collections du musée des beaux-arts de dijon

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Vénus priant Neptune d'être favorable à Énée

Tableau
1779
Auteur : Gagneraux, Bénigne

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 71 cm ; Largeur : 93 cm
Inv. CA 688

Dans l'Énéide de Virgile, les derniers Troyens fuient leur ville guidés par le prince Énée, fils de Vénus. Lors de leurs pérégrinations, leur protectrice Vénus et Junon, qui les poursuit toujours de sa haine, continuent à s'affronter : si Junon demande à Éole, dieu des vents, d'engloutir la flotte troyenne, Vénus part implorer la clémence de Neptune, dieu des mers, afin que ses protégés puissent quitter la Sicile sans encombre et atteindre enfin les côtes du Latium (Énéide, V, 780-825). Dans le tableau de Gagneraux, peint à Rome en 1779, Neptune est représenté avec son traditionnel trident, dominant le monde des eaux sur son char formé d'une gigantesque coquille tirée par de mythiques chevaux marins aux pattes palmées. Le premier plan est peuplé de créatures insistant sur l'élément aquatique (tritons, néréides et dauphins), tandis que l'un des bateaux troyens est à peine visible à l'extrémité droite de la toile.
Contrastant avec l'impétuosité et la fougue des éléments marins, la déesse de l'amour descend mollement sur son char tiré par les colombes -qui sont l'un des attributs traditionnels de la déesse. Accoudée sur son bras, elle semble presque endormie, mais le geste de sa main gauche, la paume tournée vers le haut, indique bien qu'elle demande quelque chose au dieu de la mer. Ce geste d'imploration était alors couramment compris, et François Perrier l'a représenté de manière tout à fait similaire dans le tableau qu'il avait réalisé sur le sujet plus d'un siècle auparavant (fig. 1). Un repentir de Gagneraux, rendu visible par un ancien nettoyage trop poussé, a fait réapparaître la déesse dans la première position imaginée par l'artiste : celle-ci était debout et accoudée sur un nuage (les jambes de cette première Vénus sont d'ailleurs visibles à gauche des colombes). Cette déesse « redoublée » ne perturbe cependant pas trop la poésie du tableau, qui provient principalement du contraste entre le monde violent sur lequel règne Neptune et le calme de la déesse qui lui rend visite.

(Notice de Matthieu Gilles extraite de "Mythes et Légendes en Occident : Collection du Musée du Louvre", Taiwan, 2012)

Historique : Collection Anatole Devosge

Legs Anatole Devosge, 1850

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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