collections du musée des beaux-arts de dijon
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Haute promenade
Tableau
1954
Auteur : Messagier, JeanJean MessagierPeinture à l'huile sur toile
Paris , 1920 - Montbéliard , 1999
Ecole Française Messagier commence ses premiers dessins et aquarelles en 1940, puis suit les cours à l'École Nationale Supérieure des Arts décoratifs de Paris. Dès sa sortie, il se lance dans de grandes compositions, et réalise ses premières gravures. En 1945, il présente ses premières expositions personnelles à Montbéliard et à Besançon, et à Paris à la Galerie Arc-en-Ciel. De 1946 à 1948, il effectue un voyage en Italie et en Algérie, qui sera décisif dans l'orientation de son travail. Il ne cesse de copier les maîtres anciens, Piero della Francesca, Giotto, Fra Angelico... Ses peintures deviennent alors plus lumineuses. De cette première période de l'artiste sont issues deux toiles de la Donation Granville : "La Rivière" (1951) et "La Truite" (1953). Après 1955, sa technique picturale évolue, devient "dynamique". A l'instar de la calligraphie d'Extrême-Orient, sa peinture se concentre désormais dans l'intensité d'un geste inspiré, qui n'admet pas le repentir. La brosse devient la mine du sismographe traduisant toutes les impulsions de son bras. La Donation Granville englobe une douzaine de peintures de 1959 à 1964, période où le geste s'est emporté dans un enthousiasme sans précédent. Ainsi, "Les Attrapeurs", "Décembre 1964", "Ogres à villages"... témoignent d'un déferlement, d'une ardeur frénétique. De 1965 à 1966, il exécute une série de portraits de personnages célèbres dont plusieurs appartiennent à la Donation. En 1969, il expose pour la première fois ses sculptures. Messagier n'a cessé de passer de l'abstraction à la figuration. On trouve ses oeuvres dans les plus grands musées du monde : Museum of Modern Art et Guggenheim Museum de New-York, Israël Museum de Jérusalem, Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles...
Hauteur : 107 cm ; Largeur : 164,7 cm
Inv. DG 784 L'un des tableaux majeurs de Jean Messagier qui tranche radicalement avec son oeuvre antérieur et ne rappelle rien dans la production du temps. "Dans La rivière, j'étais asphyxié par ma propre richesse. Il fallait trouver une discipline pour la mettre en réserve. J'ai utilisé ces grandes surfaces qui touchent à la monochromie, afin de donner à la couleur une chance supplémentaire pour qu'elle puisse dire ce qu'elle avait à dire. J'ai démultiplié la surface pour démultiplier la couleur". Il précise encore : "Je commençais à définir mes couleurs, mais à cette époque (vers 1953), j'avais un besoin formidable de la monochromie, non pas tellement par esthétisme, mais parce que je voulais laisser au ton tout le temps qu'il fallait pour être lui-même. C'était alors un problème de surface. Je voulais définir le ton jusqu'à l'absurde. Il fallait pour cela l'étaler. Je n'étais pas abstrait du tout". (D. Meiller et P. le Nouëne, 1975). Propos que l'artiste avait déjà confirmés à Jean Grenier : "Ce n'est pas parce que les formes de notre peinture sont en dehors d'un registre qu'elles sont abstraites, au contraire, nous allons vers une nouvelle réalité...une peinture en quelque sorte originelle. Pour ma part, il n'y a jamais eu passage de la figuration à la non-figuration puisque je n'ai jamais eu l'impression ni de figurer, ni de non-figurer".
Outre la monochromie qui conduit Messagier à aborder ici indirectement le problème du clair-obscur, la symétrie joue un grand rôle dans ce tableau. "C'est un élément rassurant, une discipline pour me tranquilliser. La symétrie m'a fait sortir de mon chaos personnel, m'a permis de m'ordonner". De fait, durant cette période qui va de 1953 à 1957, où se rencontrent des peintures généralement d'un format horizontal comme "Spectacle par dessus les plaines" (1954), "Traversée de juin" (1956), ainsi que des estampes comme "Inondations rectilignes" (1956), à la composition très voisine du présent tableau, Messagier va se montrer préoccupé d'ordonner ses formes et ses plans colorés de part et d'autre de l'axe médian vertical. Ce parti donne à "Haute promenade" son aspect statique qui, le clair-obscur aidant, se transforme en un hiératisme distant et mystérieux.
Le métier enfin est soigné : nul empâtement, aucun maçonnage. "Ce qui me gêne dans la matière c'est qu'elle fait dire des choses non senties". D'où cette facture classique qui utilise les sous-couches et les glacis pour donner à l'oeuvre ces grandes surfaces opaques et transparentes.
(Rémi Cariel d'après Serge Lemoine, "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1974 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature en bas à droite : "Messagier"
signature / titre / date au dos : "Jean Messagier Haute Promenade 1954"
inscription au crayon : "W 155"
Exposition :Cabanne (Pierre), Jean Messagier, Paris, 1969, fig.13 p.85
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976, n°442, reprod.
© ADAGP, Paris 2017 / © photo François JayJean Messagier, Quinze années de peinture, Paris : Galeries Bernheim-Jeune, André Schoeller Jr, 1963
L'art moderne dans les musées de province, Paris : Grand-Palais, 1978 , n° 199
Paris-Paris : Création en France 1937 - 1957, Paris : Centre Pompidou, 1981 , n° 456
Jean Messagier, Paris : Grand-Palais, 13 novembre 1981 - 11 janvier 1982