collections du musée des beaux-arts de dijon
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Croiseur au mouillage de Saint-Marc la nuit
Tableau
1955
Auteur : Lapicque, CharlesPeinture à l'huile sur toile
Charles Lapicque
Theizé , 1898 - Orsay , 1988
Ecole Française C'est en 1928 que Charles Lapicque abandonne sa carrière d'ingénieur pour se consacrer à la peinture. Après avoir été à la limite de l'abstrait, l'artiste crée une nouvelle représentation de l'espace par sa synthèse de l'esprit cubiste et de ses recherches scientifiques qui le conduisent à renverser la répartition classique des couleurs dans le tableau. Inspiré par ses souvenirs de l'univers marin dont il est très proche, l'histoire et les mythologies grecques et romaines, les chevaux, les tigres, Venise ou la Bretagne, Lapicque saisit le mouvement dans un espace intensément coloré qui rappelle les audaces chromatiques des maîtres anciens de l'enluminure et du vitrail.
Hauteur : 50 cm ; Largeur : 73 cm
Inv. DG 557 Cette toile appartient à la série des paysages nocturnes de Venise. Délaissant les points de vue conventionnels et les monuments célèbres, Lapicque, "séduit par les couchers de soleil, les balises et les feux", n'évoque la Cité des Doges qu'à travers la gondole, frêle embarcation qui fait face à un navire de guerre américain mouillant dans le bassin de Saint-Marc. Le peintre s'est concentré sur la représentation des luminaires. Il se souvient de l'étude qu'il avait effectuée dans les années trente sur la vision des points lumineux et notamment leur déformation quand il y a défaut de mise au point du cristallin. Le peintre joue sur cette déformation pour traduire de façon paradoxale l'atmosphère créée par la lumière artificielle dans la nuit, comme avec le croiseur, partagé en deux plages colorées. L'essentiel de la partie supérieure de la toile est composé de rayons épais posés en pétales ou formant cercles, où une décomposition prismatique de la couleur est réinventée : rayons roses et bruns, halos bleu clair. Dans la "Nuit étoilée" de Van Gogh, eau, terre et mer acquéraient la même densité. D'une façon parallèle, les reflets, rayonnements et chatoiements du "Croiseur" sont peints en aplats de couleurs alternées, restituant l'instabilité de la vision nocturne.
(Notice de Rémi Cariel, 2009) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature / date en bas à droite : "Lapicque 55"
signature / date / titre au dos : "Lapicque Croiseur au mouillage de St-Marc la nuit 1955"
© ADAGP, Paris 2017 / © photo Michel BourquinLemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976, n°383, reprod.
Denizot (Paul), Lapicque et Venise 1854-1956 : Le Journal vénitien inédit de Lapicque, Paris, 1998, reprod. p. 103
Starcky (Emmanuel), Barthélémy (Sophie), Cariel (Rémi) et al., Le musée des Beaux-Arts de Dijon, RMN, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 2002, p. 124, reprod.