collections du musée des beaux-arts de dijon

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Jeune femme et enfant

Tableau
18e siècle (4ème quart)
Auteur : Gérard, Marguerite

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 64 cm ; Largeur : 53 cm
Inv. DE 26

"Il y a je ne sais quoi de suave et de mélancolique dans cet ouvrage qui plaît, qui attache ; on diroit que mademoiselle Gérard s'est inspirée d'après quelques productions des maîtres anglois, en ajoutant à leur manière l'attrait particulier de la sienne" (Bonnemaison, 1822, t, 1, n° 35).
Contrairement à ce qui a été écrit jusqu'ici (voir par exemple Wells-Robertson, 1978, p. 825 ou cat. exp. Marly-le-Roi-Cholet, 2003, p. 52,55,178), le "Registre pour les ouvrages présentés par les artistes pour être placés au Sallon. Exposition de l'an sept de la République". X 1798-1799 indique que Marguerite Gérard présenta au Salon de 1799 la petite version d"Une femme assise tenant une jeune fille sur ses genoux", conservée en collection particulière, et non celle du musée de Dijon (Arch. des musées nationaux, X Salon 1798-1799, les mesures ont été inscrites lors de l'enregistrement de l'oeuvre). Les tableaux exposés par l'artiste à son premier salon ne furent pratiquement pas commentés par la critique, exception faite de trois petits paragraphes sur un total d'une trentaine de publications. Aucun tableau ne fut cité en particulier. "Une femme assise tenant une jeune fille sur ses genoux" répondait pourtant à l'engouement pour un renouveau des canons féminins. Dans les années 1790, Marguerite Gérard entreprit de se départir de la lumière chaleureuse très fragonardesque pour privilégier un rendu plus froid. Elle ne cessa alors d'expérimenter tout à la fois une nouvelle palette, de nouveaux tissus et un nouveau travail sur les effets de lumière, ce dont témoignent des oeuvres aussi défférentes que 'Le Portrait de la fille Tiercelin" (collection particulière, fig. 39a) ou "Une jeune femme assise tenant une jeune fille sur ses genoux" . Dans le premier le canon très élancé de deux figures assises est très proche de l'esthétique des premières feuilles de son neveu, le jeune Alexandre-Evariste Fragonard. La caractère particulièrement réaliste de la figure de gauche qui frôle presque la caricature surprend d'ailleurs. Ici au contraire, Marguerite Gérard insista sur le visage rond très plat et sur l'aspect massif du corps de la mère. De nouveaux tissus remplaçaient la soie très à la mode dans les années 1780. Les drapés évoluèrent au même rythme que la mode. Marguerite Gérard introduisit de nouvelles tentures et de nouvelles gammes colorées. Elle inventa alors un répertoire que Féréol de Bonnemaison attribue à son étude des maîtres anglais dans le recueil de la "Galerie de son altesse royale Madame la Duchesse de Berry".

(Notice de Carole Blumenfeld extraite de "Petits théâtres de l'intime. La peinture de genre française entre Révolution et Restauration", Toulouse, 2011-2012)

Historique : Collection Duchesse de Berry ; 1836, Paris, Vente, 22 février ; Collection Alexandrine Dècle

Legs Alexandrine Dècle, 1896

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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