collections du musée des beaux-arts de dijon

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Trompe-l'oeil

Tableau
17e siècle (3ème quart) / 17e siècle (4ème quart)
Auteur : Le Motte, Jean-François de

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 78,1 cm ; largeur : 53,2 cm
Inv. 4347

Le fond de ce tableau - dont le pendant est conservé dans une collection particulière - est constitué par un assemblage de planches rugueuses, avec des noeuds, des fentes rafistolées et des bords déchiquetés. Une marine, dans son cadre d'ébène enjolivé par un noeud de soie, occupe une place centrale. Accrochée à la paroi par un clou, elle représente une tempête sur une mer déchaînée qui met en péril les frêles bateaux qui s'y sont aventurés.
Une lanière retient avec difficulté une multitude de papiers froissés et de lettres dépliées, cachetées et déchirées. Ces objets en saillie donnent le sentiment de relief, de profondeur et de tangibilité essentiel à la réussite d'un trompe-l'oeil. Ils contiennent aussi des messages écrits, autant de traces laissant deviner des informations concernant l'artiste et son commanditaire. Un bail fait par l'abbé d'Esplechin en faveur de Toussaint Corberos permet de localiser les Flandres, région à laquelle l'artiste semble lié, comme le prouvent d'autres lettres adressées à Amsterdam et à Ypres. Une autre lettre donne le nom et l'adresse du peintre : "A L.J. François de Le Motte, peintre demeurant sur la paroisse Saint-Piat à Tournay", qui fait ainsi usage avec habileté du stratagème lui permettant de sortir de l'anonymat imposé par le genre du trompe-l'oeil.
Le dessin encadré d'un profil de vieillard surplombe une terre cuite ovale représentant des putti jouant ; on y reconnaît le style des bas-reliefs de Duquesnoy (1597 - 1643) que De Le Motte reprend déjà dans le "Trompe-l'oeil aux rubans". Le plâtre d'une tête féminine classique mène le regard vers une surface plane, une étagère, sur laquelle sont posés les outils du peintre. On y retrouve sa palette, le faisceau de pinceaux attachés avec une lanière et la boîte métallique à deux compartiments qui devait lui servir pour les nettoyer.
On est sans doute encore une fois dans l'atelier que De Le Motte a abandonné : papiers froissés, planches abîmées, désordre, tourmente des éléments. La symbolique de la vanité est, comme si souvent, présente.

(Notice de Miriam Milman extraite de "Le Trompe-l'oeil : plus vrai que nature ?" , Bourg-en-Bresse : Musée de Brou, Arras : Musée des Beaux-Arts, 21 mai - 4 septembre 2005)

Historique : Collection Chenagon-Gautrelet

Legs Chenagon-Gautrelet, 1957

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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