collections du musée des beaux-arts de dijon

       

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Le Triomphe de l'Amour (copie d'après Salimbeni)

Tableau

Rome , 1779
Auteur : Gagneraux, Bénigne

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 126 cm ; Largeur : 92,5 cm
Inv. CA 7

Le tableau fut peint à Rome par Gagneraux au Palais Chigi en 1779, et envoyé à Dijon la même année à M. de Montigny, trésorier des Etats de Bourgogne (Etats de la province de Bourgogne, Ecole de dessin, peinture et sculpture, 1760-1790). Louis-Bénigne Baudot le signale en 1789 dans le salon de l'Elu du Clergé. Inventorié au Musée de la Maison nationale par François Devosge en 1794, il se trouve au Musée en 1799.
Nous savons par Gagneraux lui-même que l'original qui lui a servi de modèle se trouvait à Rome, au Palais Chigi. Or un tableau de même sujet est bien mentionné, en effet, dans les inventaires des collections d'Agostino Chigi sous le nom de Ventura Salimbeni. L'oeuvre est ainsi décrite dans le procès-verbal du 20 décembre 1644 : "Un quadro, alto braccia due, largo braccia uno e mezzo, con cornici dorate, ansi, di noce, rappresenta scherzo di tre Amori, con verdura e prospettive, opera di Ventura Salimbeni senese. Scudi sessanti." (Voir Archivio privato Chigi, déposé à la Bibliothèque vaticane, Armoire 351, n° 411, f. 5v ; ff. 6-25 ; F. 7v, n° 44 ; et Armoire 381h, n° 1806, p. 103).
L'attribution de l'oeuvre originale à Barocci, répétée par tous les catalogues du Musée à la suite de l'affirmation de Gagneraux lui-même, est refusée par H. Olsen (communication écrite, 1970). D'autre part, le Musée de Montpellier possède une interprétation du même thème, donnée à Francesco Vanni, très voisine de celle de Dijon, si ce n'est qu'au lieu de l'Amour est représenté, au centre, l'Enfant Jésus tenant la boule du monde, avec une haute croix à la gauche du tableau. On retrouve le même motif dans un dessin de la collection Thévenot inscrit dans un ovale, au Musée de Dijon, et, avec des variantes, dans un dessin provenant de la collection Richard Cosway qui se trouvait en 1922 au British Museum. Devant l'impossibilité actuelle de connaître l'oeuvre originale, il semble prudent de conserver l'attribution consignée en 1644, puis en 1658, dans les archives Chigi ; l'inventaire de 1644 a été dressé avec l'assentiment de Voumnio Bandinelli qui était siennois, et dont le témoignage, concernant un artiste de sa ville, a quelque chance d'être exact.
Une version un peu plus grande que celle de Dijon, dont elle semble une copie durcie, est conservée au Musée de Semur-en-Auxois.
Une composition proche est conservée dans une collection particulière à Béziers ; elle a figuré à l'exposition "Collections privées de Béziers et de sa région" en 1967, n° 3, où elle était attribuée à Girolamo Mazzola Bedoli, avec le titre "Jeux d'angelots".
La toile de Gagneraux a suscité l'admiration de François Devosge, qui écrit en 1793 : "Ce tableau est bien dessiné, d'une couleur brillante, et l'on pourrait même dire resplendissant".

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980)

Historique : Collection États de Bourgogne ; Collection Dijon, Maison nationale

Saisie révolutionnaire, Palais des Etats de Bourgogne, Dijon

Oeuvres en lien :

Alb. TH A 1 f° 8 L'Enfant Jésus porté par deux anges

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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