collections du musée des beaux-arts de dijon

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Couronne
1404 / 1419
Auteur : Anonyme

Cuivre doré et argenté, cabochons de pierre ou verre coloré.
Hauteur : 15 cm ; Diamètre : 22 cm
Inv. CA 1467

Lors de son entrée au musée, en 1857, la couronne passait pour provenir du tombeau de Marguerite de Bavière, dont le gisant se trouve au côté de celui de Jean sans Peur, sur leur tombeau. Pour autant, cette hypothèse ne semble guère plausible, puisque la couronne est décrite dans la sacristie de Champmol au moment de l'inventaire de 1791, ce qui atteste qu'elle n'était pas dans le caveau funéraire de la princesse : "une couronne de cuivre doré avec quelques fleurons en argent et quelques pierres plus ou moins précieuses". La description est assez précise, en particulier dans la mention des matériaux, pour être digne de foi et correspondre exactement à la couronne du musée de Dijon. Celle-ci est en effet formée d'un bandeau de cuivre doré orné de soleils d'argent alternant avec des pierres de diverses couleurs par groupe de deux alignées verticalement. Elle est surmontée de deux fleurs de lis et trois de trèfle, séparées par des fleurons de plus petites dimensions.
Quant on connaît le luxe de la cour de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, on imagine bien que ce genre de couronne, réalisée dans un matériau peu précieux, ne peut pas avoir été portée par le duc. En fait, à cette époque, les princes ne portaient de couronnes que très exceptionnellement, lors de cérémonies majeures. On ne relève aucune mention de couronne dans l'inventaire de Philippe le Hardi en 1404 ni dans celui de Jean sans Peur en 1420. Aussi a-t-on proposé que cette couronne n'ait été utilisée que lors des funérailles de l'un ou l'autre de ces princes. Pierre Quarré a plus précisément avancé qu'il pouvait s'agir de la couronne de l'effigie des funérailles de Philippe le Hardi : or, il semble que cet usage de remplacer le corps du défunt par sa représentation n'était pas coutumier à la cour de Bourgogne. On n'imagine guère non plus qu'elle ait orné le chef du duc, qui avait demandé à être enterré dans une robe de chartreux. Il est possible en revanche, comme le suggère Monget, qu'elle ait été placée sur un catafalque ou mise à l'honneur selon tout autre dispositif : si elle est sans grande valeur, elle est incontestableemnt faite pour être vue de loin.
Malgré ces incertitudes sur sa fonction exacte, et une imprécision de datation entre 1404 et 1419, l'oeuvre peut être considérée comme historiquement datée et localisée. Il est donc surprenant qu'elle n'ait guère attiré l'attention des spécialistes d'orfèvrerie médiévale.

(Notice de Sophie Jugie extraite de « L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419) », Dijon : Musée des Beaux-Arts, 28 mai - 15 septembre 2004, Cleveland : The Cleveland Museum of Art, 24 octobre 2004 - 9 janvier 2005)

Historique : Collection Chartreuse de Champmol, Dijon ; Collection Mme Veuve Adrien Baudot

Don Mme Veuve Adrien Baudot, 1857

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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