collections du musée des beaux-arts de dijon

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Anneau pastoral

Anneau

Dijon (?), Paris (?), vers 1400
Auteur : Anonyme

Cuivre doré, décor poinçonné, cabochon en cristal sur feuille de clinquant d'or
Hauteur : 4,5 cm
Inv. 1014-2

Découvert lors des fouilles entreprises dès 1886 dans le choeur de l'église Saint-Etienne de Dijon, cette bague semble être un anneau pastoral. Ses dimensions indiquent qu'il ornait une main gantée. L'anneau se caractérise par un entrelac d'éléments végétaux portant fleurs et fruits et son décor au pointillé correspond à une tendance décorative de la fin du XIVe et du XVe siècle, comme le montre le "Goldene Rössl" d'Altötting. La pierre présente dans le chaton est sans valeur et elle est apparemment un ajout relativement récent. Mais la pierre originale ne devait certainement pas être non plus une pierre précieuse, l'ordonnance des orfèvres de 1443 défendant seulement l'usage des fausses pierres dans les pièces d'orfèvrerie en or. La municipalité, par ce texte, reconnaît implicitement l'usage généralisé des pierres sans valeur : "deffendons a tous orfevre tant presens comme advenir demourans a Dijon et tant aprentiz comme aultres que doresenavant ilz ne mectent ou souffre mectre en euvre d'or quelle soit aucune faulce pierre..." (Dijon, Archives municipales, f° 14). Il faut aussi observer que les statuts sont également restrictifs face à l'emploi du cuivre doré sur les "joyaulx" d'église. En effet, loin d'être interdit, le cuivre doré peut servir à la condition unique d'en avertir le client en laissant une trace révélatrice des matériaux employés : "Item avons ordonne et ordonnons que desormais ne se feront aucuns reliquaires ou joyaulx d'eglise en quelque maniere que ce soit de cuyvre tout dore ou argente que n'y ait oud. reliquiaire ou joyaul certaine place en lieu apparant descouverte en telle maniere que l'on peut veoir que led. reliquiaire ou joyaul soit de cuivre dore ou argente. Et non pas d'argent affin que gensingnorans ne l'achetassent pour argent. Et ce a la peine de cent solz tournois d'amende a lever et applicquer comme desssus" (Dijon, Archives municipales, G3, f° 14 v°).
La cavité du chaton est recouverte d'or. Les orfèvres dijonnais recourent régulièrement à la feuille d'or, comme les peintres, et se fournissent chez les épiciers ou les merciers, le prix variant entre 3,5 et 4,50 francs selon le format de la feuille.
A la vue des matériaux peu coûteux mis en oeuvre et du diamètre de l'anneau, tout laisse croire qu'il était l'emblème d'une fonction, destiné à parer une dépouille mortelle.

(Notice de Céline Vandeuren-David extraite de "L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419)", Dijon : Musée des Beaux-Arts, 28 mai - 15 septembre 2004, Cleveland : The Cleveland Museum of Art, 24 octobre 2004 - 9 janvier 2005)

Historique : Collection Dijon, église Saint-Etienne ; Collection Monuments historiques ; Collection Paris, Musée national du Moyen Age

Dépôt de l'Etat de 1892, transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du Ministre de la Culture du 15 septembre 2010

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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