collections du musée des beaux-arts de dijon

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Statue équestre de Louis XIV

Statuette équestre
17e siècle (4ème quart)
Attribué à : Le Hongre, Etienne

Sculpture en bronze, socle en bois plaqué d'ébène avec filets de cuivre, décor de bronze ciselé et doré
Hauteur : 48 cm ; Largeur : 37 cm ; Profondeur : 16 cm
Inv. 4993

Sous le règne de Louis XIV, la statue équestre constitue le prototype essentiel de la plupart des monuments élevés à Paris et en province à la gloire du Souverain. Les sculpteurs les plus illustres sont requis pour exécuter ces oeuvres : huit monuments, sur la douzaine de projets, seront entièrement réalisés : citons par exemple les statues de Girardon pour la Place Vendôme à Paris (1685 - 1699), et d'Antoine Coysevox à Rennes (1685 - 1726). La statue doit parfaitement s'intégrer à un cadre architectural monumental ; c'est alors l'occasion de créer une place dessinée de façon à mettre en valeur le monument constitué d'une statue reposant sur un haut piédestal richement décoré et orné d'inscriptions.
A Dijon, l'aménagement de la Place Royale par l'architecte Martin de Noinville, de 1686 à 1692 devant le Logis du Roi, est entreprise par la Chambre de Ville, pour la statue de Louis XIV que les Élus avaient décidé de faire élever. Le 18 mai 1686, les États passent un contrat à Versailles, avec Le Hongre "sculpteur ordinaire des bâtiments du roi", à l'apogée de sa carrière. L'entreprise se déroule sous la haute autorité de Jules Hardouin-Mansart, Premier Architecte du Roi, chargé d'établir les plans du Palais des États et du Logis du Roi. Le Hongre s'engage à livrer dans un délai de cinq ans une statue équestre en bronze de douze pieds de haut et de treize pieds de long pour le prix de 90 000 livres. Le modèle est achevé en 1690, année de la mort de Le Hongre. La fonte est entreprise immédiatement. En 1692, la statue du roi et le cheval sont acheminés par la Seine et l'Yonne jusqu'à Auxerre. Après 6 km d'efforts, le mauvais état des routes et le poids des deux morceaux de sculpture en bronze empêchèrent de continuer le transport. La statue et le cheval furent alors remisés dans une grange du village de La Brosse pendant 27 années. Ce n'est qu'en 1720 que l'on réussit à acheminer par route la statue jusqu'à Dijon, elle fut déposée dans la Cour du Logis du Roi ; il faut attendre encore quatre années pour que les États décident de faire redessiner un socle : celui qui avait été choisi à l'origine n'était plus de leur goût. Ils s'adressent à Jacques-Ange Gabriel, Architecte ordinaire du roi, qui dessine un piédestal achevé en 1725, mais le décor du socle ne sera complètement achevé, et entouré d'une grille qu'en 1742, les plaques des inscriptions commémoratives ne seront posées qu'en 1747. Pas moins de 62 ans et de nombreuses péripéties, auront été nécessaires pour que le monument à la gloire de Louis XIV, soit enfin achevé. La statue, attendue depuis si longtemps, va disparaître, 45 ans plus tard, victime du vandalisme révolutionnaire. La statue en bronze est brisée le 15 août 1792, envoyée aux fonderies du Creusot pour en faire des canons, le piédestal sera détruit le 7 décembre de la même année.
L'oeuvre de Le Hongre ne différait guère du type classique des monuments équestres élevés au Grand Roi. Les représentations graphiques du monument, peu nombreuses et peu précises et les descriptions laissées par les contemporains, ne permettaient pas une identification très exacte du monument. Le rapprochement effectué entre une série de sept statuettes, provenant de diverses collections et celle du Musée des Beaux-Arts de Dijon permet d'établir un type très ressemblant à celui du monument de Dijon. Le cavalier, représenté en empereur romain, dans une attitude de triomphe, se réfère à la statue de Marc-Aurèle et à celle de Jean de Bologne. Le roi est vêtu à l'antique, cuirasse moulante recouverte d'un ample manteau, il chevauche sans étriers, assis sur un tapis de selle. Il tient dans son bras droit un bâton de commandement, alors que sa main gauche tient les rênes, une épée très décorée pend à son côté gauche. L'ensemble du travail est extrêmement équilibré, la qualité, la précision des détails, le soin apporté à la confection du socle font supposer que cette statuette était destinée à servir de cadeau à de hautes personnalités et qu'elle pourrait provenir de l'atelier même de Le Hongre.

(Notice de Catherine Gras extraite de "Portraits sculptés XVe-XVIIIe siècles : Collections du Musée du Louvre et des Musées des Beaux-Arts de Dijon et d'Orléans", Dijon, Orléans, 1992)

Historique : Collection M. Della Tore ; 1973, Paris, Palais Galliera, 21 mars ; Collection M. Della Tore

Acquis avec le concours de la Société des Amis du Musée de Dijon, 1973

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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