collections du musée des beaux-arts de dijon
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Vénus priant Neptune d'être favorable à Énée
Tableau
1779
Auteur : Gagneraux, BénigneBénigne GagnerauxPeinture à l'huile sur toile
Dijon , 1756 - Florence , 1795
Ecole Française Bénigne Gagneraux est l’élève de François Devosge à l’Ecole de Dessin de Dijon de 1767 à 1776, date à laquelle il part à Rome aux frais de la province de Bourgogne.
Après des débuts difficiles, il obtient ses premiers succès grâce à sa composition de 1784, "Oedipe aveugle recommande sa famille aux dieux", que Gustav III de Suède lui achète, marquant là le début d’une grande faveur auprès de l’élite européenne alors présente à Rome. Il obtient dès lors une réputation à la mesure de sa clientèle tant romaine qu’étrangère : suédoise, mais aussi portugaise, suisse, enfin française, comble pour lui qui n’est jamais allé à Paris.
Si Goethe le classait parmi les artistes auxquels la France doit son extraordinaire réputation, au même titre que Desmarais ou Saint-Ours ("Italienische Reise", vol. III), il appartient pleinement au milieu culturel romain. Rome où se côtoient alors Füssli, Sergel, Canova, Batoni, Kaufmann ou encore David.
(Notice d'Emmanuel Starcky, 2000)
Hauteur : 71 cm ; Largeur : 93 cm
Inv. CA 688 Dans l'Énéide de Virgile, les derniers Troyens fuient leur ville guidés par le prince Énée, fils de Vénus. Lors de leurs pérégrinations, leur protectrice Vénus et Junon, qui les poursuit toujours de sa haine, continuent à s'affronter : si Junon demande à Éole, dieu des vents, d'engloutir la flotte troyenne, Vénus part implorer la clémence de Neptune, dieu des mers, afin que ses protégés puissent quitter la Sicile sans encombre et atteindre enfin les côtes du Latium (Énéide, V, 780-825). Dans le tableau de Gagneraux, peint à Rome en 1779, Neptune est représenté avec son traditionnel trident, dominant le monde des eaux sur son char formé d'une gigantesque coquille tirée par de mythiques chevaux marins aux pattes palmées. Le premier plan est peuplé de créatures insistant sur l'élément aquatique (tritons, néréides et dauphins), tandis que l'un des bateaux troyens est à peine visible à l'extrémité droite de la toile.
Contrastant avec l'impétuosité et la fougue des éléments marins, la déesse de l'amour descend mollement sur son char tiré par les colombes -qui sont l'un des attributs traditionnels de la déesse. Accoudée sur son bras, elle semble presque endormie, mais le geste de sa main gauche, la paume tournée vers le haut, indique bien qu'elle demande quelque chose au dieu de la mer. Ce geste d'imploration était alors couramment compris, et François Perrier l'a représenté de manière tout à fait similaire dans le tableau qu'il avait réalisé sur le sujet plus d'un siècle auparavant (fig. 1). Un repentir de Gagneraux, rendu visible par un ancien nettoyage trop poussé, a fait réapparaître la déesse dans la première position imaginée par l'artiste : celle-ci était debout et accoudée sur un nuage (les jambes de cette première Vénus sont d'ailleurs visibles à gauche des colombes). Cette déesse « redoublée » ne perturbe cependant pas trop la poésie du tableau, qui provient principalement du contraste entre le monde violent sur lequel règne Neptune et le calme de la déesse qui lui rend visite.
(Notice de Matthieu Gilles extraite de "Mythes et Légendes en Occident : Collection du Musée du Louvre", Taiwan, 2012) Historique : Collection Anatole Devosge
Legs Anatole Devosge, 1850 Bibliographie :Exposition :Catalogue historique et descriptif du Musée de Dijon. Peintures - Sculptures - Dessins - Antiquités - Collection Trimolet, Dijon, 1883, n°688
Magnin (Jeanne), Picture in the Museum of Dijon, Dijon, 1914 (1915 sur la couverture), n°688 p.74
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, Dijon, 1914 (1918 sur la couverture), n°688 p.74
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, 3e éd. revue et complétée, Besançon, 1933, n°688 p.69
Quarré (Pierre) et Geiger (Monique), Musée des Beaux-Arts de Dijon. Catalogue des peintures françaises, Dijon, 1968, n°208
Laveissière (Sylvain), Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de Bourgogne, Paris : F. De Nobele, 1980, p. 223
Sandström (B.), Bénigne Gagneraux 1756-1795. Education, inspiration, oeuvre. Thèse de doctorat dactylographiée, Stockholm, Université, 1981, n°14 fig.124
Lamarre (Christine) et Laveissière (Sylvain)(comment. par), Les Prix de Rome des Etats de Bourgogne : Lettres à François Devosge, 1776-1792 ; par Bénigne Gagneraux, Charles-Alexandre Renaud, Jean-Claude Naigeon et al., Dijon : Musée des Beaux-Arts, 2003, pp. 41, 44, n° 5 Ga 4 pp. 95-96
© photo François JayBénigne Gagneraux (1756 - 1795) un pittore francese nella Roma di Pio VI / Un peintre bourguignon dans la Rome néoclassique", Rome : Académie de France, Galerie Borghèse, avril-juin 1983 ; Dijon : Musée des Beaux-Arts, juillet-septembre 1983 , n° 6 et reprod.
Une école provinciale de dessin au XVIIIe siècle : L'Académie de peinture et de sculpture de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1961 , n° 94
Mythes et Légendes en Occident : Collection du Musée du Louvre, Taiwan : Musée National du Palais, ( 20 janvier 2012-14 mai 2012) , Cat.83 , p.210, reprod coul , p.295 reprod.
Mythes et légendes en Occident. Exposition du Musée du Louvre 2012, Séoul : Séoul Arts Center, 5 juin - 30 septembre 2012 , n° 88 pp. 222-223, reprod., Cat. 88 p. 298
The Ages of the Sea, Lisbonne : Fondation Calouste Gulbenkian, 26 octobre 2012 - 27 janvier 2013 , Cat. 7 p. 57