collections du musée des beaux-arts de dijon
résultats de recherche
ajouter au panier voir le panier
La Lessive
Estampe
1847
Auteur : Hervier, AdolpheAdolphe HervierGravure à l'eau-forte sur papier (émargée)
Paris , 1819 - Paris , 1879
Ecole Française Adolphe Hervier fait partie de ces petits maîtres barbizoniens oubliés par la postérité et peu reconnus de son vivant, malgré un talent incontestable dont l'ensemble réuni par Pierre Granville - rare ensemble conservé dans une collection publique - permet aujourd'hui de prendre toute la mesure.
Après une formation initiale auprès de son père Marc-Antoine Hervier, peintre miniaturiste et ancien élève de David, Hervier fréquente l'atelier de Léon Cogniet ( ) qu'il quitte en 1838 pour aller étudier directement la nature. Ses premiers paysages révèlent l'influence d'Alexandre Decamps (1803-1860) et d'Eugène Isabey (1803-1886) dans l'attention portée au détail, à la lumière et à l'atmosphère.
Malgré ses rejets répétés par le jury (23 fois selon son premier biographe Philippe Burty), l'artiste expose régulièrement au Salon entre 1849 et 1870, d'abord sous son prénom d'emprunt Adolphe, puis son réel patronyme, Jules-François. C'est en Normandie, où il se rend pour la première fois en 1837, qu'il trouve ses sujets de prédilection : marines, vues de villages dont le pittoresque médiéval satisfait son goût encore romantique, bocages, scènes rurales d'un réalisme qui le rattache à l'Ecole de Barbizon.
Comme tant d'autres paysagistes de son temps, Hervier participe à la renaissance de la gravure à l'eau-forte qu'il pratique dès la fin des années 1830. En 1843, il publie ses Croquis de voyage, album de huit planches qui témoignent à la fois de l'influence de Rembrandt et de Bonington. Après sa mort, le libraire Joly publiera en 1888 l' "Album Hervier", suite de 43 planches gravées de 1840 à 1860.
Sa non reconnaissance officielle en tant que peintre condamna Hervier à une existence misérable et solitaire qui le réduisit souvent à la condition peu gratifiante de peintre-manoeuvre. Il eut toutefois l'estime de Corot qui lui acheta quelques aquarelles et celle des plus grands critiques du temps : Champfleury, Burty, les frères Goncourt et Théophile Gautier, séduit par son "mordant" et sa "touche brillante" qui lui rappellent Théodore Rousseau.
Un dessin rigoureux, une composition concise, une palette aux harmonies de verts et de bruns, autant d'éléments qui résument le style d'Adolphe Hervier, à mi-chemin entre le romantisme et les premiers réalistes.
Hauteur : 12,8 cm ; Largeur : 10 cm
Inv. DG 747 Hervier a beaucoup pratiqué la gravure (lithographie et eau-forte) de 1840 à 1875. Cette estampe, qui est datée de 1847 par Béraldi, a été publiée à Paris en 1888 dans l'"Album Hervier, suite de quarante-trois planches dessinées et gravées par Adolphe Hervier" (Henri Béraldi, 1889). Conservée à la B. N. F. (Cabinet des estampes), cette gravure illustre bien l'attention qu'Hervier allait porter tout au long de sa carrière aux sujets réalistes.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature en bas à gauche dans la planche : "Hervier"
Beraldi (Henri), Les graveurs du XIXe siècle : guide de l'amateur d'estampes modernes, Paris : L. Conquet, 1885-1892, tome VIII, 1889, n° 2 p. 113 sous le titre "Une femme qui lave son linge et un gamin"