collections du musée des beaux-arts de dijon
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Boîte aux lettres
1954
Auteur : Vieira da Silva, Maria-HelenaPeinture à l'huile sur métal ( boîte aux lettres)
Maria-Helena Vieira da Silva
Lisbonne , 1908 - Paris , 1992
Ecole Française C'est à quatre ans, alors que son père vient de mourir de la tuberculose, que Maria Helena Vieira da Silva prend conscience de l'éphémère. Son tempérament angoissé et solitaire s'exprime sur la toile dans des espaces labyrinthiques, creusés par un réseau complexe de lignes ou de petits carreaux, tels les azulejos connus au Portugal. Vieira est femme de la ville, de ces espaces panoramiques qui embrassent tout ce qui existe, qui dévorent l'homme, le rendent présent-absent, l'égarent ou l'emprisonnent comme dans une toile, l'artiste se comparant volontiers à une femme-sirène ou une femme-araignée.
Vieira étudie les maîtres anciens et contemporains, apprend le dessin et la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Lisbonne et la sculpture avec Emile-Antoine Bourdelle (1814-1875) mais, bien que rattachée à l'Ecole de Paris, elle reste insaisissable, versant tant dans l'abstraction que le figuratif, elle ne veut appartenir à aucun courant en particulier et se protège toujours des influences directes.
Proches du couple Maria Helena Vieira da Silva et Arpad Szenes (1897-1985), les collectionneurs Pierre (1908-1996) et Kathleen (1908-1981) Granville ont constitué de l'artiste la plus importante collection de France maintenant présentée au musée.
Hauteur : 34,5 cm ; Largeur : 26,6 cm ; Profondeur : 10 cm
Inv. DG 151 bis Cette boîte aux lettres insolite a été commandée par Pierre Granville à Vieira da Silva en 1954. Accrochée devant leur porte dans le couloir au 7e étage de leur immeuble, elle était naturellement destinée à recevoir le courrier que le concierge déposait auparavant sur le paillasson et mettait en quelques sorte une touche finale à leur appartement " sous les toits de Paris", puisque c'est en juin de la même année qu'ils avaient pu l'accroître de deux pièces contiguës à leur logement primitif. Elle a été offerte à Kathleen Granville pour son anniversaire le 19 novembre. Cette boîte aux lettres tout à fait ordinaire, en métal, a été achetée par Pierre Granvillle pour la circonstance dans un grand magasin. Vieira da Silva l'a "enluminée" de timbres-poste, en rapport direct avec la destination de l'objet, en novembre 1954 : "le tampon de la poste", daté et situé "12 -XI-54 Paris" en fait foi. Les huit lettres de "Kathleen" sont réparties au hasard parmi les taches de couleurs. Mais, pas plus que "ses paysages" ne sont descriptifs, ni ses "bibliothèques" figuratives, ces timbres ne sont pas davantage reconnaissables : ils sont transposés, interprétés et évoquent plus l'idée du timbre avec sa couleur, son graphisme et les voyages dont ils témoignent. Acceptée d'emblée par l'artiste, cette commande a permis à Vieira da Silva de réaliser une oeuvre plastique à partir de la "passion pour les timbres" qu'elle avoue avoir eue "vers 10-11 ans". Elle poursuit également une tradition que les grands artistes n'ont jamais négligée, mêler leur art au décor quotidien, fût-ce par le biais de ces taches en apparence modestes.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville (entrée au musée en 1976) Inscriptions / marques :Bibliographie :inscription à l'intérieur : "Amor Bicho Vieira da Silva"
date / inscription vers le haut à droite : "12-XI-54 Paris"
Exposition :Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976, n° 601, reprod.
Deux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n° 42