à la Motte-Ternant.

(Notice de Marguerite Guillaume extraite de "A propos de Philippe Quantin : essai de catalogue raisonné", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, année 1980, Paris, 1982)

Date et mode d'entrée inconnus. Au Musée en 1818.

Bibliographie : © photo François Jay

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