collections du musée des beaux-arts de dijon
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Scène de Harem : La négresse porteuse d'oiseaux au palais de Schéhérazade
Panneau
vers 1880
Auteur : Monticelli, AdolpheAdolphe MonticelliPeinture à l'huile sur panneau d'acajou
Marseille , 1824 - Marseille , 1886
Ecole Française Bien qu'il ait été élève de Paul Delaroche, c'est dans son étude assidue des grands maîtres du Louvre, Véronèse, Giorgione, Rembrandt ou Watteau, qu'Adolphe Joseph Thomas Monticelli assure sa véritable formation de peintre. L'élégance voluptueuse de ses scènes de liesse inspirées parfois de la fable et dans lesquelles il se spécialise bien vite, lui vaut d'emblée un considérable succès au sein de la société festive du Second Empire. Son admiration pour Delacroix et les Vénitiens s'ajoute à sa passion de la couleur. La rencontre du peintre Narcisse Diaz de La Pena (1807-1876) est ici décisive. Poussant plus loin les travaux de ce maître de l'Ecole de Barbizon, Monticelli crée des empâtements généreux de couleurs travaillées au doigt ou à la brosse dure, et dissout la forme par sa vibration de la touche et un jaillissement de tons purs qui annoncent déjà les fauves.
Après la chute du Second Empire, le peintre s'installe à Marseille où il entre dans une phase de maturité. Ses sujets toujours plaisants se chargent alors d'une dimension plus réaliste et ses portraits, natures mortes, paysages ou bouquets se gorgent de couleurs éblouissantes. Mélomane, c'est dans une correspondance directe avec la musique que l'artiste conçoit aussi de plus en plus son oeuvre où le son devient atmosphère colorée.
Hauteur : 31 cm ; Largeur : 41 cm
Inv. DG 568 Après son retour de Marseille en 1871, Monticelli mènera de front les peintures faites sur le motif et les oeuvres d'imagination réalisées à l'atelier. Cette scène orientale ou peut-être antique, avec ses femmes nues reposant sur un triclinium, son esclave noire, son architecture avec colonnes, architrave et plafond à caissons, retrouve comme en un écho lointain le souvenir du romantisme, de Diaz, de Delacroix et plus directement de Couture. Cette peinture, exécutée sur un panneau d'acajou, est très empâtée : on sait que Monticelli allait même jusqu'à utiliser des brosses à demi-coupées pour qu'elles soient plus dures. D'où cette magnificence de la matière qui atteint au lyrisme pur. Henri Focillon (1928) semblait presque inspiré par ce tableau lorsqu'il écrivit qu' "en Monticelli se combinent audacieusement la féerie de Diaz, décuplée en intensité et mystère, l'ivresse de la couleur, fouettée, torturée, coulante, massée, pétillante, tantôt saisie et maçonnée au couteau, tantôt ramassée, travaillée en conglomérats foudroyants par les coups réguliers, les tapotements d'une brosse petite, ronde et courte, le délire d'un chatoyant exotisme, l'aventure méditerranéenne". Pierre Granville et Aaron Sheon (1974) situèrent cette peinture vers 1880, en raison du caractère très esquissé des figures.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Chamard ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature en bas à gauche en bordure : "Monticelli"
Exposition :Ripert (Pierre), "Monticelli", Marseille, Marseille, n°52, avril-juin 1963, n°52, avril-juin, p.49 reprod.
Granville (Pierre), "Une optique nouvelle sur Delacroix", Connaissance des Arts, Paris, 1963, n°138, août, p.35 reprod.
Isnard (Guy), Monticelli, Genève, 1967, n°56 reprod.
Alauzen (André) et Ripert (Pierre), Monticelli, sa vie, son oeuvre, Paris, 1969, p.352, fig. 635
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°184, reprod.
Cazenave (Elisabeth), L'Afrique du Nord révélée par les musées de province, Bernard Giovanangeli Ed., 2004, reprod. p. 62
© photo François JayDelacroix, ses maîtres, ses amis, ses élèves, Bordeaux : Galerie des Beaux-Arts, 1963 , n° 365
Orient, Orient... Beaune : Musée des Beaux-Arts, 1999
Le noir, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 11/01 - 18/01/2007 (dans le cadre du festival "Temps de Paroles") (pas de catalogue)
Les mille et une nuits, Paris : Institut du Monde Arabe, 27 novembre 2012 - 28 avril 2013 , reprod. pp. 112-113