collections du musée des beaux-arts de dijon

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Scène de reproches

Tableau
1794
Auteur : Garnier, Michel

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 46 cm ; Largeur : 55,5 cm
Inv. BR 5

Pendant la période révolutionnaire, Michel Garnier fit sensiblement évoluer son style et sa palette, sans doute par peur d'être inquiété en raison de sa proximité avec la cour du duc de Chartres, mais surtout parce que sa peinture témoignait parfaitement du goût et des modes alors en vogue. Il est ainsi aisé de dater ses oeuvres grâce au choix des costumes. Dans "Le Reproche" daté de 1794, il insistait sur la morphologie plus fine des jeunes femmes.Celles-ci avaient des visages plus ronds dans "L'Atelier du peintre" (Saint-Etienne, musée d'Art moderne), réalisé pourtant l'année précédente. A partir des années 1793-1794, la plupart des peintres de genre tentèrent d'inventer de nouveaux canons féminins. Marguerite Gérard peignit tantôt des figures très fines, tantôt des jeunes femmes aux visages ronds (cat.30 et 39).Fournier faisait de même (cat. 33). Michel Garnier conservait néanmoins le sens de l'intrigue et la théâtralité de ses tableaux de genre précédents et il proposait ici un petit drame qui pourrait d'ailleurs être emprunté au répertoire de la scène parisienne. Le jeune homme se précipite auprès de la jeune femme qui lui indique avec un air mécontent son retard. Tous deux sont emportés par des élans contraires, tandis que leur compagne demeure concentrée sur sa besogne. Les jambes écartées de cette dernière qui ne s'est pas débarrassée de son chapeau, sa place entre les deux amoureux qui se retrouvent, et sans doute aussi la nature même de son activité, pourraient permettre de lui attribuer le rôle de l'entremetteuse. La jeune amoureuse, une partition à la main, s'attendait sans doute à retrouver son compagnon pour qu'il l'accompagne, la guitare placée bien en évidence derrière elle. L'accord parfait des instruments traduit celui des coeurs. Michel Garnier excella ici dans le rendu des étoffes qu'il traita avec une très grande minutie. Les robes des deux jeunes femmes témoignent des cette virtuosité et de ce maniement léger et aérien des couleurs et des jeux de tons.

(Notice de Carole Blumenfeld extraite de "Petits théâtres de l'intime. La peinture de genre française entre Révolution et Restauration", Toulouse, 2011-2012)

Historique : Collection Henri Breuil

Legs Henri Breuil, 1972

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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