collections du musée des beaux-arts de dijon
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Notre-Dame de Lorette
Tableau
vers 1851
Auteur : Millet, Jean-FrançoisJean-François MilletPeinture à l'huile sur toile
Gruchy , 1814 - Barbizon , 1875
Ecole Française Co-fondateur avec Théodore Rousseau de l'Ecole de Barbizon et du paysage moderne, Jean-François Millet a acquis la célébrité avec ses scènes champêtres au réalisme souvent empreint de mysticisme.
Issu d'une famille de paysans normands, il montre très jeune des prédispositions pour le dessin. Encouragé par son père, il part étudier à Cherbourg auprès de peintres locaux et copie les maîtres anciens au musée de la ville, récemment ouvert. Une pension octroyée par la municipalité lui permet de poursuivre son apprentissage à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1837. Il y fréquente l'atelier du peintre romantique Paul Delaroche. Ses échecs au Prix au Rome le privent de sa bourse et l'obligent à renoncer à cet enseignement officiel. Il expose au Salon à partir de 1842 et subit alors l'influence d'Honoré Daumier.
Présenté au Salon de 1848, Le Vanneur, premier d'une série de sujets paysans dont il se fera par la suite une spécialité, lui vaut les honneurs de la critique. Un an plus tard, il s'installe à Barbizon, hameau de bûcherons situé à la lisière de la forêt de Fontainebleau, avec le peintre animalier Charles Jacques, amateur de bergeries. Millet s'attache à peindre sur le motif, dans une nature encore préservée, des scènes rurales aux accents à la fois réalistes et poétiques. Le paysan et son travail y sont ici sublimés par une lumière et une gestuelle conférant à ses figures une dignité et une retenue quasi religieuses et intemporelles. C'est de cette période barbizonesque que datent ses tableaux les plus célèbres, devenus au fil du temps de véritables icônes du réalisme, reproduites ou détournées par la publicité et les surréalistes : Le Semeur (Salon de 1850), Des Glaneuses qualifiées de ''trois Parques du paupérisme'' au Salon de 1857, La Récolte de pommes de terre (1855), L'Angélus (1857-1859), Bergère avec son troupeau (Salon de 1864)... Après 1870, l'artiste privilégiera davantage les paysages et les jeux de lumière, annonçant ainsi déjà les innovations des impressionnistes (L'Eglise de Gréville, 1871-74).
La modernité de Millet a été reconnue par toute une génération d'artistes, de Monet à Dali, en passant par Van Gogh, particulièrement fasciné par son oeuvre.
(Notice de Sophie Barthélémy, 2013)
Hauteur : 232 cm ; Largeur : 132,5 cm
Inv. 5036 Ce tableau était à l'origine une enseigne destinée à décorer un magasin de nouveautés, A Notre-Dame-de-Lorette, situé à l'angle de la rue éponyme et de la rue Saint-Lazare. Son commanditaire, le marchand Paul-François Collot, portraituré la même année par Millet, était aussi un collectionneur de Corot et des peintres de Barbizon. C'est d'ailleurs dans une cour de ferme de Barbizon, où il s'était définitivement installé en 1849, que Millet exécuta cette peinture grandeur nature. Fils de paysans catholiques, l'artiste peignit toutefois rarement des sujets religieux explicites. Ici, il combine l'iconographie traditionnelle de l'Immaculée Conception (érigée en dogme en 1854), dans l'esprit des maîtres espagnols redécouverts alors, et celle de la Vierge à l'Enfant. Le croissant de lune sur lequel reposent les pieds de la sculpturale Madone, couronnée d'étoiles, à l'image de la Femme de l'Apocalypse, évoque à la fois le monde terrestre et la pureté virginale, épargnée par la souillure du péché originel. Le jeu des modulations de bleu, sublimé par le jaune doré des visages et du corps nu du Christ, confère à la scène une dimension spirituelle empreinte d'humanisme.
(Notice de Sophie Barthélémy) Historique : Collection Paul-François Collot ; Collection Morel ; 1884, Paris, Vente Drouot, 18 avril ; Collection Bertrand ; 1969, Paris, vente publique, 10 mai
Préempté par les Musées Nationaux à la vente aprés décès R. du 10 juin 1969, dans les salons de l'Hôtel Georges V à Paris et acquis, grâce au généreux concours de Pierre Lévy, pour le musée des Beaux-Arts de Dijon Oeuvres en lien : 2000-8-1 Étude pour Notre-Dame de Lorette Bibliographie :Exposition :Sensier (Alfred), La Vie et l'oeuvre de J.F. Millet, Paris, 1881, p.128
Soullié (Louis), Jean-François Millet, Paris, 1900, p. 64
Moreau-Nélaton (Etienne), Millet raconté par lui-même, Paris, 1921, tome 1, p.97-99 fig.73
Josse, "Sous le marteau d'ivoire", Le Figaro, Paris, 11 juin 1969, (sans pagination)
Chantelou, "L'Angélus d'une nouvelle aube", Le Monde, Paris, 27 juin 1969, (sans pagination)
Granville (Pierre), "Notre-Dame de Lorette et l'effusion spirituelle chez Jean-François Millet", La Revue du Louvre et des Musées de France, n° V/VI, Paris, 1975, p.344-353, reprod. p.345
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°164, repr.
Fermigier (André), Jean-François Millet, Genève, Skira, 1977
Starcky (Emmanuel), Gras (Catherine) et Meyer (Hélène), Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 1992 (Musées et Monuments de France, Fondation Paribas), p. 98
L'Art des collections : Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, (16 juin - 9 octobre 2000), Imprimerie Nationale, 2000, fig. 15 p.356
Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 2006, p. 38
© photo François JayDeux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n° 8, repr.
25 great masters of modern art, Tokyo : Kodansha, 1981 , Cat. 22, repr.
Manet Velazquez : la manière espagnole au XIXe siècle (Geneviève Lacambre et Gary Tinterow, commissaires), Paris : Musée d'Orsay, 16 septembre 2002 - 5 janvier 2003 ; New York : The Metropolitan Museum of Art, 24 février - 8 juin 2003 , n°107, fig.75
Manet-Velazquez : The French Taste for Spanish Painting, Paris : Musée d'Orsay, 16 septembre 2002 - 5 janvier 2003 ; New York : The Metropolitan Museum of Art, 24 février - 8 juin 2003 , n° 190, reprod.