collections du musée des beaux-arts de dijon

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Hébé et l'Aigle de Jupiter

Esquisse
vers 1851
Auteur : Rude, François

Cire
Hauteur : 32 cm ; Largeur : 17 cm ; Profondeur : 8,5 cm
Inv. 4576

La mise en vente le 15 mai 1963 à l'Hôtel Drouot de la maquette de la statue d'"Hébé" a permis de faire revenir à Dijon ce petit modèle en cire que François Rude avait donné à ses amis Moyne.
Le Consel municipal de la Ville de Dijon avait décidé en 1846 de demander à Rude, sculpteur désormais illustre, une statue ou un groupe de marbre pour le Musée, en lui laissant la liberté d'en choisir le sujet. C'est pour répondre à cette commande de sa ville natale, à laquelle il attachait le plus grand prix, que l'artiste conçut le groupe d'"Hébé et l'aigle de Jupiter", dont le Musée du Louvre conserve une première ébauche en terre crue.
Puisque le choix du sujet lui appartenait et que, pris dans la mythologie, celui-ci pouvait difficilement prêter à allusion politique, Rude avait commencé la réalisation de son modèle en terre, sans attendre l'agrément de la Ville, lorsqu'il envoya la maquette de cire le 1er juillet 1851. "Cette petite esquisse, écrivait-il alors au maire, pourra vous donner une idée de l'immense travail que je me suis donné lorsqu'il faudra exécuter le monument en beau marbre de Carrare". Le bloc parvenait à son atelier en décembre 1852 : il n'eut pas le temps d'achever son oeuvre, étant mort le 3 novembre 1855 ; son neveu Paul Cabet, qui l'avait assisté dans son travail, eut à sculpter la tête de la déesse.
Cette oeuvre, que Rude considérait à l'égal de l'"Amour dominateur", comme son "testament artistique", fut transportée à Dijon après avoir figuré au Salon de 1857. L'"Hébé", où s'affirment le goût pour la mythologie que lui avait inculqué son maître François Devosge et son culte pour les formes antiques, trouva place au centre de la Salle des Statues, dans ce cadre de style Louis XVI, créé par les États de Bourgogne pour recevoir les copies de marbres antiques exécutées en Italie par les élèves de l'Académie de Peinture et de Sculpture de Dijon pensionnés à Rome. C'est dans cette salle qu'est présentée l'esquisse. En comparant la cire au marbre, on ne distingue aucun changement appréciable dans la composition du groupe ni dans l'équilibre de la figure : la main levée était destinée à porter du bout des doigts, le plus loin possible du bec de l'aigle, la coupe d'ambroisie ; les ailes de l'aigle seront plus enveloppantes et moins écartées dans le marbre. La seule différence importante se remarque à la base : l'esquisse présente un piédestal plus haut aux moulures plus dégagées, orné d'une tête de dieu barbue, encadrée de deux divinités tenant une patère et appuyées sur un long sceptre. Au lieu de ce décor en haut relief, on traça simplement sur le socle le nom d'Hébé, qu'accompagnent de part et d'autre ceux d'Homère, Hésiode, Euripide, Ovide, Virgile et Catulle. Il ne semble pas que le groupe eût gagné à avoir pour piédestal cette sorte d'autel sculpté.

(Notice de Pierre Quarré extraite du Bulletin de la Société des Amis du Musée de Dijon, 1961-1963)

Historique : Collection Bichot-Moyne ; Collection André Peytel ; 1963, Paris, hôtel Drouot, 15 mai

Don de la Société des Amis du Musée de Dijon, 1963

Oeuvres en lien :

CA 1075 Hébé et l'Aigle de Jupiter

1662 Hébé et l'aigle de Jupiter, par Rude

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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