collections du musée des beaux-arts de dijon
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La Communion mystique de sainte Catherine de Sienne
Tableau
17e siècle (2ème quart)
Auteur : Quantin, PhilippePhilippe QuantinPeinture à l'huile sur toile
Dijon , vers 1600 - Dijon , 1636
Ecole Française
Hauteur : 382 cm ; Largeur : 260,5 cm
Inv. Cat. peint. fr. 1968 n° 97 C'est au maître-autel de l'église des Jacobines de Dijon que la toile est mentionnée aux environs de 1789 par P.-J. Antoine (fol. 89 v° et 143 v°), et A.-F. Violet (fol. 49 v°). Louis-Bénigne Baudot (ms 1610 fol. 236 r°), le voit également chez les Jacobines et précise que "ces religieuses avaient acheté le tableau de la Communion de sainte Catherine de Sienne, un des plus beaux qui fut à Dijon, lequel après leur banqueroute fut transporté aux Bernardines (ms. 1610, fol. 218 v°). Le même auteur ajoute, en septembre 1819 : "Le tableau ... que l'on voyait sur l'autel des Jacobines est actuellement dans l'église des Bernardines actuellement Hospice Sainte-Anne. Il était pendant la Révolution dans les greniers de M. les abbés Seguin qui le donnèrent à M. Renfer alors maire de Dijon qui le fit placer où il est actuellement" (ms. 1609, fol. 144 v°). Baudot cite encore le tableau à l'église Sainte-Anne dans le "Supplément à la Bibliothèque des auteurs de Bourgogne", ms. 2064, fol. 1053 r°).
L'oeuvre est entrée au Musée à la suite d'un échange, à l'initiative de Pierre Quarré en 1955. Non inventoriée au Musée. Classée Monument historique le 1-12-1913.
Les Jacobines de Dijon appartenaient à l'Ordre de sainte Catherine de Sienne (Louis-Bénigne Baudot, ms. 1610, fol. 221 v°). Le sujet du tableau correspond au dialogue CXLII du "Traité de la Providence" (voir Sainte Catherine de Sienne, "Le livre des dialogues", suivi de "Lettres", préface et traduction, de Paul-Louis Guignes, Edition du Seuil, Paris, 1953, p. 492). Faut-il répéter, après l'abbé Papillon, l'abbé Courtépée, P.-J. Antoine (fol. 89 v° et 92 r°, 143 v°), Louis-Bénigne Baudot (ms 1610, fol. 219 r°, 238 r°, et ms. 2064 fol. 1053), et à leur suite, tous les commentateurs de Quantin, la réflexion sur le peintre prêtée à Nicolas Poussin voyant le "Christ communiant sainte Catherine de Sienne" : "Il n'entend pas ses intérêts ; que ne va-t-il en Italie ? Il y ferait fortune "... ?
Poussin a-t-il jamais prononcé cette phrase ? On peut en douter, mais Quantin lui doit à coup sûr de ne pas être tombé dans l'oubli.
Le caractère exceptionnel, dans l'oeuvre de l'artiste, du majestueux décor d'architecture aux perspectives élaborées de ce tableau incite à supposer l'existence d'un modèle, qui pourrait être la "Mort de la Vierge" de Saraceni. Pourtant Quantin n'a pas emprunté l'idée des colonnes composites cannelées. Faut-il les mettre en rapport avec une planche d'éléments de façades conservée sous le nom de Quantin au Musée de Dijon, où l'on remarque un motif à double colonne cannelée entre arcades ? Ce dessin, s'il est bien dû au peintre, prouverait son intérêt pour le dessin architectural, bien propre d'ailleurs à satisfaire son sens de la rigueur, de la géométrie et de la symétrie.
Pour la même raison l'artiste devait être séduit par l'éclairage caravagesque, qu'il dépouille toutefois de son caractère dramatique. La lumière lui sert à styliser, en la cernant, la masse sombre de la sainte, et à irradier son visage aux yeux globuleux, que Quantin représente dans sa vérité, rejoignant ainsi la tradition gothique. Au mépris de toute virtuosité tant dans le traitement des draperies que dans le choix des attitudes, il parvient à évoquer le mystère sacré grâce à la pureté des contours, aux grandes surfaces lisses que n'agite aucun remous, au jeu plus subtil qu'à l'ordinaire des ombres et des clartés, et par la quasi-immobilité des personnages : c'est à peine si le sériféraire détourne la tête à la vue de l'apparition.
(Notice de Marguerite Guillaume extraite de "A propos de Philippe Quantin : essai de catalogue raisonné", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, année 1980, Paris, 1982) Historique : Collection Dijon, Couvent des Jacobins ; Collection Dijon, église Sainte Anne
Entrée au musée en 1948. L'oeuvre est classée au titre des monuments historiques depuis 1913. Bibliographie :© photo Musée des Beaux-Arts de DijonAbbé Papillon, Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, 2 tomes en 1 volume, Dijon, 1842, p. 174
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Notice des objets d'arts exposés au Musée de Dijon et catalogue général de tous ceux qui dépendent de cet établissement, Dijon, Victor Lagier, 1842, mentionné p. 33
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