collections du musée des beaux-arts de dijon

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L'Apothéose de Racine. Son génie et Melpomène le conduisent à l'immortalité

Dessin
vers 1793
Auteur : Prud'hon, Pierre-Paul

Pierre noire et blanche sur papier bleu décoloré
Hauteur maximale de la feuille : 26,7 cm ; Largeur maximale de la feuille : 21,3 cm
Inv. 1995-6-1

L'édition Didot des " Oeuvres de Jean Racine ", publiée en trois volumes de 1801 à 1805 et dédiée au Premier consul, est un monument de la typographie et de l'illustration. Celle-ci fut confiée à David, qui dirigea une équipe d'artistes : ses élèves Gérard, Girodet et Serangeli, mais aussi ses contemporains Peyron et Taunay et les sculpteurs Chaudet et Moitte, se partagèrent les cinquante-six planches (une par acte). Entreprise de longue haleine : Pierre Didot, dans un " Avis ", précise " que les dessins [avaient été ] commencés l'an Ier de la république ", soit en 1792-1793, et il racontera plus tard combien il avait eu de difficulté à faire travailler cette réunion de " six ou huit peintres et douze ou quinze graveurs. C'était la tour de Babel avec la confusion des langages " (Paul Lacroix, dit le Bibliophile Jacob, « Collection de cinquante-sept estampes dessinées et gravées pour les Oeuvres de J. Racine, édition du Louvre, par les premiers artistes de la République française, Paris, 1877, p. 6). Prud'hon faisait partie des artistes choisis par Didot, et il commença des illustrations pour "Andromaque " mais David n'approuvait pas ce choix : " Dès qu'il se vit en lutte avec l'école de David, il [Prud'hon] renonça de son propre mouvement aux travaux qu'on lui avait commandés et se retira. " (Jacob). C'est Girodet qui illustra la tragédie. Malgré les protestations de David, Didot maintint la collaboration de Prud'hon, qui fut limitée au seul frontispice : c'était une allégorie, et sa place en tête du premier volume le distinguait de la suite des illustrations supervisées par David. Ce dessin préparatoire, " énergique et vaillant croquis " (Goncourt), fut suivi d'un autre, très fini comme il se doit. Exposé hors catalogue au Salon de 1798, ce dernier était destiné au graveur Henry Marais, dont l'estampe (Goncourt 143), en sens inverse, avait été exposée en 1796 (n° 836) sans mention du nom du dessinateur ... Dans cette " distribution de prix " (Séznec), un Racine souriant, l'air emprunté dans son costume de cour, s'avance timidement, sous le regard des poètes dramatiques de la Grèce, Euripide, Sophocle, Aristophane et Ménandre, dont les bustes ne sont ici qu'esquissés. Il est guidé par son génie (figure nue que la composition finale montrera de trois quarts face) et une Melpomène sévèrement drapée, vers l'Immortalité qui le couronne.

(Notice de Sylvain Laveissière extraite de " Prud'hon ou le rêve du bonheur ", Paris, Grand-Palais ; New-York, Metropolitan Museum of Art, 1997-1998)

Historique : Collection Bruun-Neergaard ; 1814, Paris, vente Bruun Neergaard, 27/08-07/09 ; Collection Brunet ; 1830, Paris, vente Brunet, 17-18 mars ; Collection B. de C. ; 1850, vente B. de C., 13-14/12 ; Collection François-Martial Marcille ; Collection Eudoxe Marcille ; 1995, Paris, Hôtel Drouot, 18 octobre

Don de la Société des Amis des Musées de Dijon, 1995

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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